Erwan Dantec-Leguen, dit
Dante, est transféré au
Pavillon 38 d'une unité pour malades difficiles à Villejuif, après des actes d'auto-agressivité. C'est le Docteur Suzanne Lohmann, psychiatre, qui le prend médicalement en charge puis valide sa sortie, sûre que le serpent qui encombre le cerveau de
Dante et lui ordonne de s'attaquer à des femmes, n'est qu'un fantasme qui n'entraînera pas de passage à l'acte. Erreur de diagnostic ? Habile manipulation de la part du patient ? Toujours est-il que dans les suites immédiates de sa remise dans le circuit civil, les cadavres s'amoncellent.
Le docteur Lohmann, se jugeant responsable de la dérive de celui qui est présenté comme le tueur, met la main à la pâte pour arrêter sa folie meurtrière, en compagnie du commissaire Steiner et de
François Muller, un journaliste qui connaît bien la trajectoire du suspect pour l'étudier depuis plusieurs années. Voilà un roman qui aurait pu satisfaire ma curiosité : un polar sur fonds d'univers psychiatrique écrit par un auteur qui a la réputation de collecter une solide documentation pour alimenter ses sujets.
Hélas, après l'engouement soulevé par les premières pages, mon intérêt est très rapidement retombé. L'enquête policière prépondérante se déroule hors des murs de l'UMD, les personnages principaux sont clichétisés à souhait, les rebondissements paraissent décidés au fur et à mesure de l'écriture de l'intrigue cruellement dépourvue d'une robuste charpente, un peu comme si
Régis Descott perdait le contrôle de son histoire. Mais surtout, surtout, j'ai flanché devant les nombreuses descriptions sanguinolentes de tortures, sévices et autres démembrements, racontés avec une complaisance équivoque qui place le lecteur dans la position douteuse d'un voyeur. Enfin et pour conclure, l'épilogue carnavalesque et herpétologique ne rattrape pas l'ensemble et m'incite à déconseiller la lecture de ce roman aux personnes souffrant d'une phobie des serpents.