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EAN : 9782070786718
136 pages
Gallimard (03/01/2008)
4.5/5   2 notes
Résumé :
Un pensionnat. Des sœurs et un mère supérieure. Une adolescente, Sibylle. Un adolescent, Paul. Un amour naissant.
Régine Detambel lève le voile sur cet univers clos où la jalousie, la méchanceté, l’empathie, l’amour, la passion, l’indifférence se côtoient.

Le portrait de Sibylle révèle la profondeur d’un être avec ses secrets et ses ambiguïtés : « Sauf Sibylle, naturellement, qui chiale, sans troubler le silence des manches lustrant les pages, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Un pensionnat tenu par des religieuses. Un pensionnat mixte, pour s'adapter, tout au moins en surface à l'esprit du temps, même si l'époque à laquelle se déroulent les événements du livre n'est pas précisée avec exactitude. Et parmi élèves, il y a Sibylle. Sensible, artiste dans l'âme, terriblement fragile, angoissée, par tout, et en particulier par l'idée de la mort. Qui n'arrive pas à se mouler dans le carcan de l'école, du pensionnat. Qui n'arrive pas à cacher son ennui, incapable d'hypocrisie, assoiffée de tendresse. Et la directrice, Mère Dominica ne supporte pas cette fille qui sans rien dire, rien que dans sa façon décalée d'être est un défi permanent, une négation de sa façon de voir le monde. Alors un combat inégal s'installe entre Mère Dominica et Sibylle.

L'art de Régine Détambel est de saisir au vol des minuscules instants, de les sculpter avec une extrême finesse, comme un camée, mais rien de joli ou de fade, si elle sculpte c'est au scalpel, découpant au plus profond des êtres pour révéler leur vérité la plus profonde et la plus authentique. C'est parfois cruel, mais toujours juste, d'une sombre beauté. Rien de spectaculaire, mais comme dans la vraie vie, c'est parfois des petites choses, des ressentis qui arrivent à tel ou tel moment, insignifiants à un autre, changent le cours d'une vie. Et le style épuré, chirurgical, si la chirurgie pouvait créer de la beauté, a fait que j'ai été saisie par ce livre. J'en ai été d'autant plus heureuse que j'avais adoré il y a quelques années La lune dans le rectangle du patio, et que deux autres lectures décevantes m'ont éloigné de l'auteur. Je la retrouve ici avec un infini plaisir, je crois que ce qui lui convient c'est d'évoquer le monde de l'enfance, et de faire des récits brefs, sans véritable intrigue, juste un instant fort, où les être sont saisis et révélés.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Sibylle a peur de l’ennui comme d’un venin glacé. On ne peut le comparer à rien : une douleur bizarre, des fourmis qui vous traversent les bras et les jambes, et portent, jusque dans le crâne, brindille après brindille, le mal et ce vide sourd dont on mettra des jours à se débarrasser. La peur qui l’envahit appelle la fuite. Mais il n’est pas bon de s’attendrir sur soi, lui a déjà seriné Mère Dominica .Alors elle regarde le goudron de la cour et le soleil qui frappe dans ce carbone.
Le vrai problème, c’est que cette peur fade et sans distance qui accompagne Sibylle jusque dans ses efforts pour s’en délivrer est le goût même de sa propre vie. Cette fébrilité est la source même de son sentiment intime d’existence. Certains êtres ne peuvent éprouver leur propre existence que lorsque la peur leur broie l’estomac
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"Se laisser aller à la panique, c'est donner à voir le noyau de dénuement de la condition humaine à l'oeil nu."
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Elle tombera comme un saltimbanque loupe son fil de fer, tandis que le public porte la main à son cœur et que le jongleur, imperturbablement, fait tournoyer ses massues exactes.
La chute aura forme humaine, bras et jambes battant l'air comme un crawl.
Dehors c'est la récréation : désordre et bruit discordant.
Dedans : c'est un merveilleux calme.

La merveille serait qu'on en reste là.
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La caresse de Paul sur la joue de Sybille n'est pas simple effleurement : elle est façonnement. En caressant Sibylle, Paul fait naître son corps sous ses doigts.
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L'enfant appuie sa tête contre le mur. Le grain rugueux du crépi s'enfonce dans son cuir chevelu et elle souffre. Pourtant elle ne bouge pas. Au contraire, elle écrase encore plus sa tête contre le mur. Il lui semble que cette douleur va la réveiller.
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**Lire pour relier. La bibliothérapie à pleine voix**, un essai de Régine Detambel en librairie le 6 septembre 2023.
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