Un notaire est retrouvé baignant dans son sang, sur le sol de sa salle de sport privée. Grand séducteur frivole, victime d'un maître-chanteur qu'il faisait chanter à son tour, ... voilà de quoi alimenter une liste de suspects. Un commissaire de la brigade de Nîmes s'y attèle, méthodiquement, traçant des pistes qui convergeront, dans les dernières pages du livre, vers la personne coupable. Classique.
L'auteur a d'abord été un grand lecteur de romans policiers. Il a ensuite décidé de rédiger, pour reprendre ses mots « des romans ‘à l'ancienne', où les enquêteurs font appel à leurs facultés d'observation et de déduction, ce qui permet à un lecteur perspicace de mener ses propres investigations ».
Malheureusement, je m'avoue incapable de juger s'il a réussi ou pas son projet de favoriser les talents d'enquêteurs de ses lecteurs: je lis des romans policiers parmi d'autres genres et je les aborde sans honte de manière paresseuse, laissant passivement l'auteur me guider vers le dénouement.
Malheureusement aussi, alors que j'aurais tant aimé chanter les louanges d'un auteur belge (j'ai mes chouchous...), je dois plutôt rapporter que j'ai trouvé ce livre trop « plat ». Il y a des rebondissements, certes, mais sans originalité. Il y a de l'humour, certes, mais il ne m'a pas fait rire. Je crois que c'est surtout la langue qui m'a mis dans un état d'esprit négatif, sans que je puisse en sortir. Comment dire... En caricaturant, elle m'évoque la langue de quelqu'un qui se fait un honneur d'écrire sans fautes, grâce aux conseils martelés par un maître d'école en cache-poussière gris (j'en ai eus aussi). Ça m'a lassé, autant que les citations du mentor du héros.
Bref, si vous ne lisez qu'un policier par an, essayez plutôt
Paul Colize (pour citer un belge au hasard). Et si vous êtes accro de policiers, ma foi, forgez-vous votre propre opinion et honorez les efforts de l'auteur en nuançant ma critique.