Le petit singe de la cinquième avenue

Sur la période bien froide d'Hiver, les raconteurs apprécient de conter des histoires qui font rêver.

Mais pas que.
Hans Christian Andersen avait dérôger à la règle, racontant des histoires pour enfants qui n'épargnaient pas toujours sa bonne société aux valeurs très ambigües. On le devinera, il contrariait un peu la jolie mode des contes qui prônaient le partage et autres belles pensées de Noël, reflet d'une communauté pleine de bonnes volontés d'un côté et qui pouvait détourner le regard sur ceux qui avaient faim et dormaient dehors.
Il imagina d'ailleurs la fameuse " Fille aux allumettes", que l'on connait bien.

Comme nous aimons à le penser ici, chers jeunes lecteurs, il est toujours mieux de trouver un juste équilibre entre ses deux tons d'histoires pour être dans du vrai, afin qu'ils se complètent et non qu'ils subissent les uns des autres.

Dans le registre des albums un peu poignants, en particuliers sur les sans-abris en hiver, il y aura celui-ci, d'un pouvoir sensible incroyable: " le petit singe de la cinquième avenue" de Kate DiCamillo et Bagram Ibatoulline.
L'auteure passera par le regard innocent des enfants pour faire passer son récit, dégageant ainsi une situation d'incompréhension naïve mais pourtant légitime.
Une petite fille se préparera pour son spectacle de Noël et son regard sera attiré vers la fenêtre par l'action d'un vieil artiste des coins de rues.

Il neigera.
Nul doute que son petit singe qui agitera le gobelet pour récolter des pièces sera aussi le déclic pour saisir rapidement que si l'animal doit avoir froid, son maître aussi.
Elle posera donc la question à sa maman, en d'autres termes: que peut-on faire?

L'adulte aura sa réponse toute faite.
Mais cela ne semblera pas satisfaire la petite fille qui, elle, apportera sa propre réponse, à son niveau, elle s'accordera une meilleure fin à cette mésaventure, avec cette rencontre avec la misère ordinaire.

C'est adorable et les illustrations d'un genre rétro, nous plongeront presque dans une comédie cinématographique américaine de Noël.
Les belles images aideront sérieusement à produire un peu de glamour et de magie sur une situation assez rude.
Un bon moyen d'expliquer la pauvreté sans trop les atteindre et avec une histoire positive qui réchauffe le moment de lecture.

En plein mois de décembre, à l'angle de la Cinquième Avenue de Manhattan, Claire, une petite fille, regarde par la fenêtre de chez elle l'animation de la rue et voit un petit singe costumé qui tend une sébile pour mendier quelques piécettes. Il est le compagnon d'un vieil homme qui joue de l'orgue de Barbarie. Après des jours d'observation, Claire est touchée par la tristesse qui se dégage de ce tableau. Les mélodies jouées sont mélancoliques, le regard du vieux monsieur est comme éteint, et elle ne peut s'empêcher de s'inquiéter pour eux. Qui sont-ils ? Où dorment-ils la nuit ? Lorsqu'elle en parle à sa maman, la réponse qu'elle reçoit ne la rassure guère.

Mais c'est bientôt Noël et il faut croire à la magie du coeur…

Kate DiCamillo est un auteur américain pour la jeunesse, « nommée ambassadeur national de littérature pour les jeunes par la Bibliothèque du Congrès pour la période 2014-2015″.

Dans cette histoire qu'on situera dans les années 45-50, elle met en scène une petite fille qui vit seule avec sa mère (D'après une illustration, on voit que le père est un officier de l'armée). Toutes deux préparent Noël et pour le réveillon, Clara participera à un spectacle dans lequel elle représentera un ange… Comme tous les enfants, Clara devrait s'impatienter d'être sur scène et de porter la jolie robe que sa mère lui coud, mais ce n'est pas ce qui la préoccupe. Clara se soucie du vieil homme solitaire qui ne semble pas avoir de toit pour l'abriter, de famille pour le recevoir. Alors que tous passent devant lui, indifférents à la misère, sa solitude, sa tristesse, il y a un petit coeur, une belle âme, qui ne peut rester insensible. Ce petit bout de fille donnera un bel exemple d'amour et de charité. Noël est avant tout une fête de partage et de communion.
Pour cet album, c'est Bagram Ibatoulline qui en est l'illustrateur. Il retrouve pour la seconde fois Kate DiCamillo et le résultat est très beau. Diplômé de l'Institut Académique des Arts de Moscou, ses dessins me rappellent deux illustrateurs que j'aime beaucoup… Gennady Spirin, le côté slave, et Norman Rockwell, le côté Amérique des années 40 et 50.
Je vous conseille cette histoire douce, empreinte de sentiments généreux. Il est bon parfois de se rappeler les valeurs vraies de la vie…

Nous sommes quelques jours avant Noël et à l'angle de la Cinquième Avenue et la rue de la Vigne il y a un homme qui joue de l'orgue de Barbarie en compagnie d'un singe.
Ces deux personnages vont intriguer et hanter une petite fille.
Et puis cette petite fille va faire un pas vers eux et la magie de Noël va-t-elle agir ?
Cet album est une rencontre entre le lecteur et ces personnages et le lecteur et ces illustrations.
Kate DiCamillo nous livre un album magnifique, émouvant et une histoire qui nous rappelle de ne pas oublier les autres.
Bagram Ibatoulline, l'illustrateur nous livres des illustrations anciennes qui rappelle les contes de Noël,elles sont magnifiques et réalistes, on a vraiment le sentiment que la lumière va sortir de cet album.

En résumé:un album coup de coeur, une histoire touchante et belle histoire sur le pouvoir de Noël

Un petit bijou visuel ce livre !
Les dessins sont superbes : un peu vintage ils me rappellent d'anciens dessins sur des contes de Noël. Et ici aussi c'est bientôt Noël : les lumières qui éclairent les boutiques, tout qui scintille. Les touches de lumière sont très bien représentées, on dirait que le livre brille d'or.

Clara aperçoit dans la rue un homme qui joue de l'orgue de Barbarie avec son petit singe. Mais l'homme ne fait pas que jouer dans la rue. Il semble y vivre. Alors même contre l'avis de sa mère elle décide de l'aider.
Un album sur l'entraide, qui peut se lire à Noël et pendant tout le reste de l'année.

C'est vraiment l'illustration qui est magnifique, un vrai conte de Noël dans un décor proche de l'étrange Noël de Monsieur Scrooge, on retrouve aussi du Pôle Express dans le dessin...Difficile de décrire car j'ai peu de référents mais ce conte de Noël est vraiment doux et tendre. Car aider l'autre c'est le plus souvent faire un geste simple, une invitation qui réchauffe le coeur et que la petite Clara souhaite faire pour ces inconnus.
C'est totalement magnifique