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3,78

sur 211 notes
Abandon définitif page 29 : je ne me suis pas du tout faite au style (familier, djeune, verlan... : l'aurais-je lu en VO que je n'aurais vraiment rien compris). Et dire je me régalais à l'idée de lire un roman sur la République dominicaine...Certes, on peut parler d'invention littéraire pour ce livre ovni, mais vraiment pas mon registre...
Et pourtant il s'agirait d'après le Monde d'une "fresque extraordinaire"...

Pour ceux qui veulent quand même une mise en bouche, le roman débute ainsi :
"Notre héros, c'était pas un de ces lascars dominicains dont tout le monde tchatche - c'était pas un as de la batte ou un bachatero choucard, ni un bogosse avec un milliard de bombax scotchées au slibard.Et à part une brève période au début de sa vie, il a jamais trop eu la cote avec les meufs, le mec (ce qui était particulièrement peu dominicain de sa part). Il avait sept ans alors." (p.7)
"(Il) n'avait aucun des Supers Pouvoirs du mâle dominicain de base, aurait été incapable de pécho une meuf, même si sa vie en avait dépendu. Infoutu de faire du sport ou de jouer aux dominos, moins coordonné tu meurs, lançait la balle comme une gonzesse. Pigeait rien à la ziq, au biz, à la danse, pas de bagout, pas de tchatche, pas de leust. Et pire que tout : pas bogosse." (p.28)
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Peu importe en quoi vous croyez, le fukû, lui, croit en vous.
" le fukû, c'est la malédiction qui frappe la famille d'Oscar, une très ancienne légende dominicaine. Oscar, rêve de mondes fantastiques, s'imagine en Casanova ou Tolkien, tombeur des îles et génie des lettres... au lieu de quoi il grandit et grossit au fond de sa classe et de son New Jersey, binoclard fou de SF, souffre-douleur obèse et solitaire. Et ses seuls superpouvoirs sont ses voyages dans le temps et L Histoire : celui de sa mère, Beli, fuyant Saint-Domingue et la dictature de Trujillo, la fugue de sa s?ur Lola et son retour au pays à lui.
Ses pas ramenés inexorablement par le fukû, le destin, le désir, ou l'amour, à ses origines et à sa fin. Fantaisiste en diable, passe-muraille de langues et de mondes, La Brève et Merveilleuse Vie d'Oscar Wao pourrait n'être que la saga tragicomique d'une famille dominicaine aux Etats-Unis, si elle n'était pas surtout une explosion romanesque, une source intarissable et jouissive d'invention littéraire.
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« Notre héros, c'était pas un de ces lascars dominicains dont tout le monde tchatche – c'était pas un as de la batte ou un bachatero choucard, ni un bogosse avec un milliard de bombax scotchées au slibard. Et à part une brève période au début de sa vie, il a jamais trop eu la cote avec les meufs, le mec (ce qui est particulièrement peu dominicain de sa part). »

Oscar est un jeune dominicain dont la famille a émigré dans le New jersey pour fuir la dictature de Trujillo, « le Tyran le plus Tyrannique ayant jamais Tyrannisé son peuple ». Vrai tombeur des bacs à sable dans sa prime jeunesse (il avait, à l'âge de sept ans, deux petites amies en même temps, « son premier et dernier ménage à trois »), puis ado introverti et obèse, fan de science-fiction, coeur d'artichaut tombant amoureux en un clin d'oeil mais sempiternel puceau, Oscar envisagea de consacrer sa vie à la conception de jeux de rôle avant de se mettre en tête d'être écrivain et de devenir le « Tolkien dominicain ».

On suit ainsi les mésaventures d'Oscar avec la tendresse et l'affliction d'un ami compatissant à son désarroi et au désastre de sa vie. Car Oscar est l'objet d'un fukú (mauvais sort à la sauce dominicaine, spirale infernale de l'échec) qui colle à sa famille depuis des générations. Ni son grand-père martyrisé à cause d'un prétendu « Fâcheux Commentaire » sur « El Jefe », ni sa mère Belicia, ancienne bombe sexuelle des barrios ayant fui son île dominicaine et devenue mégère tyrannique et abusive, ni sa soeur Lola, rebelle et fugueuse, personne dans sa famille n'y a réchappé. Alors, pour le dernier rejeton de la famille, ce n'était pas gagné ! C'est ainsi que, nourrie des destins de ses aïeux brisés par la torture, la prison, l'exil et les amours impossibles, la vie d'Oscar s'avérera conforme à la fatalité du fukù : saga fulgurante et désastreuse d'un redoutable raté.

A la fois chronique épique et fantaisiste d'une famille d'immigrés dominicains dans le New Jersey, roman politico-historique dénonçant avec causticité la dictature dominicaine, et véritable hymne aux "sous-cultures" (science-fiction, fantasy, pop, punk, mangas...), ce roman surdimensionné est un livre frappadingue, exubérant et réjouissant !

Cependant sa langue métissée de spanglish et d'argot, bien que vivifiante à dose homéopathique, le rend difficile d'accès et quelque peu abscons : « Ma gadji, Suriyan, a découvert que je kénais avec une de ses hermanas. Queutards : ne baisez jamais jamais jamais avec une biatch qui s'apelle Awilda. Vu que quand elle va vous awilder votre race, vous allez sentir votre douleur. » A chaque ligne et sur presque 300 pages, c'est fatiguant !
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La brève et merveilleuse vie d'Oscar Wao... Un simple roman? Entre fresque historique, peinture politique, sage familiale, références hallucinantes et hallucinées, jeu de langue mêlant tout à la fois argot américain et hispano, verlan... on s'interroge.

Côté saga familiale, c'est trois génération de dominicains que Junot Diaz présente en partant d'Oscar, qui n'a de Wao que le surnom. Oscar qui dans sa tendre enfance, c'est à dire avant ses 7 ans, était le parfait mâle dominicain, bourreau des coeurs depuis l'école maternelle, si guapo que toutes les femmes en tombaient. Mais le temps a passé, et Oscar est devenu un gros tachon au ventre mou, fan de Role play, de Star Trek, et d'anim' japonais. Un tachon de 140 kilos, toujours puceau à 18 ans, ce qui est un exploit dans le plus mauvais sens du terme quant on est dominicain. Incapable de parler aux femmes, Oscar est pourtant un véritable coeur d'artichaud, et va de chagrin d'amour en chagrin d'amour. Autour de lui gravite les femmes de sa famille: Lola sa soeur écrasée par sa mère Beli, et La inca, la abuela restée au pays. A travers cette famille, Junot Diaz retrace l'histoire d'un pays marqué par le fukù, le mauvais oeil, qui frappe aussi la famille Cabral depuis que le père de Beli a "défié" el jefe. El jefe c'est Trujillo le dictateur dominicain qui a mis le pays à feu et à sang entre 1930 et 1961, Trujillo, coureur de jupon invertéré, qui a jeté son dévolu sur la fille aînée des Cabral, attirant sur eux le fukù...

Le roman est agencé autour d'un choeur de narrateurs qui chacun apportent leurs pierres à l'édifice de Junot Diaz: le surnommé Yunior, petit ami de Lola et compagnon de chambré d'Oscar, Lola, Beli, La inca... Une véritable polyphonie qui reconstruit l'histoire d'une famille, d'un pays, d'une diaspora. Et si le ton est volontairement léger, sarcastique à souhait, le sujet est sombre, très sombre: pauvreté, violence, La brève et merveilleuse vie d'Oscar Wao est un univers sombre et cacophonique. Si dense, que lorsqu'il rebondit d'un pays à un autre, d'une misère à une autre, le lecteur peut se croire égaré. Et c'est étourdi que le lecteur refermera le livre. Et si au départ, les notes de bas de pages étonnent, voire irritent par leur longeur peu commune, on sent bien vite qu'il s'agit là d'un roman à deux vitesses: la vie telle qu'elle se passe et les réflexions ironiques telles qu'elles nous viennent, car il faut bien avancer dans notre histoire. Un peu comme dans la vraie vie, non?!

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La fête au Book

Avant d'ouvrir ce livre, pensez à vous équiper en conséquence : sac à dos et provisions car vous ne le lâcherez plus et surtout, machette pour dans un premier temps, vous frayer un chemin dans cette jungle lexicale.
Car Junot Diaz invente quasiment un style, ce qui est plutôt rare. Mais en plus, ce style est puissant, nous possède à l'usure, et c'est au bord de l'ivresse que l'on pénètre enfin dans ce livre.
Inutile d'espérer une issue convenue, le fukú -le destin tropical- va engluer les personnages dans une fatalité implacable. Faut il également le préciser : le titre est ironique. La vie d'Oscar est brève et si peu merveilleuse qu'on peut même douter qu'elle ait vraiment commencée.

Car ce héros n'en est pas un. Véritable puceau de compétition, prisonnier de son corps et de son splendide isolement, il finira happé par la force mortifère et centrifuge de son pays d'origine C'est un leurre que le roman agite. Et bien plus que le jeune et pas-beau Oscar, ce sont les femmes de la famille Cabral et le pays théâtre de leurs illusions, qui vont illuminer ce récit.
Les femmes sont fortes : la saeur Lola, la mère Belicia et la grand mère adoptive La Inca, se voient exister bien au delà d'Oscar et sont les vrais hommes issus d'un terreau machiste.

L'autre acteur principal du livre est aussi sa principale toile de fond : la République dominicaine.
« La fête au Bouc » de Vargas Llosa était déjà un remarquable reportage fictionnel sur la vie du dictateur Trujillo et de sa bande. Mais en faisant voler en éclats tous les codes narratifs, Junot Diaz expose de façon encore plus frappante, cette longue et triste parenthèse de ce pauvre pays caraïbéen. le style, ébouriffant et décousu, bâti à la truelle, rythme jusqu'à la syncope, cette partie de l'histoire, la rendant irréelle comme seules peuvent l'être ces périodes cauchemardesques qui en toute logique ne peuvent exister, mais existent pourtant.

Les récits se croisent alors, comme les destinées, lardés de coups d'une « langue » nourrie de références bédéphiles, et science-fictionnesques, d'expressions argotiques issues de la rue et en particulier des trottoirs hispaniques.
C'est un voyage halluciné qui vous est proposé, au caeur de cette île maudite et de la famille Cabral qui en sont les pauvres satellites, déracinés, déboussolés, puis détruits par le destin. Si vous cherchez à raisonner, à tout comprendre, à nager dans ce roman qui, tel un torrent de boue vous enserre inexorablement pour vous étouffer, vous êtes perdu. Par contre, dès que vous acceptez de perdre pied, c'est un moment de pur abandon particulièrement jouissif.

Il est possible que l'on reste rétif, extérieur à ce livre. Indifférent, cela me paraît plus difficile.
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Je recommande avant tout de lire la critique de liligalipette particulièrement pertinente ! En ce qui me concerne J'ai vraiment beaucoup aimé ce livre : l'humour malgré la tragédie ,les personnages attachants et bien campés ,le style cash adapté à la description de cette jeunesse dominicaine immigrée (même si quelques rudiments d'espagnol aident à la lecture ). Les bas de pages , parfois longs ,ne m'ont pas dérangée ,ils apportent beaucoup pour la compréhension du contexte historique .Une lecture jubilatoire qui m'a beaucoup émue.
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J'ai lu ce livre parce qu'il a reçu le prix Pulitzer
Au début je pensais qu'il s'agissait d'un roman un peu fantastique. En plus sa lecture n'est pas aidée car il est écrit avec des mots en verlan et de nombreuses citations en Espagnol
En fait au travers du destin de d'Oscar et de sa famille, vouvoyez l'histoire mal connue de la republique dominicaine sous Trujillo et après (1960 à nos jours)
C'est passionnant, dur et prenant
J'avais lu sur le même thème "la fête au bouc" de Vargas llosa

Passe les premières pages difficiles (beaucoup de verlan et d'expressions espagnoles) le livre relate au travers de l'histoire d'une famille la vie à Saint Domingue de 1960 à nos jours. Passsionnant, dur ( parce que la réalité est difficile à imaginer) et prenant
Dans le même esprit j'avais lu "la fête au bouc" de Vargas Llosa. J'ai préféré le livre de Diaz
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Encore un livre qui me tombe des mains... Je n'ai pas réussi à comprendre ou voulait en venir l'auteur et la langue était trop difficile, peut-être une histoire de générations. Serais-je trop vieille ?
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Ignatius Reilly en République Dominicaine

Ceux qui ont lu la Conjuration des Imbéciles me comprendront... Oscar Wao est l'anti-héros absolu, mais le style trucculent de Junot Diaz et son évidente affection pour ses personnages font de ce roman (excellemment bien traduit dans sa version française...chapeau au traducteur!) un délice!
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J'avais entendu/lu beaucoup de louanges sur ce roman, mais ne serai pour ma part pas aussi élogieuse. Question de non-empathie avec les personnages, principalement. Et ce, malgré l'évocation de l'histoire de la République Dominicaine et la fenêtre ouverte par l'auteur sur les Dominicains, malheureusement difficiles à saisir pour les non hispanophones, tant le récit est émaillé de termes non-traduits.
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