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3,78

sur 211 notes
Ce livre est différent, d'un côté c'est un roman historique qui retrace les années de dictature en République Dominicaine du sanguinaire Trujillo (31 années !), et d'autre part, un roman de formation où nous suivrons la vie brève d'Oscar Cabral alias Oscar Wao (déjà annoncé dans le titre du livre, donc pas de risque de spoiler).
Oscar Wao est le sobriquet qui a collé à Oscar Cabral originaire de République Dominicaine, établi aux USA avec sa mère et sa soeur ainée. Lors d'une fête de Halloween, le gros Oscar s'étant déguisé en Doctor Who (personnage de SF), un camarade lui avait trouvé une ressemblance avec un autre gros Oscar, Oscar Wilde, et les camarades ignares ne sachant pas de qui il s'agissait, ils avaient prononcé Wao. C'est resté ainsi.

C'est un livre de lecture difficile en raison de la vulgarité du langage employé, c'est du Spanglish mélangé à de l'espagnol des Caraïbes. Coup de chapeau à la traductrice (Achy Obejas) qui a su redonner cet aspect tellement baroque du langage.
Il y a par ailleurs un livre dans le livre avec beaucoup de notes en bas de page qui racontent l'Histoire de la République Dominicaine, la dictature de Trujillo et autres « préciosités » dominicaines.

Oscar Cabral arrive aux USA vers 1970 à l'âge de 6 ans avec sa mère et sa soeur aînée Lola. La mère fuit littéralement son pays en raison des complications liées à sa vie privée et doit travailler durement pour élever seule ses deux enfants. C'est une mère assez hystérique, mais responsable.

Les dominicains font partie de la diaspora avec d'autres centraméricains et font colonie dans l'État de New Jersey. Ils cohabitent, parlent, vivent comme des centraméricains, sans trop s'intégrer.
Oscar Wao est un obèse morbide, un geek, un friki et un nerd. Son drame est de ne pas avoir encore « connu » de femme ce qui constitue une honte collective pour un jeune dominicain car les jeunes sont plutôt très libres et désinvoltes avec la chose sexuelle. Et le pauvre Oscar vit dans un monde de SF et de fantasy. C'est un inadapté social.
Sa soeur Lola, une belle plante au corps de déesse se fait beaucoup de souci pour Oscar et demande à un copain (le narrateur) d'aider Oscar à maigrir et à perdre sa virginité si possible.

Les dominicains croient fort dans le fukú, une sorte de malédiction collante qui peut se transmettre de génération en génération, sans que l'on puisse grand chose pour la conjurer. Or la famille d'Oscar cumule les malheurs depuis l'époque de l'opulent arrière grand-père, puis les parents et pas mal de collatéraux.
Les personnages du roman même sur fond de pathétisme, sont truculents. Certaines choses sont incompréhensibles pour les non caribéens.
Le drame d'Oscar Wao est pathétique mais le ton est drôle, cru par moments, transgresseur, parfois trop triste. le texte prend tantôt le ton de la comédie la plus loufoque, tantôt le ton du drame le plus sinistre; il y a du réalisme mais aussi du surnaturel, de la profondeur et de l'extrême verdeur.
La prose peut paraître très classique, mais par moments elle est d'un baroque total, le tout baignant dans un Spanglish et dans un espagnol si adultéré que c'est difficile à supporter.

Je l'ai lu en espagnol traduit de l'anglais et ce fut une lecture plutôt intéressante, différente, un peu difficile mais qui passe grâce à l'humour décapant de Junot Diaz.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Un livre plein d'une vitalité qui emporte, mais qui malheureusement n'a pas fonctionné avec moi au delà de 80 pages. J'ai dû m'arrêter, essoufflé, fourbu face à cette avalanche de parenthèses, d'annotations, d'expressions incongrues et de mots tirés du langage familier latino. C'est à regret que je quitte ce récit, trop dense, trop enflammé, trop "tout". Je ne connaîtrai pas l'issue des aventures brèves et merveilleuses d'Oscar, desservies par un style certes enlevé, généreux, mais riche comme un gâteau enduit d'une épaisse couche de crème que l'on vous servirait à la fin d'un repas du dimanche.
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On débute par la présentation de ce qu'est le fukû [une sorte de malédiction]. J'ai beaucoup aimé ce passage, car il intrigue, il est agréablement écrit. On veut savoir quel est le lien avec l'histoire. C'est vraiment sympa.
Un autre aspect positif du livre c'est que l'auteur sait que le lecteur ne connaitra pas grand-chose (voire rien, comme dans mon cas) à l'Histoire de la République Dominicaine, sa culture et ses coutumes. C'est pourquoi on a le droit à des notes explicatives très [trop] détaillées. Elles font parfois une page entière, écrit tout petit ! Sortez vos loupes ! xD Mais grâce à ce livre j'ai eu le droit a un petit cours d'Histoire sur la République Dominicaine, et je m'en plains pas, au contraire ! Et quand je dis que l'auteur sait d'avance que peu de personnes connaitront l'Histoire de la RD, c'est parce qu'il le dénonce intelligemment au début du livre : on a longtemps caché la vérité, on « noie le poisson », comme on dit. Par exemple, une citation à propos des occupations américaines qu'ils ont subies :

Enfin un autre point positif, la couverture ! Pour certain ça n'a pas d'importance, pour moi ça en a ! Je la trouve vraiment super belle. C'est ce qui m'a attiré avant tout, de toute façon. Elle est pleine de couleurs, chaleureuse, elle promet de l'exotisme. Tout ce qu'il n'y a pas dans le livre ! Joli coup commercial ! =P
Je n'ai pas beaucoup aimé l'intrigue en elle-même. En même temps il n'y a rien de très réjouissant, ni de merveilleux comme le laisse croire le titre (qui est ironique .. ou alors j'ai mal compris) ! le livre raconte l'histoire d'une famille Dominicaine, qui semble être poursuivie par une malédiction sur plusieurs générations : le fukû. Malheureusement, les personnages ne sont pas attachants, sauf peut-être la soeur à la limite mais bon … Il ne leur arrive que des malheurs, c'est triste, mais personnellement je n'en avais pas grand-chose à faire. de plus, parfois le thème du livre semblait vraiment être la vie d'un puceau dont la quête principale est de ne plus l'être.

Le découpage un peu spécial du livre (chaque chapitre correspond à un point de vue différent et donc un personnage différent), donne une impression de décousu, car cela ne se suit pas. On commence par Oscar, on fait ensuite un bond en avant dans le temps, pour finalement revenir des années en arrière et ainsi de suite.
Parlons maintenant du style ! Ahah le style, c'est, je pense, ce qui m'a le plus ennuyé, freiné dans ma lecture. Si vous ne parlez pas espagnol, passez votre chemin. de l'espagnol, il y en a à toutes les pages, alors forcément, c'est embêtant pour la compréhension quand on n'en parle pas un mot ! Et combinez à cela du verlan. Moi, bêtement, je parle et j'écris français (avec le minimum de fautes, je vous jure, j'essaye !), je ne suis pourtant pas vieille. Mais on a une belle langue, alors pourquoi la dénaturer ? Les langages de Djeunz ce n'est franchement pas mon truc, mais bon, de temps en temps, pourquoi pas, en plus ça correspondait bien, apparemment, au narrateur principal. Mais là pareil, du verlan quasiment à toutes les phrases. Alors imaginez-vous en train de dribler entre l'espagnol et le verlan ! Moi, mon cerveau il avait vraiment du mal à traduire tout en suivant l'histoire ! Et je vous parle pas des mots inventés dont j'ai compris le sens général mais pas vraiment la signification … Et si après ça, vous n'êtes toujours pas achevé, la construction des phrases le fera pour vous !! Elles ne sont pas toujours construites comme on a l'habitude de le voir … il faut réfléchir et relire les phrases précédentes pour savoir de quoi il parle. Tout ceci sans parler des insultes à longueur de temps, ou plutôt à longueur de page ou encore les termes empruntés à d'autres livres, qui sont eux reconnus comme des chefs d'oeuvres, comme Nazgul par exemple … c'est souvent ridicule.
En conclusion, ce n'est vraiment une lecture que je recommande. Sauf pour ceux qui parlent espagnol et qui s'intéressent à l'Histoire de la République Dominicaine. Ceux-là passeront un bon moment de lecture. Ce livre avait un début prometteur, un concept intéressant, mais la suite n'était pas à la hauteur de mes espérances. Trop de points négatifs ont entravé ma lecture. Vraiment dommage. le seul intérêt que je lui trouve, c'est l'Histoire de la RD qui y est racontée ...
Lien : http://antredeslivres.blogsp..
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Qui savait qu'il y avait eu une dictature en République Dominicaine? Peu de gens, je crois. Et ce livre nous éclaire bien sur ce point, mêlant l'historique à l'histoire de la vie d'Oscar, passionné de SF, de jeux de rôle, suicidé raté, écrivain à ses heures perdues. Un roman sur la vie en RD, et sur la vie en général quand un dictateur traîne dans le coin.
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Oscar est gros, dépressif, il n'a pas d'amis, met mal à l'aise son entourage. Seul représentant de la gente masculine au sein d'une Matriarcat, il est le roi de la loose. Son seul rêve coucher avec une fille.
En racontant son histoire, les narrateurs nous font voyager à travers différents époques, nous baladent des Etats-Unis à la République Dominicaine. Nous dévoilant l'enfance d'Oscar, la triste vie de sa mère, les choix difficiles de sa soeur, la chute sociale de son grand-père…
Ce roman est un patchwork : il y d'abord l'écriture. On passe de l'argo, au verlan, en passant par l'espagnol, l'écriture est soignée, le rythme rapide.
Il y a aussi l'ambiance. le côté urbain quand on se trouve aux Etats-Unis et le côté contes et légendes quand on se trouve en République Dominicaine.
Le genre également à la fois fresque historique en nous parlant de la dictature de Trujillo, saga familiale, roman d'initiation ….Il y en a pour tous les goûts.
Petits bonus le plaisir de tomber sur les références de la culture populaire avec le Seigneur des anneaux, Doctor Who, La planètes des singes, Watchmen ….
J'ai passé un bon et beau moment à la lecture de ce roman. le style narratif est vraiment agréable à lire. J'adore les personnages tristes, dépressifs, pathétiques et Oscar est devenu un de mes préférés.


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Premier roman de l'auteur Junot Diaz, d'origine dominicaine, « La brève et merveilleuse vie d'Oscar Wao » (prix Pulitzer 2008) est une fresque familiale riche en rebondissements et en mésaventures parfois sanglantes. « Peu importe en quoi vous croyez, le fuku, lui, croit en vous. » dit le narrateur, éphémère petit ami de Lola. le fuku, une très ancienne légende dominicaine, est la malédiction qui frappe, depuis des générations, la famille d'Oscar. Oscar, lui, ne vit que dans des mondes fantastiques, à la Tolkien, il s'imagine bourreau des coeurs, Casanova dominicain cueillant les jolies femmes au rythme de sa marche.. sauf qu'Oscar Wao est loin d'être l'archétype du tombeur des Caraïbes : il est solitaire, porteur de lunettes, sédentaire au point d'être obèse, souffre-douleur et ne sait pas aborder une femme sans lui parler de Science Fiction ou de Fantastique Fantasy, de quoi faire fuir les plus courageuses. le tombeur des bacs à sable est devenu un jeune homme obèse, graphomane malheureux, qui voit toutes ses tentatives amoureuses vouées à l'échec … hormis lorsqu'il prend en main son destin tragique.

Oscar a bien un pouvoir particulier de super-héros : celui de voyager dans le temps et permettre au lecteur d'entrer dans la saga familiale et l'histoire dominicaine. le roman relate trois adolescences, celles d'Oscar, de Lola et de Beli. Lola déteste sa mère, Beli, élevée par sa tante la Inca à Saint Domingue. Beli a eu une vie inimaginable, extraordinaire et dramatique alors que la vie l'avait fait naître dans une famille aisée de la bourgeoisie dominicaine. Or, à l'époque de la dictature féroce exercée par le Trujillo, Rafael Trujillo, il est dangereux pour un père d'avoir une très belle fille, adolescente, à la maison et de la cacher afin de l'éloigner de sa convoitise de prédateur sexuel. le père de Beli osa soustraire sa fille à l'appétit lubrique du dictateur provoquant la chute et la perte de sa famille. Par miracle, après de multiples embrouilles, tombant de Charybde en Scylla, Beli devenue esclave est sauvée par sa tante. Or, Beli est si belle qu'elle attire la convoitise des hommes et qu'elle a le malheur de tomber amoureuse d'un fidèle du Trujillo au point qu'il lui en cuira et qu'elle devra fuir aux Etats-Unis, dans le New Jersey où elle donnera naissance à ses deux enfants.

« La brève et merveilleuse vie d'Oscar Wao » est un roman tellement foisonnant que je m'y suis perdue plus d'une fois avant de m'adapter au rythme de la narration et à l'écriture si particulière de l'auteur qui mêle les mots en espagnol, les expressions des Caraïbes à sa langue d'adoption ce qui n'est guère aisé à rendre dans la traduction française. Cet inconvénient est vite oublié parce que le récit virevoltant est passionnant. Junot Diaz entrelace les registres de langues et les genres littéraires. On passe de la comédie au drame le plus noir, du burlesque au tragique, du réalisme au surnaturel, de la profondeur des idées à la crudité, parfois éprouvante, des mots et des scènes, du récit classique à l'exubérance baroque. C'est un pur plaisir que de se laisser porter par l'inventivité littéraire de l'auteur. Ce qui m'a également désarçonnée c'est l'alliage, cité ci-dessus, de deux langues mettant en valeur du spanish connu, les onomatopées, les jurons et autres interjections imagées, de tics de langage, de verlan et d'autres inventions plus cocasses les unes que les autres. Sans compter les notes de bas de page où la frontière entre la parodie et les précisions historiques est d'une minceur fragile.

« La brève et merveilleuse vie d'Oscar Wao » est aussi un roman sur une masculinité qui vire au tragi-comique sous l'ironie facétieuse de l'auteur. Oscar traîne sa virginité comme un fardeau, le fardeau du fuku qui fait qu'il ne peut être un mâle dominicain qui se respecte. A défaut de conquêtes féminines, il noircit ses cahiers de romans, de récits fantastiques et engloutit des montagnes de nourriture. Junot Diaz a écrit, également, un roman sur l'immigration, l'identité, la mémoire de l'esclavage et la diaspora tout en évoquant l'envie légitime de s'élever dans la société américaine sans trahir ses origines et en être fier. le tout servi par une ironie joyeuse qui rend la chronique épique de cette famille, parfois dysfonctionnelle, hilarante tant Oscar peut être vu comme le Buster Keaton de la « loose ».

Une lecture jubilatoire et une très belle découverte.

Traduit de l'américain par Laurence Viallet
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Différents narrateurs nous font avancer dans l'histoire de'Oscar. Dans un contexte politique terrible, les différents personnages de cette famille dominicaine nous promènent dans des aventures tristes ou tragiques mais où la dérision et l'humour sont toujours présents.
Une écriture déroutante au début mêlée d'argot espagnol, on se laisse vite embarquer par le rythme en devinant les mots inconnus par le contexte ce qui ne gêne donc absolument pas la compréhension.
L'ajout de notes historiques m'a permise de mieux connaître l'histoire tumultueuse de la Rep Dominicaine.
Un livre très très sympa
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Wao, mon cher Wao! Quelle vie tu as pu mener!

Voilà une histoire qui a le mérite de sortir du commun. Bienvenue chez les Cabral, famille dominicaine frappée d'une malédiction traînant sur plusieurs générations.
Junot Diaz nous transporte dans l'histoire, que dis-je l'épopée de cette famille de façon crue.
A la manière des Cent ans de Solitude de Marquez, ils sont frappés par la même malédiction et font les mêmes erreurs. On ne suit pas que l'histoire d'Oscar, jeune homme atypique tant sur la forme que sur le fond, mais de toute une famille de bras cassés, d'amours transis et malheureux sur fond de dictature T-illiste. On y découvre la RD, pays posé sur une moitié d'île de la Caraïbe à qui il est arrivé plus de bricoles que la simple bachata.

J'avais déjà lu le Guide du Loser amoureux, aussi je savais à quoi m'attendre, Diaz a un style bien particulier, parfois porté sur l'introspection, et même si on reconnaît le même style dans ces deux romans, c'est plutôt efficace.
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Ce roman met en scène une famille dominicaine, pas seulement l'ado geek, obèse et mal dans sa peau du titre mais aussi son grand-père, sa mère, sa soeur et le narrateur, petit ami de la soeur d'Oscar. A travers l'histoire et le destin de ces personnages, Junot Diaz retrace une grande partie de l'Histoire récente de son pays, la République Dominicaine.
Porté par une langue fleurie, malaxée, métissée d'espagnol et de parler racaille, le récit nous emporte loin dans un univers débridé et unique. Une claque littéraire !
Lien : http://puchkinalit.tumblr.com/
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Un livre superbe sur l'adolescence et la différence. Avec une écriture moderne et un hommage à la pop culture, Junot Diaz nous la raconte la vie compliquée du jeune Oscar Wao, entre violence et discrimination. A découvrir !!!
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