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3,78

sur 211 notes
Je suis plus que mitigée en refermant ce livre. Et pourtant l'histoire avait l'air passionnante : une malédiction familiale, des destins croisés et surtout la découverte de la grande Histoire de la République Dominicaine que je ne connaissais absolument pas. Et petite cerise sur le gâteau : ce roman a eu le prix Pulitzer. Bon même si ce n'est pas un prix qui me fait lire un livre, mais passons.
Mais voilà, la lecture a été pénible. Nous pouvons dire que la langue est originale, mais peut-être trop originale à mon goût : beaucoup d'argot, d'ailleurs de nombreux mots que je ne connaissais pas et dont j'ai deviné le sens, d'énormes notes de bas de page du narrateur qui nous coupent dans notre élan, et SURTOUT des phrases en espagnol non traduites. Merci donc pour les personnes ayant choisi allemand ! C'est frustrant.
Je ne peux nier tout de même avoir apprécié l'humour mordant et le ton très léger employé pour parler de choses affreuses (massacres perpétrés par le despote ayant régné de nombreuses années sur la République Dominicaine, "le Mordor des Caraïbes"). J'ai également trouvé intéressant les flashbacks et les différents personnages que nous suivons plus en longueur dans les chapitres, nous donnant des destins croisés, des explications sur la situation familiale.

Mais les points positifs ne pèsent pas lourd dans la balance face aux négatifs. Je suis heureuse d'avoir enfin terminé ce roman et ne suis pas sûre de relire de si tôt cet auteur.
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LA BRÈVE ET MERVEILLEUSE VIE d' OSCAR WAO de JUNOT DIAZ
En République Dominicaine on croit au fuku qu'on appelle aussi l'amiral et on y croit d'autant plus que dans les années 1930/1960, il avait son grand prêtre, Trujillo!! le fuku américanus, c'est une sorte de malédiction, arrivée avec les européens en Hispaniola, qui l'ont libéré. La fatalité sur la famille Kennedy, le fuku, la défaite au Vietnam, le fuku collé aux chaussures des dirigeant et des soldats qui décidèrent d'envahir St Domingue pour en finir avec le sanguinaire Trujillo. Heureusement, quelquefois, on peut contrer le fuku avec un contre sort, le zafa!
Bref, New Jersey dans les années 1975/1989, Oscar bébé était une beauté, un »tombeur des bacs à sable », mais quand la petite Maritza l'a largué, il a commencé à grossir et à s'enfoncer dans la contre culture, si bien qu'en seconde au milieu de ses lectures de SF il pesait 110 kilos. Tout le monde se moque de lui, les filles lui tournent le dos, sa mère l'expédie à St Domingue pour l'été. À son retour il tombe amoureux sans espoir, sa soeur quitte la maison et il commence à écrire et veut créer des jeux vidéos. Mais il reste puceau, le fuku, sûrement.
Junot Diaz dresse un tableau familial entre drame et comédie, Oscar et sa soeur Lola sont les représentants type de ces dominicains exilés aux États Unis à la suite des turpitudes de Trujillo et leur implantation locale n'est pas long fleuve tranquille. Un patchwork passionnant qui vaudra le Pulitzer 2008 à son auteur.
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Le premier roman de l'écrivain américain d'origine dominicaine Junot Diaz a reçu de nombreux prix littéraires aux Etats-Unis, dont le prestigieux prix Pulitzer 2008. On ne peut qu'approuver à la lecture de cette oeuvre forte et originale.

C'est l'histoire d'une famille dominicaine noire qui semble poursuivie par une malédiction implacable, le fukù. Dans le New Jersey, non loin de New York, vivent Belicia et ses deux enfants, Lola et Oscar. Belicia, du temps de sa jeunesse en République dominicaine, était une « terrible beauté » au tempérament fougueux et rebelle, qui rêvait d'amour et de richesse. Orpheline, elle a été recueillie par une cousine de son père, La Inca, qui tente de la protéger contre le fukù et contre elle-même. Sa liaison avec « le Gangster », un homme de main du dictateur Trujillo, l'amènera finalement à quitter l'île pour les Etats-Unis. Sa fille Lola, elle aussi une affolante beauté, a également hérité du caractère tempétueux de sa mère devenue une femme malade et acariâtre. En lutte contre cette dernière, Lola est une adolescente fugueuse, tout comme sa mère ne songeait qu'à s'enfuir de « Santo Domingo ».

Enfin Oscar est au centre du roman et le personnage qui incarne le mieux la fatalité familiale. Adolescent obèse et boutonneux, introverti et asocial, fou de science-fiction, de jeux de rôle et de jeux vidéos, Oscar est un geek, rejeté par les garçons et, pire, par les filles. Car pour son malheur, en plus d'être un « tachon », il est « l'enamorado permanent qui [tombe] éperdument amoureux pour un oui ou pour un non ». L'aversion des filles pour lui, mêlée à son insatiable quête d'affection, sera le drame permanent de sa courte existence.

Le procédé narratif est intéressant : les épisodes de la vie d'Oscar, racontés de façon chronologique, sont entrecoupés des récits de l'adolescence de Lola (par elle-même), de la jeunesse de Belicia, et enfin des dernières années de la vie des parents de Belicia, qu'elle n'a pas connus. Cette construction permet de reconstituer à rebours l'histoire familiale et de remonter en quelque sorte à la source de la malédiction familiale qui trouve un aboutissement tragique en la personne d'Oscar. le tout est narré par Yunior, d'origine dominicaine lui aussi, copain de chambrée d'Oscar à la fac, qui tente de l'aider à perdre sa virginité (jamais un Dominicain n'est mort puceau !).

Sur cette histoire plane l'ombre menaçante de Trujillo, tyran sanguinaire et libidineux qui régna par la terreur de 1930 à 1961. Directement ou par ricochet, chaque drame survenu dans cette famille est dû à son action néfaste. Il est l'instigateur du fukù, à moins qu'il ne soit le fukù lui-même. La saga familiale est donc indissociable de l'histoire de l'île et de sa culture empreinte de superstition et de religiosité, sur laquelle l'auteur porte souvent un regard tendre et ironique.

Junot Diaz jalonne le livre de références aux sous-cultures de la SF, de l'heroic-fantasy et des jeux vidéos, et de vocabulaire emprunté aux ghettos américains (ce qui donne en traduction française : verlan et argot des banlieues) mêlé à de nombreux mots et phrases en espagnol (un glossaire n'aurait peut-être pas été superflu), ce qui lui confère énergie et inventivité. Roman familial épique, drôle et émouvant, « La brève et merveilleuse vie d'Oscar Wao » est une incontestable réussite.
Lien : http://plaisirsacultiver.unb..
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Une histoire de famille qui semble pourchassée par une bien étrange malédiction. Nous y suivons surtout l'histoire d'Oscar, jeune adolescent introverti, un peu greek sur les bords, rejeté par ses pairs, qui apprendra la vie à la dure. La construction narrative est intéressante, des épisodes de la vie d'Oscar raconté de façon chronologique, entrecoupées de souvenirs de la vie de Lola, membre de la famille Wao, qui nous permet de comprendre les tenants et aboutissants de cette famille particulière. J'ai bien aimé ma lecture, bien que ce n'est pas un coup de coeur. Mais il n'en demeure pas moins que Junot mérite son prix.
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Il n'est pas évident de résumer ce livre sans faire dans le banal. Je serai bien incapable de faire dégager dans une simple description, tout l'intérêt du livre.

Oscar est obèse, il est fan de science fiction et vit dans son monde comme un reclu. Fasciné par les filles, il n'arrive pas à en approcher une, il ne plait pas. Cette solitude, ce manque d'intégration nourrira la malédiction qui le ramène en République Dominicaine, terre de ses ancêtres.

Sa mère, elle, était une beauté lorsqu'elle était jeune et qu'elle vivait en République Dominicaine sous le régime de Trujillo. Les hommes l'attiraient et son histoire avec l'un d'eux a alimenté la malédiction.

Lola sa soeur est également un beau brin de fille. Son apprentissage est difficile et l'entraine à fuir. Elle aussi fera un retour aux sources au pays.

Le destin de cette famille est lié au Fukû, malédiction qui frappe la famille d'Oscar depuis la génération de ses grand parents. Malgré l'exil de Belicia, sa mère vers les Etats-Unis, le Fukû n'a de cesse de les ramener vers la terre du commencement qui verra également la fin d'Oscar.
Le narrateur est un proche d'Oscar et de sa soeur Lola. Ils se sont connus à la Fac. La distance que la narration entraine par rapport à la famille m'a compliqué la lecture au début. Je ne m'attachais pas aux personnages, je ne comprenais pas qui ils étaient, où ils vivaient, à quelle époque. J'étais spectatrice d'un destin familiale qui m'était brouillé, emmêlé et inintéressant au premier abord. de plus, les nombreuses notes de bas de page ont été une torture au début. Qu'est ce qu'elles m'ont agacés et ne connaissant pas le narrateur, je ne comprenais pas qui il était et je ne me faisais pas à son style de narration très djeun, argot. C'était très fatiguant. L'espagnol très présent ajoute à la difficulté, je le comprends, je le parlote mais malgré tout ça demande un petit effort.

Et puis enfin, la magie opère. le puzzle se met en place. Je comprends davantage ce qui arrive à cette famille décomposée, détruite. Je me rapproche d'abord de la mère. Son histoire est bouleversante. Je n'aime pas la relation qu'elle a établie avec ses enfants mais je ne la vois pas dans le présent, je vois son passé et les épreuves qu'elle a traversée. Puis j'ai commencé à connaitre Lola qui est restée un personnage de second plan pour moi. Elle était capable de s'en sortir, d'être plus forte que le Fukû, elle en avait les moyens. Et enfin, j'ai connu Oscar. C'est peut être le personnage avec qui j'ai eu le plus de mal. Nous avons beaucoup de choses en commun mais contrairement à lui, je me suis facilitée la vie. Je me suis donnée les moyens de m'intégrer.

Sa fin ne m'a pas peinée, douloureuse elle l'était mais malheureuse, je n'en ai pas l'impression. Donc un personnage fascinant, intéressant mais que j'aurais préféré voir évoluer différemment mais l'intérêt du livre n'aurait plus existé.

En bref, une lecture difficile à démarrer, dans laquelle j'ai peiné à entrer mais qui est en fin de compte très riche, émouvante, intéressante. le livre est également très riche concernant l'Histoire de la période de la dictature de Trujillo en République Dominicaine. La vision donnée sur les hommes dominicains n'est pas toujours très tendre.
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J'ai longtemps hésité avant d'acheter ce roman, notamment à cause de nombreux avis insistant sur le fait qu'il était compliqué à suivre, avec beaucoup d'espagnol et d'argot.
La brève et merveilleuse vie d'Oscar Wao est un beau et grand roman. La langue ne m'a pas du tout dérangé, les mots non traduits sont finalement peu fréquents et facile à comprendre. Je peux cependant comprendre qu'il puisse être difficile d'accès, à travers les thèmes abordés et les nombreuses références à la culture pop. C'est un roman original, de par son histoire et sa narration, mais aussi terriblement moderne. L'auteur ne s'impose aucune limite, ne suit pas des codes linéaires, c'est un véritable plaisir. Les personnages sont touchants, drôles, pathétiques et toujours sincères.
Je ne connaissais pas cet auteur et j'espère rapidement découvrir le reste de son oeuvre.
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Roman de Junot Diaz. Lecture commune avec George et Majanissa.

En République dominicaine, toutes les familles connaissent le fuku, une malédiction familiale tenace qui semble se transmettre de génération en génération. Dans la famille d'Oscar, il apparaît sous la forme d'un homme sans visage et le contresort - ou zafa - prend la forme d'une Mangouste Dorée qui apparaît aux moments opportuns pour relancer l'espoir et l'envie de vivre. Oscar Wao est un jeune homme obèse et asocial, passionné jusqu'à l'indigestion de SF et de Fantasy. À l'âge où les jeunes de la diaspora dominicaine ne pensent qu'à cumuler les conquêtes sexuelles et à frimer, Oscar écrit des romans nourris de toutes les lectures et les films qu'il a ingurgités. Tourmenté par "son incapacité totale à bouillave" (p. 62), il tombe amoureux plusieurs fois et c'est l'amour qui le perdra. Oscar vit avec sa mère Belicia et sa soeur Lola dans le New Jersey, à Paterson, mais il effectue de fréquents voyages vers la terre de ses ancêtres, un pays durablement marqué par Trujillo, "le Tyran le plus Tyrannique ayant jamais Tyrannisé son peuple." (p. 92)

Comme l'indique le titre, la vie d'Oscar Wao est brève mais elle paraît étonnamment longue. Dilatée par le récit des existences de ses proches, la vie d'Oscar gagne en épaisseur, devient le terme d'une légende familiale. La malédiction familiale est faite de redites et de boucles. Elle n'attend que celui qui saura la briser

Abelard Luis Cabral, le père de Belicia, était un chirurgien renommé en RD. Intellectuel tenant salon, il évitait avec soin d'aborder les sujets politiques et de parler de Trujillo. Connaissant la réputation de prédateur sexuel du dictateur et le droit de cuissage qu'il s'était octroyé sur toutes les belles femmes de l'île, il craignait pour son épouses et ses filles. En cherchant à les soustraire à l'appétit charnel de Trujillo, il a déclenché la fureur de celui-ci et éveillé le fuku qui plane sur sa descendance.

Belicia, orpheline très tôt, recueillie par une lointaine tante très indulgente, se révolte très vite contre l'existence qu'elle mène en RD. Dévorée d'ambition, rêvant d'être la plus belle femme du monde, elle devient une sublime prostituée auprès du Gangster, un proxénète proche de la famille de Trujillo. Par amour, elle endure la violence de l'homme qu'elle a choisi et du pays qu'elle abhorre. Libérée, contre son gré, du Gangster, elle part en Amérique et décide de se faire une existence selon ses désirs.

Lola, la soeur d'Oscar, se révolte violemment contre sa mère. Elle veut se libérer du poids du passé. Mais fidèle complice de son frère, elle ne part jamais trop loin pour garder un oeil sur lui. Pendant quelques chapitres, elle prend la direction de la narration et son récit est une longue plainte contre sa mère, contre les hommes et la misère.


Le narrateur principal est Yunior, l'amant occasionnel de Lola et cothurne d'Oscar à l'université. Dominicain typique, il ne pense qu'aux femmes. Rien ne le disposait à devenir l'ami et le protecteur d'Oscar, encore moins le narrateur de son histoire. le langage est fait d'argot, de verlan, de familiarités, d'anglicismes et de mots espagnols. Les références à Tolkien, Ray Bradbury et à d'autres auteurs de Fantasy contribuent à faire de ce roman un récit polymorphe et caméléon. À la fois évocation historique, saga familiale et recueil de légendes dominicaines, La brève et merveilleuse vie d'Oscar Wao est un texte jubilatoire et impressionnant, qui laisse sa marque après avoir laissé sans voix. Les notes de bas de page sont exagérément longues. Double parole du narrateur, à la fois soutien du texte principal et digression historique ou sociale, les notes de bas de page sont moqueuses et impertinentes, tendrement cruelles envers Oscar et la République dominicaine.

Après un début de lecture difficile, je n'ai pas pu lâcher le livre. Les quelques 400 pages du roman ont défilé en quelques heures. Mais j'ai de grandes difficultés à en parler ici. Il y a tant de choses à dire et à ne pas dire... Alors, j'ai très certainement oublié des points essentiels du récit. Un roman à lire dans le plus grand calme et avec attention.
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Oscar et sa famille d'origine dominicaine vivant aux États-Unis semblent marqués au fer rouge par le "fuku", sorte de malédiction qui ne vous lâche jamais. Et il est vrai qu'à lire l'histoire d'Oscar, de sa mère, de sa soeur et de ses grands parents, la scoumoune, la malchance, la poisse, le mauvais oeil, la guigne, l'infortune, le pas de bol, le Malheuuuuur...se sont abattus sur eux et pas qu'un peu! Junot Diaz nous fait voyager en Républicaine dominicaine et sous couvert de cette histoire de famille nous donne une leçon d'histoire sur son pays d'origine et l'époque du dictateur Trujillo.

La quatrième de couverture m'avait vraiment emballée et l'estampillage "Pulitzer 2008" a aussi joué en faveur de cette lecture. Malheureusement, je n'ai pas vraiment accroché à cette histoire qui mélange les époques et nous fait faire des allers-retours entre le pays d'origine et celui de naissance de l'auteur. Certes, le côté historique et dénonciation est intéressant mais c'est plus la forme que le fond qui m'a gênée.

Tout d'abord la narration...j'ai compris assez vite que le narrateur était un personnage mais qui? Il faudra attendre plusieurs pages pour le savoir et remettre les choses en perspective (et comment, étant extérieur à la famille sait-il tout ce qu'il sait? bref). Ensuite, pas mal de flashbacks pour remonter dans l'histoire de la famille avec des incursions dans le présent, un beau mélange! Et pour alourdir le tout : des notes de bas de pages qui prennent parfois plus de la moitié de la page! Ce n'est pas très agréable d'être interrompue quasi à chaque page comme cela. Oui...donc, me voilà perdue entre un ado, qui en fait est un jeune adulte mais en fait on parle de sa mère dans un autre pays avec un cours d'histoire culturelle au milieu...Pas de souci, je tiens bon! Mais la vulgarité omniprésente et l'argot qui "heureusement" est le plus souvent en espagnol ainsi qu'une partie des dialogues (ça fait exotique) enfoncent un peu plus le clou. Cerise sur le gâteau (mais c'est ce qui m'a le moins gênée), il y a beaucoup de références à Tolkien, aux jeux de rôle et à l'univers geek d'Oscar. le livre n'est cependant pas dénué d'humour, il y a quelques expressions originales qui m'ont fait sourire comme "il lui Raiponcea sa race" pour dire qu'il enferma sa fille pour sa sécurité...Alors certes, c'est un style moderne et brut mais je n'étais peut être pas prête pour autant de modernité...

Quant aux personnages ils sont tout de même assez antipathiques!
Le principal, Oscar est "sympathique", c'est un looser obèse et geek qui n'ose pas approcher les femmes et se rêve être le prochain Tolkien...bonjour le cliché...et finalement le livre n'est pas complètement au sujet de sa courte (on est d'accord) et merveilleuse (ah? cynisme? ok) vie, donc troooomperie sur la marchandise (un peu)! Et puis, sous prétexte que" le fuku est là, on ne peut rien faire", il geint encore et encore et ne fait que prendre de mauvaises décisions...

Je suis peut être passée à côté de quelque chose, mais je n'ai pas apprécié cette lecture à part le côté historique car je ne connais absolument pas ce pays.
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Voilà un livre qui me restera gravé dans ma mémoire pendant longtemps. Un réel coup de coeur pour ce roman de Junot Diaz, que j'ai découvert grâce à mon cours de littérature américaine contemporaine. Je remercie mon professeur de l'avoir mis sur la liste !

La Brève et Merveilleuse Vie d'Oscar Wao, c'est une succession d'émotions comme je n'en avais pas eu depuis longtemps ; depuis Boys Don't Cry de Malorie Blackman à vrai dire. Ce sont plusieurs histoires qui s'entremêlent, d'une famille que la vie n'a pas gâtée. le narrateur, Yunior, ami d'Oscar et amant de Lola, sa soeur, nous raconte ce qu'il a appris sur la vie de ce jeune homme renfermé, que personne ne veut approcher. Il nous raconte quels malheur le "fukú", la malédiction en laquelle croit certains membres de la famille de León (celle d'Oscar, donc), ont dévasté ces pauvres gens.

Tous les personnages que l'on rencontre au long du livre sont vraiment intéressants, voire fascinants. On s'attache très vite à tout le monde, La Inca, Belí, Oscar, Lola, Yunior, Ybón et même des personnes secondaires telles que Ana... Je dis les personnes, puisque finalement, bien que ce soit des personnages fictifs, l'ensemble est si réaliste qu'il ne serait pas impossible de croire à une histoire vraie...

J'ai été très touchée par les épreuves que chacun d'eux a eu à traverser au cours de leur vie. Junot Diaz a replacé l'intrigue dans un contexte historique, dans une République Dominicaine soumise à la dictature des Trujillo, où la censure est reine. Nombreux sont les individus à avoir dû fuir vers les États-Unis, en avaient-ils la chance. Ces retours sur L Histoire sont poignants, d'autant plus qu'ils sont complétés par une trame plus personnelle, à savoir les récits des membres de la famille de León et Cabral. Pour ceux qui seraient réticents à l'idée de recevoir un cours sur la République Dominicaine et Trujillo, croyez-moi vous ne vous ennuirez à aucun moment.

On ressent également la critique du Rêve Américain de Junot Diaz, à travers le narrateur et certains personnages. Bien qu'il n'y ait que quelques villes américaines mentionnées, l'auteur souligne qu'il est difficile pour les nationalités et les gens différents de s'intégrer et de trouver un semblant de bonheur ; le fossé entre les Noirs et les Blancs est abordé, mais les problèmes de fond principaux restent à mon avis les préjugés et les moqueries envers les personnes qui refusent de changer pour ressembler et plaire à la majorité.

Énormément de problèmes sont évoqués dans ce livre, que ce soit en rapport avec l'adolescence, l'amour, les disparités et la violence entre les hommes et les femmes, le sexe, la tyrannie, la famille...
Quand je vous dis que c'est un livre des plus poignants...

Lire certaines choses m'ont fait de nouveau prendre conscience à quel point il faut se réjouir, pour la plupart d'entre nous, de la chance que l'on a. Ce roman, c'est à mon avis bien plus que la vie malheureuse de tous ces personnages. C'est aussi un message d'espoir, une façon de dire qu'il ne faut rien oublier mais qu'il faut prendre en compte ce passé, avancer et ne pas refaire les mêmes erreurs. C'est un moyen de faire prendre conscience à toute une population que les choix que l'on fait déterminent ce que l'on est, et la vie que l'on mènera.

L'écriture de Junot Diaz est extrêmement étonnante et m'a beaucoup surprise ; aucun tabou, aucune limite, aucune honte. Dire les choses comme elles sont, c'est la règle d'ordre de cet auteur exceptionnel. Sa façon de raconter les choses est également surprenante, dans le sens où malgré toutes ces atrocités, le ton est souvent léger et désinvolte. Cela accentue le contraste entre les malheurs vécus et cette notion d'espoir. de plus, Junot Diaz m'a fait réviser mon espagnol, puisqu'une multitude de mots, d'expressions et de phrases sont écrites dans cette langue. Encore une fois, les choses sont dites comme elles le devraient.

De plus, pour les geeks fans de Doctor Who, Tolkien et le Seigneur des Anneaux en particulier, Star Wars, les Super-Héros, les mangas, etc, vous trouverez certains détails/éléments et certaines mentions/comparaisons parfaits et très appropriés.

Vous avez pu remarquer que je ne me suis pas trop étendue sur les personnages, particulièrement Oscar. C'est intentionnel, tout simplement parce que ce sont des personnages que vous devez découvrir ; vous devez vous plonger dans l'histoire de chacun d'eux pour comprendre, pour vivre cette lecture. Ce serait comme vous dévoiler un secret qui ne m'appartenait pas, comme vous raconter un évènement inexplicable, qui vous a coupé le souffle et vous a réduit au silence.

Je vous invite donc à aller acheter ce livre d'urgence et de le lire.
Lien : http://fairyneverland.canalb..
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Après avoir fini La Route j'ai eu pour mission de me trouver un nouveau livre de métro/transilien pour passer le temps de manière efficace. Je l'avais déjà vu sur le site internet de 10/18 et il m'a fait de l'oeil en magasin. Alors du haut de ses 347 pages je l'ai attrapé et je ne l'ai plus lâché !

Au début, j'étais perplexe. Des notes de bas de pages à foison et une entrée en matière très historique. J'avais peur, il faut bien le dire, de me retrouver dans un de ses bouquins chiant dont le seul attrait est la 4ème de couverture. Puis, finalement, après une ou deux notes de bas de page tintées d'un humour non dissimulé et après avoir passer la courte leçon d'Histoire de la République Dominicaine on se laisse complètement happer par la vie d'Oscar.

Oscar, c'est un de ses personnages qu'on aime même s'il est totalement en dehors de la réalité. Oscar m'a un peu fait penser à Ignatius Reilly (La conjuration des imbéciles) : à la fois détestable et héroïque à sa façon. Ce roman est truffé de références à la culture geek et SF (de Tolkien à Akira en passant par Doctor Who et bien d'autres) et je suis sûre d'en avoir loupé pas mal… Oscar et moi, on est pas de la même époque et pourtant on a des référence commune.

C'est donc avec plaisir que l'on se trimballe au coeur de l'arbre généalogique d'Oscar pour comprendre quel fukú (malédiction) a touché toutes les générations de sa famille. On se ballade dans l'Histoire qui – racontée par Oscar – prend une dimension bien différente des livres d'école.

J'ai aimé, un peu, beaucoup, mais pas passionnément. Il ne m'a pas émerveillé mais pourtant je l'ai dévoré. Un petit plaisir qui se lit tout seul.
Lien : http://www.cappuccino-time.f..
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