Recueilli par sa soeur, le petit Pip est élevé durement. Son avenir semble déjà tout tracé : il reprendra la forge de Joe, son beau-frère. Les aspirations de notre héros changent brusquement lorsqu'il rencontre Miss Havisham, une noble dame qui semble le prendre sous son aile. Il est alors invité à plusieurs reprises à Satis House, afin de divertir son excentrique bienfaitrice. C'est là qu'il rencontre la jolie Estella, la fille adoptive de Miss Havisham. Dés lors, de profonds sentiments émergent chez le jeune garçon.
Seulement au moment décisif où Pip espère que l'on fasse son éducation (souhaitant ainsi s'élever davantage et plaire à Estella), Miss Havisham décide de payer son apprentissage de forgeron auprès de Joe. Pip n'a d'autre choix que de retourner à la forge, auprès des siens. Des années plus tard, un avocat londonien, Mr Jaggers, lui apprend cependant qu'une forte somme l'attend. Celle-ci aurait été léguée par un bienfaiteur anonyme. C'est la période des « grandes espérances ». Pip s'installe à Londres, devient un gentleman. Mais qui se cache derrière l'identité de son mystérieux donateur ? Certainement Miss Havisham, le jeune homme en est persuadé. Dés lors un avenir riche de promesses semble s'ouvrir devant lui.
Cette lecture marque ma première rencontre avec le grand
Charles Dickens. J'avais été séduite par une version de la BBC reprenant l'intrigue imaginée par l'auteur. Aussi je n'avais qu'une hâte : me procurer le roman, me délecter de ma lecture.
Charles Dickens semble avoir un don pour mettre en scène des personnages denses et fascinants. J'ai eu comme l'impression de les voir évoluer sous mes yeux tellement les descriptions de l'auteur se montrent fines et parlantes. Je crois avoir aimé de nombreux personnages (chose assez rare pour être soulignée). Pip. Joe, le forgeron illettré au grand coeur. Herbert, l'ami fidèle et plein de sagesse. Et que dire de Miss Havisham en éternelle fiancée fantomatique, ou encore de Magwitch, un terrible forçat qui se révèle finalement attachant au fil des pages. J'ai été marquée par toute cette galerie de personnages, je ne les oublierai pas de sitôt.
Maintenant que dire de la construction en elle-même. Je crois que j'ai moins accroché à cet aspect. «
de grandes espérances » est un roman qui peut parfois paraître long, très long. Disons que cette lecture a été marquée par une alternance entre des passages que j'ai littéralement dévorés, par lesquels je me suis sentie captivée et d'autres… où je me suis ennuyée ferme. Surtout au niveau des passages mettant en scène Mr Jaggers, l'oncle Pumblechook ou encore Wemmick. J'ai cependant apprécié le principe même de ce roman d'apprentissage. En nous racontant son histoire depuis l'enfance, Pip nous livre les ressorts de ses décisions, les bonnes comme les mauvaises. Il tente lui-même de tirer des leçons de ses erreurs, parfois en vain… Mais finalement, chaque personnage possède ses travers. Les éléments de vie de chacun seront d'ailleurs hautement liés aux décisions, à la personnalité de chacun des protagonistes.
Pour résumer, j'ai adoré me plonger dans ce roman pour sa galerie de personnages, et bien sûr pour la plume enchanteresse de
Charles Dickens. J'ai moins accroché à la longueur de certains passages (parfois interminables), ainsi qu'à sa tonalité mélancolique dont j'ai eu du mal à me défaire. Ce roman est pour autant incroyable par son intrigue, et par toute la réflexion qu'il est en mesure d'apporter sur l'identité, sur le destin. Malgré ses défauts, je trouve qu'il s'agit d'un roman extrêmement fort. Dans le sens où l'on ne peut en ressortir indemne et sans questionnements. le personnage fantasque, mais brisé, de Miss Havisham me restera longtemps en mémoire.
Si vous en avez l'occasion, je ne peux que vous conseiller de lire «
de grandes espérances ». L'adaptation proposée par la BBC en 2011 est également réussie (je l'ai peut-être même préférée au roman…).
Gillian Anderson y campe une Miss Havisham angoissante à souhait.
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