Dambusters : Operation Chastise 1943

Ce volume de la série Raid de l'éditeur Osprey fait le récit de l'opération Chastise, qui visa le 17 mai 1943 à détruire plusieurs barrages de la région industrielle de la Ruhr. Ces barrages, le Möhne, l'Eder, le Sorpe et l'Ennepe, alimentaient les usines de la région en électricité et en eau et leur destruction aurait eu pour effet, outre de priver l'Allemagne de ces ressources, de mettre hors-service les sites industriels en aval par l'inondation des vallées.

L'ouvrage est construit à l'identique du reste de la série, chronologiquement, en débutant par la manière dont l'idée de l'opération a germée, puis la préparation, le raid en lui-même et enfin une analyse des résultats.
Les premières parties sont plutôt bonnes, et l'auteur montre bien comment, malgré l'intense propagande qui a été faite ultérieurement, le raid a été au final assez mal préparé, avec des pilotes qui n'étaient même pas briefés sur certaines cibles. En revanche, le propos s'essouffle franchement après le récit de l'opération elle-même, avec une analyse des conséquences qui manque nettement de profondeur et de détail sur les dommages.

Les photographies d'illustration sont le gros point noir de l'ouvrage. Elles sont peu nombreuses, et celles qu'il y a sont souvent trop petites, de mauvaise qualité ou peu pertinentes. de manière parfaitement aberrante, on ne trouvera dans ce livre aucune photo d'un des barrages après le raid montrant les dégâts ; on ne trouvera pas non plus d'image détaillée de la bombe Upkeep et de son fonctionnement, alors qu'il y en a une à l'Imperial War Museum et qu'il existe même des photographies des tests où on voit bien comment elles rebondissent sur l'eau.
Les cartes et dessins sauvent un petit peu la mise de l'illustration, même si une carte des zones touchées par les inondations aurait été bienvenue.

À noter aussi que l'auteur se positionne souvent en « moi, le seul qui ait tout compris et les autres sont des imbéciles » lorsqu'il parle des travaux d'autres historiens. La place perdue pour ce genre de diatribe aurait sans doute été mieux utilisée pour approfondir son analyse…