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EAN : 9782708706194
86 pages
Editions Présence Africaine (30/11/-1)
4.04/5   13 notes
Résumé :
I – Leurres
Vision Crépuscule Vername Tourment Impossibilité Misére Automne Agonie Fin d'année Bal Mélopée Refuge Emprise Quiescence Rêve d'Avril Morbidesse
Les yeux secs A quoi tient l'amour ? Sagesse
II - Décalques

III - Presque…
Fidélité Sympathie Lassitude Baume Quête vaine
IV - Réminiscences
Saint-Louis Espoir Animisme Dialogues Plage Désert
V - Lueurs
Abandon Souffles Accords Le cha... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
J'ai découvert cet auteur et ce recueil par hasard, dans ma médiathèque; Sénégalais et contemporain de Senghor qu'il rencontre d'ailleurs en 1934 auquel il s'associe dans le mouvement de la Négritude, Birago Diopa fait ses études de médecine à Toulouse dans les années 20. Il y écrit un grand nombre des premiers poèmes du recueil, poèmes empreints d'une profonde mélancolie se mêlant au temps qui passe. Jeunesse et débuts sans doute, ces poèmes prennent souvent la forme de sonnets et sont de composition très classique qui ne laisse rien transparaître des origines de l'auteur. Ils n'en restent pas moins doux et tristes, limpides et harmonieux.
Ceux écrits plus tard, dans les deux dernières parties intitulées Réminiscences et surtout Lueurs, datant visiblement de son entrée dans le mouvement de la Négritude, sont plus marqués à la fois par le paysage africain et par des couleurs et des images plus brutes.
On n'est pas loin des contes et comptines par les répétitions de certains vers, ce qui n'est pas surprenant quand on apprend que Birago Diop a surtout été connu pour son travail de recollection de contes oraux africains.
J'ai eu beaucoup de plaisir à lire puis relire, tranquillement, la plupart de ces poèmes de deux périodes différentes de l'auteur, des petits bijoux poétiques.
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Recueil de poésie divisé en 5 sections :
I) Leurres
II) Décalques
III) Presque...
IV) Réminiscences
V) Lueurs

Les thèmes sont la mélancolie, le temps, la tristesse, la solitude, mais aussi l'amour et le rêve.
Le titre du recueil évoque ces oppositions, d'un côté les leurres, le côté sombre, mélancolique, résigné ; et de l'autre des lueurs d'espoir, de rêve.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
« À QUOI TIENT L'AMOUR » ?

                  Pour René FLORIO


Aux mots, à leur accent, aux choses,
Aux mille questions que l'on pose,
Au lourd silence inopportun,
Aux rêves qui fuient un à un ;

Aux sanglots réduits au silence,
Au lourd silence fait de souffrance,
Aux souffrances faites d'aveux
Qu'on ne dit plus dès qu'on est deux ;

À l'aspect des lieux que l'on hante,
Aux mots qu'on ne dit pas, aux mots
Aux mots qu'on a dits peut-être trop tôt,

Aux nerfs sensibles d'une amante
Et à l'énervance de l'air
Un soir trop parfumé, trop clair.
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Le souffle des ancêtres Birago Diop

Ecoute plus souvent
Les choses que les êtres,
La voix du feu s’entend
Entends la voie de l’eau
Ecoute dans le vent
Le buisson est un sanglot :
C’st le souffle des ancêtres
Ceux qui sont morts ne sont jamais partis
Ils sont dans l’ombre qui s’éclaire
Et dans l’ombre qui s’épaissit.
Les morts ne sont pas sous la terre
Ils sont dans l’arbre qui frémit,
Ils sont dans le bois qui gémit,
Ils sont dans l’eau qui coule,
Ils sont dans l’eau qui dort,
Ils sont dans la case, ils sont dans la foule,
Les morts ne sont pas morts.


Ce poème du Sénégalais Birago Diop est connu de tous les écoliers africains, et cité dans Congo, une histoire de David Van Reybrouck.
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Le chant des Rameurs
  
  
  
  
    J’ai demandé souvent
    Écoutant la Clameur
    D’où venait l’âpre chant
    Le doux chant des Rameurs.

Un soir, j’ai demandé aux jacassants corbeaux
Où allait l’âpre chant, le doux chant des Bozos,
Ils m’ont dit que le Vent, messager infidèle
Le déposait tout près dans les rides de l’Eau ;
Mais que l’eau désirant demeurer toujours belle
Efface à chaque instant les replis de sa peau.

    J’ai demandé souvent
    Écoutant la Clameur
    D’où venait l’âpre chant
    Le doux chant des Rameurs.

Un soir, j’ai demandé aux verts Palétuviers
Où allait l’âpre chant des Rudes Piroguiers ;
Ils m’ont dit que le Vent, messager infidèle
Le déposait très loin, au sommet des palmiers ;
Mais que tous les palmiers ont les cheveux rebelles
Et doivent tout le temps peigner leurs beaux cimiers.

    J’ai demandé souvent
    Écoutant la Clameur
    D’où venait l’âpre chant
    Le doux chant des Rameurs.

Un soir, j’ai demandé aux complaisant Roseaux
Où allait l’âpre chant, le doux chant des Bozos,
Ils m’ont dit que le Vent, messager infidèle
Le confiait là-haut, à un petit oiseau ;
Mais que l’Oiseau, fuyant dans un furtif coup d’ailes,
L’oubliait quelquefois dans le ciel indigo.

    Et depuis, je comprends
    Écoutant la Clameur
    D’où venait l’âpre chant
    Le doux chant des Rameurs.
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Saint-Louis

Près de l'Océan qui t'empêche de vivre
La vague du désert roule à l'horizon;
Calme tu dors et le soleil qui t'enivre
Te berce à l'éclat de ses brûlants rayons.

De ton lourd sommeil nul chant te délivre
Ville qu'endormit l'autre incantation;
Et mon âme saoule des rêves des livres
Voudrait entrevoir tes sourdes visions.

Elle voudrait ouïr ta voix qui s'est tue
Et le murmure de tes nuits révolues
Où s'agitaient tes pensers vers l'avenir.

Le flot rugit, la vague lèche la plage,
La mer s'avance que tu laisses venir
Calme dormeuse en songeant à un autre âge.

1925
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Désert



« Dieu seul est Dieu, Mohammed rassoul Allah ! »
La voix du Muezzin bondit sur les dômes,
S’enfle, s’étend, puis s’éteint au loin là-bas... »
Lentement se courbent les corps de nos hommes...
Rythme le morne chœur assourdi et las,
Et les pointes noires des cases en chaume
Frangent l’horizon que nous n’atteindrons pas.

Sur le désert et dans l’infini des âges
Titubant ainsi dans le sable sans fin
Aborderons-nous à de lointains rivages ?

Irons-nous ainsi chaque jour vers demain ?
Vers des haltes lointaines, de lointains havres
Où nos rêves ne seront que des cadavres ?
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Vidéo de Birago Diop
Souffles – Birago Diop
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