Sirem et l'oiseau maudit

Merci à NetGalley et les éditions Rageot pour cette lecture que j'attendais avec impatience, suite aux communications promotionnelles autour de l'autrice, Yasmine Djebel, lauréate du concours de l'éditeur en 2022.

Ce prix est amplement mérité.

Sirem est un personnage qui peut paraître simple de prime abord, et sa quête également. Celle d'une jeune fille en marge de la société, qui cherche de l'aide pour sauver l'homme qui l'a recueillie enfant, et qu'elle a mise en danger.

Mais très rapidement, le sous-texte affleure : l'oppression et la menace permanente qui pèsent sur un peuple vaincu et occupé, l'accès interdit au savoir et à l'apprentissage de la lecture, le peu d'estime que se porte l'héroïne (magnifiquement symbolisée par son vêtement, marqueur de sa proximité avec la mort) car elle a intériorisé son identité de paria...
Bien d'autres thématiques sociales et humanistes parsèment ce texte sans jamais l'alourdir, et les références à des cultures encore trop rarement évoquées en fantasy (ici l'inspiration amazigh) composent un worldbuilding solide.

La quête de Sirem, à l'image du voyage d'Ulysse, est une série de rencontres et d'épreuves dans laquelle elle éprouve son intelligence, sa résistance, sa confiance en ses compagnons. de cités en cités, guidée par une lampe magique, accompagnée par un sorcier chatoyant, un enfant mécaniste, un oiseau maudit, Sirem résout les énigmes, affronte sorcières, djinns et marid, désespérée et vaillante à la fois.

Et comme pour l'histoire et les personnages, l'écriture simple et belle, emplie d'images qui renouvellent nos imaginaires, nous emporte dans l'aventure au côtés de cette héroïne en quête d'elle-même, qui hésite entre la lutte pour la vie et l'attrait de la mort.

Un vrai plaisir de lecture et un texte qui tranche, par la justesse de son personnage principal, par la diversité des personnages secondaires, par l'efficacité de l'intrigue (entre conte et quête), par les thématiques abordées, et par l'univers proposé.

Une vraie respiration aussi, dans le foisonnement des productions traduites, actuellement disponibles en jeunesse et young adult, parfois problématiques, parfois simples clones de succès éditoriaux. Je remercie les éditions Rageot pour cette proposition éditoriale de qualité.

Sirem et l'oiseau maudit est une réussite, et Yasmine Djebel une nouvelle autrice talentueuse à qui je souhaite longue route et succès.

Décembre est le mois parfait pour lire ou relire des contes et légendes. Et si Sirem et l'oiseau maudit est le premier roman de Yasmine Djebel, il a tout ce qu'il faut pour en faire un grand récit mythique à raconter ou se raconter le soir à la veillée. Avec un petit plus, puisqu'il puise son inspiration dans des mythes, contes et légendes assez peu retranscrits de ce côté de la Méditerranée : ceux du Maghreb.
Tout commence à Afra, une ville marchande du bord de mer, où l'orpheline exilée Sirem coule des jours tranquilles dans le Jardin de son protecteur, Ziri. Mais un incendie, l'arrivée d'un faucon ensorcelé et une arrestation injuste vont la jeter hors de sa vie et sur les routes de la Constellation, l'ensemble des villes sous le contrôle de la régente, dix ans après la guerre des Astres. Entre magie oubliée, prophétie cryptique à souhait et confiance à accorder à de nouvelles venues ou à retrouver, la jeune femme va dénouer peu à peu les fils qui l'empoisonnent et emprisonnent son pays pour enfin prendre en main son destin. le tout avec son lot de rencontre (avec notamment un petit mécaniste craquant à souhait, de dangers (attentions aux reflets) et de créatures magiques et de monstres. Mais également d'énigmes à résoudre et de pièges à éviter.
En effet, si Sirem va étape par étape s'entourer de compagnons dans sa quête, ceux-ci, hormis par moment le faucon, ne pourront pas compter sur leur force brute et leurs talents guerriers pour progresser. Elle-même se tirera des pires situations par ses mots, et par les liens qu'elle saura tisser ou défaire grâce à eux. Par les accords qu'ils lui permettront de passer et les promesses qu'ils arracheront pour elle.
Accessible dès le collège (je dirais à peu près la 4e), Sirem et l'oiseau maudit est un récit de fantasy très classique dans sa forme –, une prophétie, une quête, une famille reconstituée – mais avec un fond à la fois original et contemporain. Original, car les péripéties et les créatures rencontrées ne sont pas si fréquentes en fantasy récente, du moins sous cette forme. Et contemporain, car sous ses dehors de conte, il parle de déracinement, d'exil, de guerre et de racisme. le tout étant un vrai régal qui se lâche difficilement une fois entamé. Attention, ce roman donne aussi très souvent faim. Soyez prévenues !
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Orpheline depuis la guerre des Astres, Sirem a été recueillie par Ziri et travaille aujourd'hui avec lui, à la bibliothèque d'Afra. Mais lorsqu'il est arrêté par sa faute et jeté en prison, elle se retrouve obligée de pactiser avec une mystèrieuse femme transformée en faucon. Une prophétie va alors rapidement entraîner les deux dans une quête périlleuse et, surtout, pleine de magie…

On suit donc Sirem au cours d'un récit fantastique, accompagnée de Tanit, l'oiseau maudit, puis d'autres personnages qui se greffent ou qu'elles croisent sur leur route. La prophétie de la voyante est leur fil rouge, elle façonne la quête et leur traversée du continent. D'inspiration nord-africaine, et plus particulièrement amazigh (berbère), l'univers est l'un des gros points forts de ce roman. Il est immersif, très cohérent et toute l'atmosphère de l'histoire a des airs de contes mystérieux, imprégnés de vieilles légendes. J'ai adoré m'y plonger !
L'autre point fort, c'est sans aucun doute les personnages. Sirem est très touchante, on sent qu'elle a un passé difficile qui la suit à la trace, et on ne peut qu'admirer sa ténacité. Pour Tanit, je suis encore mitigée, mais c'est un personnage intéressant et complexe. Par contre, énorme coup de foudre pour Nedjim et Kamil (lui vraiment c'est une grosse mention spéciale : je lui donne tout mon coeur). J'ai beaucoup apprécié le petit trope found-family qui se glisse au fil du voyage, c'est un peu ma faiblesse donc ça a fonctionné à 100% !

C'est donc un premier roman très bien écrit. La plume est super jolie, le rythme est agréable. La fin et la résolution sont peut-être un peu rapides… Mais ça n'a en rien gâché mon plaisir de lecture.

J'espère que cette petite pépite de Yasmine Djebel ne sera pas la dernière !
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J'ai trouvé ce roman un peu fade mais je dois bien reconnaître qu'il y a de bons éléments.
La plume de l'autrice est très bien travaillée et se lit toute seule, en sachant que c'est son premier roman je dis chapeau ! C'est un roman très agréable à lire. On sent qu'elle connaît ces origines, ces paysages et elle les rend très bien dans son roman. Elle nous fait voyager.
D'autre part, il existe beaucoup de roman qui base leur histoire sur une prophétie et elle est très bien utilisée ici. Ça a été fait de manière intelligente.
Au niveau du scénario le roman est bien rythmé, on ne s'ennuie pas. Mais par conséquent, on n'approfondit pas vraiment l'univers alors qu'il y aurait tellement de choses à dire. Au fil des aventures de Sirem on voyage beaucoup et on aperçoit un univers riche et complexe, mais on ne peut pas véritablement en comprendre les enjeux. Alors, quand on suit Sirem et Tanit dans leur quête pour harmoniser leur monde, hé bien je ne comprends pas les causes et les conséquences de leurs actions puisque je n'ai pas compris comment fonctionne l'univers. Et ça, pour un roman de fantasy, c'est hyper dommage. J'aurais préféré un univers moins complexe ou un roman plus dense.
Mais pour un premier roman il y a vraiment du potentiel !

Oui, Sirem et l'oiseau maudit est sympa. Je comprends l'engouement pour le récit : une ambiance parfaitement maîtrisée, une mythologie peu utilisée dans les récits de YA avec pourtant un si fort potentiel, des personnages dont on comprend la construction, et une héroïne qui, pour une fois, est une "vraie" adolescente...

Seulement, quelques défauts (à mes yeux) m'ont empêché d'être complètement embarquée dans cette aventure. Je vois notamment beaucoup de commentaires qui louent la plume et si, certes, je lui accorde volontiers plusieurs belles citations, quelques punchlines et de jolies trouvailles, elle m'a personnellement semblée très simple et surtout très scolaire. On voyage, on fait une rencontre, on passe une épreuve, on dépasse le semblant d'obstacle et on la réussit sans vraiment ressentir de grand danger ou de doute pour notre petite bande. Et on recommence.
Attention, le fil rouge est bien tenu, notamment grâce à la prophétie dont je n'ai rien à redire quant à l'utilisation, mais le liant est ma foi assez ... fade. L'univers derrière tout ça semble formidable, mais peu de développement de ce côté là pour combler le manque.
La fin m'a même laissée de marbre... Je vous assure que j'ai un coeur, pourtant :)

Je retiens tout de même l'effet conte qui m'a beaucoup plu (ceux qui parsèment le récit ont fait ma joie), et un voyage au bon goût de sable et de miel.

"Si tu poursuis ta quête, par trois fois, tu retrouveras ce que tu as perdu.
Une flamme brûlera pour toi dans un écrin de cuivre.
Un esprit brillant et une lame oubliée empêcheront tes fantômes de crier victoire.
Ainsi l'éclat d'une reine renaîtra grâce au nom d'une étoile.
Mais méfie-toi des combats de fumée.
Autrement, seule la mort triomphera à lumière de l'Astre trahi. "

Sirem vit dans le royaume de la Constellation, qui est dirigé d'une main de fer par la régente. Elle est une "Déconstellée", une rescapée de la Cité de Qamar qui a été brulée et détruite dix ans plus tôt. Cachée dans des vêtements qui semblent l'équivalent de linceuls, elle a été recueillie par un vieil homme, Ziri, qui lui a offert un t^oit, un travail, une éducation et de l'affection.
Lorsque l'histoire débute, un jeune garçon vient d'essayer de mettre le feu à la maison de Ziri et Sirem - une immense bibliothèque. Ziri est blessé, le jeune homme aussi... Et Ziri envoie Sirem soigner ce dernier.

De ce point de départ va débuter une grande aventure, mais aussi un véritable voyage initiatique pour la jeune Sirem.
Cette histoire est construite comme un conte, et l'on se laisse embarquer dans une histoire aux multiples rebondissements et retournements. La magie est omniprésente, les personnages attachants, et surtout, l'univers orientalisant est particulièrement dépaysant -et trop rare encore, en fantasy !
Un livre qui fait voyager, notamment grâce à l'écriture très agréable de Yasmine Djebel. Un véritable moment de grâce.

Sirem et l'oiseau maudit de Yasmine Djebel chez Rageot

Sirem est une adolescente rescapée de la destruction de sa cité lors de la guerre des astres 10 ans plus tôt. Depuis son exil, elle a été recueillie par Ziri, ancien militaire, et l'aide dans la grande Bibliothèque.
Mais lorsque Ziri est capturé par les Veilleurs pour haute trahison, elle doit fuir et, pour cela, conclut un marché avec Tanit, un faucon ayant le don de parole...

Cette histoire a gagné le concours imaginaire organisé par Babelio et les Éditions Rageot en 2021, et quelle belle histoire !

Un récit initiatique (oui encore un mais un vraiment chouette) dans un univers de fantasy inspiré de legendes algériennes et nord-africaine) ; des personnages hauts en couleur, crédibles et très attachants ; une histoire contée par une plume fluide et belle, bien rythmée, avec de nombreux rebondissements ; une certaine critique de la discrimination envers les populations immigrées et réfugiées ; de la magie, des êtres fantastiques, un univers dépaysant, des sentiments, de l'aventure...
Une belle lecture jeunesse à savourer.

Et merci à la Bibliothèque de l'Espace Maurice Carème pour le prêt 😊

L'histoire suit Sirem, qui travaille avec son père adoptif, Ziri, dans une bibliothèque après la guerre des Astres. Cependant, leur vie paisible est bouleversée lorsque Ziri est victime d'un attentat. Sirem se retrouve confrontée à son passé douloureux et à l'autorité oppressante des Veilleurs, adeptes du Soleil.
Crainte par son peuple d'origine car elle porte sur ses vêtements les marques de la mort, esseulée et en quête de réponses, Sirem forme un lien improbable avec Tanit, une femme ensorcelée et transformée en faucon. L'alliance entre Sirem et l'oiseau maudit soulève des questions profondes : qui est vraiment Tanit ? Peut-on lui faire confiance malgré sa condition ? Quels secrets cachent ses plumes ?
Les deux protagonistes se lancent dans une quête audacieuse, guidée par une prophétie mystérieuse.L'intrigue se déploie sous la lueur incertaine de la Lune, où la magie se révèle dans des formes inattendues. Nous sommes entraînés dans un voyage où les rencontres et les découvertes s'entremêlent aux défis, et où les personnages sont confrontés à leurs démons intérieurs.
Hélas, il m'a manqué un souffle épique pour totalement adhérer à l'histoire et avoir davantage d'empathie pour les personnages.
Mais il est à noter que le livre est intéressant car il aborde des légendes venues d'un autre pays.
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4.5|5

Ce livre est purement extraordinaire, une pure pépite de fantasy qui nous intrigue et nous emporte. L'histoire nous kidnappe et nous ne cherchons pas à nous en évader, nous plongeons dans le folklore extraordinaire à l'inspiration nord-africaine que nous offre le roman. Yasmine Djebel nous a créé, avec ce premier roman, un pur roman qui me rappelle le pourquoi je lis et le pourquoi je lis de la fantasy. J'aimerais lire roman aussi exceptionnel tous les jours mais alors cela perdrait d'une partie de son charme. Je me contente alors de savourer les pépites qui peuplent ça et là mes lectures et je peux vous assurer sans encombre que ce roman en fait partie.

Par où commencer seulement. Tout dans ce roman m'a semblé parfait et extraordinaire. Alors commençons par ce à quoi j'accorde le plus d'importance : les personnages. Donnez moi des personnages aussi attachants tous les jours de mon existence et je serai la personne la plus heureuse ayant foulée le sol de cette planète. Ce sont mes enfants, je les aimes avec tous mon coeur car ils sont terriblement attachants. J'ai aimé la force de caractère et la personnalité de Sirem tout comme j'ai adoré le tempérament de Tanit et suis tombé amoureux de Kamil. On s'attache terriblement aux personnages car ils sont terriblement bien écrit. En plus, nous les découvrons sur un air de found family que vous faut il de plus, je vous le demande.

Et ils sont accompagnés de cet univers fascinant, aux citées mystérieuses, diverses et fascinantes dans lesquels on s'aventure, cherchant à comprendre le mystère que tisse l'autrice entre ses pages. Cet univers arrive à nous intriguer, à capter nos esprits et à nous entrainer à regarder les astres, dans ce monde que les hommes ont divisé par leur guerre en leur noms. Cet univers est incroyable et riche et croyez moi, on le savoure page après page.

On embarque donc dans cet univers au près de nos personnages pour un voyage initiatique, une quête pour retrouver ce qui a été perdu, défaire ce qui a été fait par le passé et rattraper les conséquences de nos actions. On assiste à une histoire prenante (qui soulève les thèmes de la culture, de l'oppression, du deuil, … mais d'autres vous le diront mieux que moi) racontée par une plume simple mais belle et poétique qui enchante vos âmes et fait chanter vos coeurs.

On se retrouve donc face à un très bon premier roman qui ne trouve de défaut que dans sa fin, que j'ai trouvé légèrement rapide. Une lecture que je ne peux par conséquent que vous recommandez.

Ps : pour le petit funfact, alors que je lisais l'épilogue, Spotify a lancé la chanson "Constellations" de the oh hellos, la coïncidence m'a fait sourire :)

Lauréate du premier concours d'écriture de littératures de l'imaginaire lancé par Rageot, Yasmine Djebel nous invite à suivre les aventures de Sirem. Jeune orpheline réfugiée d'un royaume anéanti, à la suite de l'arrestation de son mentor, elle se retrouve à accepter le marché proposé par Tanit, transformée en oiseau suite à une malédiction, guidée par une mystérieuse prophétie. Entre le conte et la quête initiatique, le roman de Yasmine Djebel est délicieusement romanesque. On se laisse entraîner dans cette aventure à travers les différentes cités de la Constellation, entre énigmes à résoudre et créatures légendaires à affronter pour continuer son chemin, et par les rencontres qui émaillent le parcours de Sirem. Une héroïne à la fois forte et en proie au doute, un univers envoûtant et une écriture agréable achèvent de nous transporter dans cet univers riche et passionnant.
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