Chéri-Chéri

Denis est écrivain le jour et travesti la nuit.Il vit avec Hannah et dispose de l'appartement chic de ses beau-parents jusqu'au jour où ceux-ci décident de réintégrer la résidence et aménagent le rez de chaussée.Paul ,son beau-père , n'accepte pas que son gendre se travestisse la nuit et l'oblige à accompagner son chauffeur pour récupérer de l'argent auprès de mauvais payeurs.La cohabitation n'est pas trop du goût de Denis d'autant que Paul violente sa femme ,Véronika , régulièrement.

Philippe Djian est comme un vieil amant littéraire, je le connais depuis longtemps, je le quitte, je le retrouve, je le trouve formidable, il m'horripile, ainsi de suite... Ce n'est pas l'écrivain du siècle mais, pour moi, il a une écriture de cinéma, avec un coté série américaine assumé. Une sorte de mélange, Twin Peaks, Soprano, Feux de l'amour trash avec des dosages différents suivant les récits, mâtiné d'un côté sombre très contemporain. Et bien, Chéri-Chéri n'y déroge pas. J'avais trouvé "oh...." différent, et d'ailleurs je l'ai beaucoup aimé (j'ai dû dire "oh" en lisant). Avec Chéri-Chéri, Djian retrouve son éternel personnage d'écrivain qui prend des tartes. Bon cette fois il chante et se travestit mais plutôt joyeusement, ce n'est pas son principal soucis. Si vous désirez lire une étude profonde sur le transgenre passez votre chemin. En revanche il y a peu de scènes de sexe, dommage, je trouve qu'il a un don pour les écrire (il en a même fait un roman) et ce n'est pas donné à tout le monde.
Bref Chéri-chéri n'est pas mon préféré mais je l'ai lu avec plaisir, en plusieurs fois parce que le dialogue enchâssé dans le texte, les changements de temps comme en plein mois de mars, au bout d'un moment c'est fatigant. Alors puisqu'il fait dire à son écrivain de héro : « Un auteur m'a demandé ce que je fabriquais avec mes changements de temps intempestifs », je me dis « Oh…c'est fait exprès tout va pour le mieux alors… ». Pas étonnant que le style de Djian énerve les puristes, mais je sais aussi qu'il est parsemé de fulgurances, que l'on reçoit en pleine poire, quand on s'y attend le moins. Alors dans ces moments-là, j'aimerai bien qu'il m'offre un café et qu'on discute, après tout nous sommes voisins.

un Djann a oublier....

Avouons-le en préambule : Philippe Djian n'est pas un auteur que je porte dans mon coeur. Néanmoins, en bonne curieuse que je suis, je tente de ne pas m'enfermer dans le jugement et de laisser sa chance à tout roman. Autant dire que je n'abordais pas Chéri Chéri avec une grande impatience. Eh bien, finalement, la surprise fut plutôt agréable. Un (grand) brin de cynisme, de l'humour, du rythme, des personnages absolument excentriques mais très justement peints, avec une sorte de flegme qui fait toute la saveur du livre, quelques trouvailles narratives. Pas mal !

Bien aimé le début de ce roman, encore que le thème de l'homme qui se déguise en femme avec jubilation tout en revendiquant sa masculinité essentielle .... ce n'est pas très original ces temps-ci...
Ensuite, le roman devient très répétitif dans ses péripéties pseudo mafiosesques et le dénouement est sans surprise malgré ses airs cyniques !
Bref, je suis déçue ... J'attendais mieux après avoir entendu l'auteur parler de son livre avec Busnel.

Déception.
Quand j'ai découvert ce livre par sa couverture et son résumé, je me suis dit que ce roman allait être passionnant et passionné. Malheureusement, plus j'avançais dans ce long monologue intérieur, plus je ressentais un sentiment d'ennui profond. L'écriture est bonne et facile. le style est indirect.

L'histoire de Denis le jour qui devient Denise la nuit n'a pas éveillé en moi des sentiments ou un attachement particulier pour cet homme. de même pour son épouse et tous les autres personnages qui gravitent autour de lui.

Denis la quarantaine est un écrivain et un critique fauché, Ses livres lui rapportent peu, Il ne roule pas sur l'or, il a du mal à payer son loyer.Pour arrondir ses fins de mois, il est plus connu sous le nom de Denise la nuit, dans un cabaret où il arrive même à doubler son salaire,

Si sa femme Hannah ne trouve rien à y redire, et accepte la situation ,tout bascule lorsque ses beaux parents décident d'emménager au dessus de chez eux, les relations avec son beau- père sont plutôt houleuses car celui ci ne supporte pas l'excentricité de son gendre.Il veut le faire changer.Il lui
trouve un emploi afin de l'endurcir.

Le lecteur entre dans la furie du quotidien qui l'absorbe,Même si on éprouve de la compassion pour Denis qui accepte de se travestir pour gagner mieux sa vie et obtenir un double salaire le personnage de Paul reste un personnage fascinant qui peut plaire parce qu'il est un un personnage odieux cruel, ignoble, détestable. Il a un sourire narquois glaçant, On ne peut s'empêcher de penser à JR Ewing de la célèbre série télévisée » Dallas « qui a fasciné tant de générations pendant de nombreuses années.
L'auteur accorde très peu de place aux personnages féminins Ahan reste la femme de Denis et la fille gosse de riche de son père Paul, Elle se cantonne à un rôle de potiche et même de poupée Barbie.

Grâce à ce livre, je suis allé à la rencontre de Philippe Djian., ce rendez vous me semble en partie manqué, Sa façon d'écrire me semble indigeste,on dirait qu'il s'est simplement contenté de saisir le texte sans effectuer un travail de construction. Absence de ponctuation. Absence de chapitres, le fait que le texte ne soit pas aéré donne l'impression que le travail d'écriture reste inachevé.

Bonne lecture.

Lien : http://www.babelio.com/monpr..

Il n'y a que Djian pour fabriquer des personnages comme ceux là et construire une histoire comme dans ce livre. Mais quand on aime, on en redemande. Encore !

Un livre un peu déstabilisant, une fin baclée, dommage!

Après Impuretés, qui m'avait déçue, Djian réussit ici à m'exalter de nouveau. Comme d'habitude avec lui, c'est une histoire qui ne ressemble à rien, qui flirte en permanence avec l'absurde, le genre de pitch qui nous ferait presque lever un sourcil incrédule, de l'extérieur : le narrateur écrivain le jour, danseuse de cabaret la nuit, mais pas homo pour autant, marié à une poupée Barbie, est pris en tenailles entre son beau-père le cruel parrain local, et sa belle-mère nympho digne de Mrs. Robinson ! Et le pire, c'est que malgré cette galerie de personnages tous plus merveilleusement troussés les uns que les autres (une spécialité de Djian), il ne se passe… pas grand-chose. Mais aucune importance. Ça fonctionne du tonnerre, et ce pour une seule raison : la plume fantastique de Djian qui frôle ici des sommets.
Et ce qui est amusant, c'est qu'il s'expose lui-même pour nous, avec une ironie folle, à travers ce personnage d'écrivain. Nous fait part de son travail sur la ponctuation, sur les variations des temps. Il n'a pas besoin de nous le dire. Il ne le fait pas pour nous forcer à le reconnaître. C'est juste une mise en abyme cocasse, un clin d'oeil plein d'autodérision, particulièrement plaisant.
Et le fait est que ce travail sur l'écrit est vraiment impressionnant. Aucun point d'exclamation, d'interrogation ou de suspension sur 200 pages. Des dialogues ainsi complètement réinventés, un rythme totalement modifié, d'une fluidité et d'une souplesse incroyable. Une ironie et un humour qui infusent le texte d'un bout à l'autre. Un vrai bonheur.