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3,05

sur 203 notes
J'ai vraiment apprécié cette lecture. Une écriture très particulière qui rend les dialogues vivants. J'avais même l'impression d'être encore plus proche du narrateur sans ces tirets qui mettent de l'éloignement dans les dialogues. Djian m'a plongé directement dans la tête et les mots de Denis. Denis, quel homme incroyable ! Denise la nuit, Denis le jour. Danseuse, chanteuse qui enflamme tant par son déhanché que ses tenues de soie, et écrivain le jour qui peine à payer son loyer à son beau-père. Ambivalent à souhait et une manière très atypique de voir la vie, détachement et compassion mélangés, honnête avec lui-même. Difficile de le cerner, mais une complexité bien humaine au final. Je ne me suis pas ennuyée un seul moment durant cette lecture, l'impression d'être le passager d'un bolide qui fonce à toute allure dans la nuit, frôlant l'accident à tout instant. Une écriture qui laisse le lecteur pantelant tant l'auteur jongle avec le déroulé de l'histoire. On pressent et malgré tout on se prend une claque. L'histoire est folle, drôle, sensible et riche. Quel régal !
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J'avais aimé Doggy bag, alors j'étais curieuse de découvrir Chéri-Chéri mais malheureusement, je pense être passée a coté de ce livre que je n'ai pas aimé.

Denis, le personnage principal m'a tantôt touché tantôt vraiment repoussé. C'est un personnage très cynique, qu'il est parfois très difficile de le cerner vraiment.

Pour l'intrigue, je n'ai pas bien compris ou Djian voulait emmener ses lecteurs car pour résumer de façon très simpliste l'oeuvre :


Bref, je crois qu'il est difficile d'avoir un avis mitigé sur ce livre, mais soit on adore soit on déteste. Pour ma part, je n'ai pas du tout était conquise et je ne garderai pas un grand souvenir de ce livre.
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Quand on en est à lire pour la 23ème fois un auteur, c'est une évidence que l'on se retrouve en terrain connu, dès la première ligne, prêt à se laisser embarquer mais pas à accepter n'importe quoi non plus, il ne faut pas exagérer. Mais on dira ce qu'on veut de Djian, ce n'est (presque) jamais n'importe quoi, tant du point du style que de ses intrigues proprement dites. Qu'elles apparaissent scabreuses, extravagantes ou improbables, le problème ne se situe pas vraiment là, pour ses inconditionnels, bien entendu. Ce que l'on oublie souvent de dire, c'est à quel point le romancier, aussi inquiet voire névrosé soit-il, possède un humour à toute épreuve qui commence par une vraie auto-dérision et se poursuit par un regard assez désenchanté sur le monde et l'époque qui l'entourent. Ce n'est pas tant du cynisme qu'une désillusion totale et navrée face aux comportements erratiques et pathétiques de ses contemporains, ces petites choses humaines gonflées de leur propre importance et de leurs médiocres arrangements avec la vie. Et Djian s'inclut lui-même dans cette caravane des existences chichement menées avec quelques dérivatifs (alcool, sexe, pouvoir et ... littérature) pour avancer vaille que vaille. En gros, voici ce qu'inspire Chéri-Chéri, un crû d'excellente tenue, dont il n'est pas besoin de décrire les rebondissements, la quatrième de couverture disant l'essentiel. Situations tendues, scènes incongrues, virages narratifs audacieux, personnages au bord de la crise de nerf, sensualité à fleur de peau, réflexions quasi houellebecquiennes sont au menu relayés par une langue directe et coruscante qui ignore souvent la ponctuation et maltraite parfois la syntaxe. Si Djian était une boisson, ce serait un jus de citron fait maison. Amer et rafraichissant.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Je sors assez déstabilisée de cette première rencontre avec Philippe Djian. Déjà sa façon d'écrire m'a surprise : pas de chapitres, des dialogues inclus dans le texte sans signe de ponctuation. Je ne sais pas si elle est habituelle mais en tout cas, il est difficile pour le lecteur de s'accorder une pause sans avoir l'impression de s'arrêter au milieu d'une action (peut-être est-ce une façon de le tenir en otage ?).

Ce roman se divise donc seulement en deux parties et j'avoue que j'aurais préféré qu'il s'arrête à la fin de la première, au moment où j'éprouvais encore un peu de compassion pour le héros Denis. Ensuite son cynisme me l'a rendu abject. J'ai pourtant bien aimé les deux visages de cet auteur et critique littéraire le jour, qui nous offre en prime de belles réflexions sur les difficultés d'écrire, et qui se transforme en Denise, le travesti la nuit. J'ai aussi trouvé touchante l'amitié qu'il va nouer avec Robert, l'homme de main de son mafioso de beau-père. J'ai dû rater par contre un épisode mais je n'ai pas vraiment saisi pourquoi, ni comment le côté tragico-comique du départ de l'histoire avait viré brutalement au drame. La fin m'a déçue d'où ma note de 8/20.
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C'est le surnom qu'Hannah donne à Denis, l'homme qui l'a épousée parce qu'elle était enceinte, sous la vive pression de Paul, père de la mariée. Pas de pot, elle a fait une fausse couche.

Hannah est une personne formidable, à la poitrine naturellement surdimensionnée, qui ne vit que pour l'amour, encore l'amour, qui se repaît de son homme.

Elle est venue aux ateliers d'écriture organisés par Denis, uniquement parce qu'elle aimait sa voix.

Denis a 40 ans, c'est un écrivain qui vend trois mille exemplaires par an, écrit quelques critiques, et, sans qu'il y ait nécessairement de lien avec ce qui précède, se déguise en femme le soir pour travailler dans un cabaret.

Denis et Hannah habitent un appartement loué aux parents d'Hannah qui vivent dans le même immeuble, et Denis peine à payer le loyer, ce qui va l'obliger à payer de sa personne en travaillant pour Paul, espèce de gangster qui a fait fortune dans les poulets congelés ; Denis sera donc associé à Robert, homme de main, pour persuader les débiteurs de Paul de régler leurs dettes.

Il y a plein de raisons d'aimer ce livre, alors dans le désordre :

Même si on peut se laisser absorber par le style, Chéri-Chéri est d'abord une intrigue, une vraie histoire, avec des coups de poing, des soupçons, des rebondissements, de la tension, de l'amour, du sexe (torride, on est chez Djian).

C'est ensuite une galerie de personnages complètement réels, si vivants et si déjantés que nous pénétrons au coeur : Denis, à la fois cynique, terriblement drôle, et qui se laisse avoir par Hannah à chaque fois qu'elle en a envie (d'amour), qui aime se travestir depuis l'adolescence après la mort de sa mère. Paul, mafioso mystérieux, violent, dépourvu de coeur sauf pour sa fille. Robert, l'homme de main, brute épaisse et sombre au coeur sensible, Veronica, femme de Paul qui la frappe et l'humilie et qui trouverait bien refuge dans les bras de son gendre. Les travelos au grand coeur ou méchants comme la peste.

Tout cet univers est vu à travers le prisme de Denis, Denise le soir, qui a un blindage à toute épreuve, fait d'humour, d'ironie, de cynisme, d'auto-hypocrisie, de distance et de tendresse.

C'est ce personnage, à peu près le même dans tous les bouquins de Djian, qui fait qu'on adore ou qu'on déteste, ce type à l'humour dévastateur qui profite beaucoup des autres mais qui les aime malgré tout.

Au-delà et il faut aller au-delà, ce roman est très construit, en ce sens que tout n'est pas raconté linéairement, les personnages se dévoilent peu à peu, quelques retours en arrière permettent de compléter les portraits.

Il y a chez Philippe Djian un sens de la progression, un sens du drame joyeux qui sont vraiment remarquables et qui constituent sa vraie signature.
Lien : http://occasionlivres.canalb..
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Dans "Chéri Chéri", le dernier roman à ce jour de Philippe Djian, publié en octobre dernier, on suit Denis, personnage central. Denis diurne, Denise nocturne, écrivain le jour, chanteuse de cabaret la nuit, voici un homme qui essaie d'arrondir ses fins de mois car le métier d'écrivain ne nourrit pas son homme. Denis mène plusieurs vies : le jour, il est écrivain et critique littéraire, la nuit, il s'habille en femme pour faire un numéro de chant et de danse dans une boîte de nuit. Il n'est pas homosexuel, mais depuis qu'il est enfant il aime la sensation très particulière de la soie sur la peau… Tout cela est un peu trouble, mais ne va pas plus loin.

L'écrivain aborde ce thème du travestissement, qu'il dissocie de l'homosexualité, mais le traitement de ce sujet complexe m'a personnellement, un peu laissé sur ma faim. Contrairement à son précédent roman l'excellent OH, le style flamboyant de Djian tourne un peu à vide, et son personnage principal est bien moins passionnant à suivre.

Après, on reste admiratif devant la capacité de Djian à renouveller sans cesse son style: ici, les dialogues incorporés dans le récit, le mélange de temps, l'absence de point d'interrogation, d'exclamation, tout cela distille une petite musique, un souffle littéraire d'une intelligence qui ne pourra que séduire les amoureux de littérature.
Et Djian parsème comme à son habitude son récit d'un humour ravgeur qui commence par des dialogues truculents, avec pas mal d'autodérision, et se poursuit par un regard assez désenchanté sur le monde et l'époque qui l'entourent, mais il n'empeche on a un peu de mal à croire à son sujet et à ses personnages, et le livre n'est pas, et loin le meilleur de son auteur.

Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Philippe Djian est un romancier français né le 3 juin 1949 à Paris. Il a longtemps été présenté comme un héritier de la Beat Generation en France. Il est notamment l'auteur en 1985 de 37°2 le matin qui lui apporta la popularité mais depuis, son style et son inspiration ont beaucoup évolué. Son tout nouveau roman, Chéri-Chéri, vient de paraître.
Denis, la quarantaine, est écrivain fauché le jour, mais quand vient la nuit, il est Denise, danseuse dans un club, pour arrondir ses fins de mois. Quand ses beaux-parents viennent s'installer au-dessous de chez lui, rien ne va plus et je vous laisse le découvrir. Paul, son beau-père aux activités douteuses, n'est pas franchement un fana du travestissement et il lui a trouvé un emploi pas banal qui devrait l'endurcir. Chaque semaine, assorti d'un certain Robert, l'écrivain devra réclamer de façon musclée leurs impayés aux débiteurs de son beau-père. Contre toute attente, le job lui convient bien et Robert lui inspire le sujet d'un livre, qui pour la première fois fait un tabac en librairie.
Enfin ! Enfin un bon roman de Philippe Djian. Je n'y croyais plus. Après un départ tonitruant dans la littérature française au début des années 80, l'écrivain prisonnier de ses recherches sur le style, négligeait ses intrigues et chaque bouquin pondu me devenait une souffrance. Certes, ses dernières productions et « Oh… » en particulier montraient des signes d'espoir mais je ne m'attendais pas à cette embellie.
L'histoire se tient, en tout cas elle ne tombe pas dans les exagérations extravagantes du passé, les scènes de sexe se cantonnent au minimum et ne sombrent pas dans le ridicule, bref tous les excès qui me poussaient à délaisser l'écrivain sont oubliés. Dans ce roman du moins. Même l'univers récurrents des ouvrages précédents évolue, les décors sont moins systématiques, certes il y a encore des flocons de neige et l'époque de Noël, mais si peu.
L'écrivain aborde deux thèmes, le travestissement qu'il dissocie de l'homosexualité, « …apparaître en femme (…) me procure un trouble plaisir, un plaisir profond, irremplaçable, mais je ne suis pas passé de l'autre côté pour autant » et le travail de l'écrivain. Ce second angle est dilué dans le texte proprement dit, sous forme de réflexions qu'on peut supposer propres à Djian lui-même, « on m'interrogeait sur cette nouvelle manie de supprimer la majeure partie de la ponctuation ou sur mon obsession pour les dialogues ou cet étrange mélange des temps », et il est vrai qu'ici, la ponctuation se résume à des points et des virgules, les dialogues s'exonérant de tirets ou guillemets pour s'insérer dans le texte.
Philippe Djian a un style bien à lui, qui ne saute pas aux yeux immédiatement mais se dévoile au fil des pages. Des phrases courtes en général et les rares fois où ce n'est pas le cas, elles font leur effet. Des descriptions précises, des détails pratiques pointus comme les accessoires nécessaires au maquillage, la citation de marques commerciales. J'ai crû déceler des références cinématographiques américaines (Denis et Paul, m'évoquant une version détournée en plus dure, de Robert de Niro et Ben Stiller dans Mon beau-père et moi) et une ou deux pointes d'humour comme ce « …il m'empoigne par le col de mon anorak – modèle Houellebecq 2010 vert olive – et m'ordonne de démarrer. »
J'avais eu la dent dure avec Philippe Djian lors de mes chroniques antérieures, tant j'étais déçu par ce qu'il était devenu, aujourd'hui j'essaie de calmer mon enthousiasme mais je suis heureux de le retrouver avec ce bon roman.
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Comment ne pas avouer une petite déception.
Après les séduisants "Sainte-Bob", "Vengeances", "Impuretés", "Oh…", et même si j'étais resté un peu sur ma faim avec "Love song", la fidélité gourmande m'invitait à me réjouir de la perspective d'un nouveau Djian. Las, je ne suis jamais vraiment entré dans cette histoire familiale sombre et épique autour d'un solitaire, écrivain le jour, chanteur travesti la nuit, même si le style Djian reste ciselé.
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Je pourrais me contenter de dire "bof!" mais ce ne serait pas vraiment un point de vue argumenté. Je vais donc développer un peu. Chéri-Chéri c'est Denis(e) écrivain fauché le jour et chanteuse dans un bar travesti la nuit. Denis a épousé plus ou moins contraint et forcé la fille d'un chef de la pègre: Hannah.
Pris au piège d'une belle-famille qui vit dans l'appartement en dessous du sien et surtout d'un beau-père sociopathe, maniaque du contrôle, qui bat sa femme et déteste son gendre travelos; Denis est forcé par le beau père, Paul de faire équipe avec une petite frappe: Robert afin de réccupérer les créances de jeu au bénéfice de Paul. le roman raconte les tensions entre le père et la mère, entre le beau-père et son gendre; les tensions sexuelles entre la mère et le gendre... Jusqu'au jour où Paul est victime d'un accident qui le laisse à l'état de légume... Qui a fait le coup: le gendre, la mère, la fille, l'employé? Tous avaient un motif.
Le livre n'est pas long: 200 pages, le style est concis et pourtant l'histoire est poussive, à force d'élypse temporelle l'auteur donne l'impression de tourner en rond comme le fait son personnage dans son appartement avec vue sur les beaux-parents. Bref on s'ennuie et les personnages cyniques ou niais selon les cas ne permettent pas de sauver la lecture par la tendresse qu'ils inspirent.
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Pas un chef d'oeuvre mais un bon moment...
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