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3,19

sur 378 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
A cinquante-trois ans, ce prof de fac n'a connu que de brèves aventures avec des étudiantes. Préférence pour la "chair fraîche" ? Facilité, puisque ces jeunes femmes font toujours le premier pas ? Plaisir d'être idolâtré d'emblée par ses maîtresses ? Pas si simple. le lecteur découvre peu à peu, avec un malaise grandissant, l'histoire de cet homme et de sa soeur, tous deux victimes de maltraitance dans leur enfance.

La plume de Djian est très agréable, ciselée, rythmée. L'auteur a de plus beaucoup de talent pour imposer une ambiance, en martelant des images : un campus, une ambiance tendue entre collègues, la montagne, la conduite périlleuse sur ces routes avec une petite Fiat, chaque cigarette savourée, la découverte de l'amour passion, les relations frère-soeur ambigues, la jalousie... Ses intrigues - mais je n'en connais que trois à ce jour - sont habiles, intenses, dérangeantes, et les fins époustouflantes, de celles qui donnent envie de tout relire d'un autre oeil.

La couverture me semble particulièrement bien choisie : pour la faille notamment et pour d'autres images que l'on découvre au fil du récit.

Unique bémol : l'effet "moustique", la petite question qui revient agacer de loin en loin. Je me demandais, lorsque le narrateur vilipende les auteurs français, si Djian avait la prétention de s'inclure dans la poignée des bons écrivains.
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Perdue, désorientée. Déçue? Je ne sais que penser de ce roman.
Même si je suis la première à apprécier et me délecter des personnages loufdingues et hors de contrôle qui se débattent dans une microsociété coincée aux entournure, là j'ai séché.
J'aime me perdre dans les phrases et tournures de l'auteur mais au bout d'un moment, il faut que l'exercice de style permanent prenne le pas sur l'intrigue quand celle ci se révèle pauvre. Là, du moins selon moi, l'auteur échoue dans la démarche.
Il reste des moments jouissifs, comme toujours.
Mais...
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Amateurs de roman policier ceci n'est pas une enquête à proprement parler… l'enquête porte sur qui est Marc ? pourquoi a-t-il se comportement envers les jeunes étudiantes et face aux situations extrêmes ?
Lorsque l'on suit un auteur on finit par chercher des petites choses qui font parties de son univers… En l'occurrence dans les romans de Philippe Djian, les hommes sont faibles et les femmes fortes. Et bien il confirme ce point de vue !
Il y a un côté absurde dans la première réaction de Marc… mais petit à petit on comprend pourquoi il a réagit comme cela. Il n'est pas le « salaud » qu'il pourrait représenter à première vue. le deuxième cas été de trop... sur enchère dans l'absurde.
On passe son temps à ce demander quand est-ce qu'il va craquer ou se faire piéger… les cigarettes pleines ADN, un témoin qui le prend presque la main dans la panier... Mais lorsque l'on connaît l'univers de Philippe Djian on sait que là n'est pas le but de l'histoire, ce n'est pas un roman policier. Ce qui compte ce sont les relations entre les gens, les non-dits, les ambiguïtés… les enjeux qui sont derrière chaque acte sexuel…

Ah oui le côté « sexe » de Philippe Djian on y a droit à la petite « chatte épilée » à la recherche du plaisir partagé… mais que voulez-vous cela fait boule de neige, une catastrophe en entraînant une autre. Il y a ce côté révélateur comme dans les photos « argentiques »… entre le négatif et la photo il y a des zones d'ombres qui apparaissent…

La jalousie, l'amour, la haine, la colère des sentiments forts, Philippe Djian nous transporte dans un univers borderline, sur le fil du rasoir… ponctué de musiques américaines.
Les personnages masculins sont sous l'influence des femmes, ils ne cherchent même pas à s'émanciper. Les personnages masculins n'arrivent pas à affronter lucidement les personnages féminins. On retrouve l'homme à la dérive...
Cette attirance pour la crevasse où il se sent bien est assez malsaine… On pourrait y voir la recherche du ventre maternel ou plutôt le sexe féminin.
De part tous ses non-dits et secrets on reste avec des questions… le roman se termine avec des interrogations.
Les rôles donnés aux femmes m'ont beaucoup plu :
la soeur : on s'interroge sur ce qu'elle sait et ne sait pas, on a des doutes sur une possible intervention… les relations frère-soeur... tordus...
A quoi jouent t-elles ? Marc serait un jouet dans les mains des femmes ?
Rebondissement final… quand à la fin-fin elle était logique…
Lien : https://latelierderamettes.w..
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Une vraie réussite !


Voilà un livre qui ne laisse pas le lecteur indifférent, et qui, je pense, laissera une large empreinte dans mon esprit.


D'abord, la première phrase du roman (que l'on sait essentielle pour cet auteur) avec sa musicalité, son rythme, est à elle seule un vrai petit bijou. "S'il y avait une chose dont il était encore capable, à cinquante-trois ans, par un grand soir d'hiver que blanchissait la lune et après avoir bu trois bouteilles d'un vin chilien particulièrement fort, c'était d'emprunter la route qui longeait la corniche le pied au plancher."

On se laisse embarquer dans l’histoire avec une confiance totale, on suit Marc à travers les bois, à l’intérieur de cette crevasse dans laquelle il se débarrasse des corps et où il se réfugie régulièrement, « à l’abri de cette paroi humide et sombre, puissante, broussailleuse, moussue, hérissée comme le gosier d’un monstre. » On prend plaisir à fumer une cigarette avec lui, on ressent ses maux de tête, etc… on est plongé dans son univers et on est bien triste de refermer le livre pour la dernière fois.

Alors on l’ouvre à nouveau pour relire des passages, pour jouir du style parfait où tout est suggéré, avec une virtuosité incroyable, les fragments de la jeunesse du personnage surgissent comme des éclairs, la relation qui lie le frère et la soeur se dévoile très progressivement, et puis c’est aussi une histoire d’amour, une vraie, avec une femme mûre, on s’étonne avec Marc, lui qui n’avait jusqu’ici qu’accumuler les rencontres avec de jeunes étudiantes.

Il n’y a pas un mot de trop dans ce roman, chaque adjectif, chaque adverbe a sa place. Le texte est construit comme un puzzle dans lequel chaque pièce est nécessaire à la compréhension de l’œuvre finale.

Philippe Djian possède, incontestablement, la grâce !
Lien : https://krolfranca.wordpress..
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Déviance est le terme approprié de la vie de Marc. A commencer par cette cohabitation avec sa soeur Marianne que la rumeur apparente à une vie de couple. Mais il y a également son attirance pour les jeunes filles. Mais lui-même ne laisse pas le jeune sexe faible insensible. Mais un jour arrive dans sa vie Myriam et à partir de ce moment sa vie va marquer un virage à 90°.
Si l'on en croit la définition : une incidence est le résultat d'une répercussion, d'une influence. L'enfance n'y est sûrement pas pour rien.
Djan aurait pu nous embarquer dans le polar facile, rabâché. A aucun moment il ne tombera dans les à-côtés ; n'entrera dans les détails. Il se contentera d'alimenter nos questionnements. On fait comme d'hab : on échafaude des hypothèses, « on sait comment ça va finir ! ».
Imaginons que l'on marche sur une crête sans s'occuper de ce se passe de chaque côté et à aucun moment on imagine que l'on peut tomber.
Mais il ne faut jamais oublier que Djan c'est l'auteur de 37°2 et que, rien que pour cela, on devrait penser qu'il est possible que l'on se trompe.
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Comme tous ses autres romans. Rien à dire. Les personnages sont tellement réels. L'auteur vous entraîne dans les pensées des personnages qui rentrent en scène l'un après l'autre (et tellement réels).
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Sans doute le plus intéressant qu'il ait écrit depuis un moment...Bravo!
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