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EAN : 9782807001053
184 pages
M.E.O Editions (01/02/2017)
3.33/5   6 notes
Résumé :
Un matin de pluie, David ferme la porte de son pavillon de banlieue et, au lieu de prendre le RER vers le dépôt pharmaceutique où il travaille, se met en route, son sac bouclé sur le dos. Quel lourd passé fuit-il, le regard rivé sur l horizon ? Pourquoi lui faut-il marcher vers le Nord, avec le vent et les mots de Kerouac dans la tête, et puis surtout ces images brûlantes de Serena pour lui mordre le ventre ?... Un peu de temps, juste un peu de temps, est-ce trop de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Claude Donnay La route des cendres M.E.O. éditions
( 17€ - 179 pages)

Le récit s'ouvre sur un premier chapitre énigmatique. On assiste au départ de David, à l'allure de Kérouac, sac au dos, mais on ignore sa destination et le contenu du sac qui a l'air précieux.
Pourquoi tant de douleur, de larmes lors de cet arrachement qui semble définitif ?

En parallèle on fait connaissance avec Serena dont on ne déduit pas de suite le lien qui a pu exister entre eux. Serena , étrange «  femme oiseau ».
Claude Donnay retrace en parallèle deux destins. L'un au présent, se déroule sous nos yeux, l'autre se réfère au passé.
Des mots retiennent l'attention : « sacrifice ». Besoin de liberté ? Fuite ?
Pourquoi semble-il à l'affût des infos à la radio ? Qu'a-t-il à craindre ?

Nous voilà embarqués avec le narrateur, qui, depuis, a changé de nom, pris en charge par le routier Dumbo, «  le nazi », qu'il préfère quitter dès la première halte.
Cet homme, en cavale, William Jack, serait- il «  un loup dangereux », plus qu' « un monstre en gestation » ? Peu de précisions géographiques, toutefois on le retrouve à Rethel, il est déposé à Charleville, son but est de passer la frontière, de rejoindre la Belgique.

Des indices commencent à éveiller notre attention. Quelle peut être cette « affaire »
à laquelle il fait allusion ? Cette dette à payer ? Mystère complet ! Voilà le mot « meurtre » lâché. le suspense grandit.

Des femmes jalonnent le récit : comme dans «  On the road », l'amour ,le sexe sont omniprésents ». L'auteur décline une variation autour du verbe aimer.
Il y a eu Sarah, «  la Walkyrie teutonne » dont Serena découvre l'existence.
Le «  voyageur qui ne va nulle part », avec un sac à dos qui porte son passé, croise la route de nombreuses femmes. Celle du Blue Moon, la patronne d'un café, «  oasis, un lieu où on parle des heures ». Puis Hettie , qui l'héberge une nuit à Charleville avant de reprendre la route. Il tombe ensuite sur Ida Tremblay, dans une «  impasse étroite » qui cherche sa nourriture dans un conteneur, à la nuit tombante. Ils font un bout de chemin ensemble, se comprennent, partagent un repas, une soirée télé. Ce moment cadeau du ciel pour Ida lui permet de s'épancher, d'autant qu'Ida sait «  décoder les âmes en détresse ». Sous la bénédiction de François d'Assise, qui «  pourvoit au nécessaire de chaque jour », le fuyard va continuer sa progression vers le Nord, pris en charge par un camion de déménagement. C'est en reprenant la marche le long du canal qu' il avise une péniche hollandaise, descendant vers Rotterdam. Invité par le couple de mariniers à partager d'abord un café puis leur quotidien à bord, il «  kiffe grave » cette vie. William Jack se sent hors de portée de ce limier à ses trousses. Pourtant il quitte à regrets ses hôtes, unis par un amour exemplaire, aux environs de Molenstraat.



Sa fuite en avant vers le Grand Nord , «  vers le linceul blanc » dont Serena rêvait, est ponctuée d'arrêts, au hasard des rencontres, scandée par «  DieuAllahYahvé » quand la chance lui sourit. Lors d'une halte dans un bistrot, la serveuse lui sert de GPS, ainsi le lecteur peut le géolocaliser : Boom , en direction d'Antwerpen.
On subodore que William Jack n'a pas l'esprit tranquille pour compulser les gros titres du journal néerlandais.
Les quelques nuits dans «  un tunnel de béton », au froid, épuisent le marcheur.
Des moments de découragement, de remords, l'assaillent, lorsqu'il prend conscience qu'il « n'a plus rien ».Va-t-il se laisser rattraper par le «  renifleur » ?
le lecteur est dans l'expectative.

Sa rencontre avec « le chaperon bleu » a quelque chose d'irréel. Que signifie, ces messages dissimulés sous des cailloux ? Pourquoi une telle déférence envers les arbres ? Alors on pense au récit de Sylvain Tesson :Sur les chemins noirs, lui aussi connaît les secrets des arbres et le bienfait de la marche.
Au bout de deux semaines d'errance, William Jack se résout enfin à gagner son but, après avoir été victime d'une agression, le voici perclus de douleurs.

Par bribes, le passé sentimental du protagoniste est dévoilé, la trahison.On plonge dans ses pensées et on devine un esprit «  cassé de l'intérieur ».
Ce qui le taraude ? le poids de la culpabilité concernant la mort de Sérena.
Le lecteur connaît maintenant la nature de l' objet qui ne quitte pas son sac.
Serena nous apparaît à travers celui qui ,en cavale, cherche à s 'affranchir de son visage qui le hante. le narrateur fait état de sa crise d'anorexie, sa liaison avec un gourou qui a tout fait basculer. Ce voyage n'est-il pas destiné à expier une faute ?


Le roman se clôt sur un paysage maritime pittoresque, puis sur un tableau céleste touchant. Ce ballet de mouettes décrivant des arabesques, écrivant «  comme un prénom » laisse le héros rasséréné. le geste accompli renvoie au titre du roman.
La ritournelle de Sylvain Tesson «  le passé m'oblige, le présent me guérit, je me fous de l'avenir » résumerait de façon idoine le parcours de David, alias William Jack.

La plume de Claude Donnay poète se retrouve, souvent en début de chapitre : « L'aube dégouline des arbres » ou dans ses références : le Carpe diem, «  enjoy » du professeur Keating, dans «  le cercle des poètes disparus ».
Ses comparaisons sont souvent inattendues : «  le temps se roule en boule comme un chat endormi sous le poêle » ou « des rides profondes comme des ruisseaux au sec en été ».

Claude Donnay signe un road book, nourri de rencontres, dont le titre s'éclaire sur la fin de cette course « funeste ». Premier roman troublant à souhait...
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J'avoue, le sujet de ce livre est très lourd, morbide et macabre.
Est ce une raison pour ne pas le lire ?
Oui
Le titre évoquait pour moi les cendres d'un volcan, les cendres de l'âtre, une fête religieuse.
Il fallait le prendre au premier degré:
" Jack a ouvert l'urne ou Séréna dort depuis trois semaines, la vue des cendres ne lui procure pas l'émotion qu'il redoutait, mais il n'a pas envie de s'attarder davantage"
Moi, c'est pareil, je n'ai pas eu envie de m'attarder davantage sur ce livre.
Ce roman a pourtant le mérite de poser des questions:
Une belle écriture est elle suffisante pour faire oublier la noirceur extrême du sujet ?
La pensée du personnage est sombre au delà de tout espoir possible:
" la vie, ce n'est que ça, marcher jusqu'à en crever"
Bref, si vous avez des crédits à rembourser, un boulot épuisant, et des soucis, ce livre n'est pas pour vous !
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Je dois dire que ce n'est pas le genre de lecture auquel je suis habituée,mais il est intéressant de s'ouvrir à d'autres styles et de sortir des sentiers battus.
Je ne me dirigerais pas d'emblée vers une écriture romanesque et poétique , et pourtant , ici , les descriptions ne m'ont pas parues rébarbatives.
Claude Donnay a une vraiment belle plume , mêlant réalisme , envolées lyriques , et un brin d'érotisme.
David part sans se retourner afin de mener une quête personnelle et faire face à ses démons.Sa relation avec Serena n'a pas été un long fleuve tranquille , elle qui souffrait d'anorexie et préférait ses projections éthérées à l'ancrage d'un quotidien. Elle n'est plus...Et sur toute cette route , on se demande s'il l'a réellement aidée à voler vers le néant , ou si c'est une image.
Son périple a un but précis , déposer ses cendres au Nord et se livrer , enfin.
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William Jack est sur la route avec une urne de cendres dans ses bagages.
David Guesdon se met en route vers le Nord. Une fuite pour réaliser son destin. Sa vie vient de basculer. Serena, l'amour de sa vie, vient de mourir. Une mort pas naturelle. Leur vie n'a pu s'épanouir. Elle s'est fânée peu à peu ; anorexie d'un côté, jalousie d'un autre. David Guesdon se métamorphose en William Jack, au fil des jours de sa cavale. Sur le chemin, de nouvelles rencontres échelonnent le quotidien mais aussi le souvenir d'une vie où le bonheur ne s'écrit pas à chaque page.
Claude Donnay a la plume poétique. Cela se ressent dans son écriture romanesque, au plus grand plaisir du lecteur. Cet écrivain est sublime dans ses descriptions de la nature. Il la ressent viscéralement et la transmet en des termes imagés qui épanouissent le lecteur.
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Une aventure, plusieurs thématiques abordées... je dois dire que ce premier roman est, au niveau de l'écriture, un vrai régal.
En ce qui concerne l'histoire, nous suivons principalement William Jack qui part seul sans objectif précis et nous fait part de ses souvenirs et de son présent et tout cela en deux rencontres.
Lien : http://neferalex.blogspot.fr..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Parfois la vie se refuse au bonheur simple. On se cherche des raisons pour s'éteindre, pour entrer dans une sorte de léthargie morose, on se déconstruit jour après jour, brique après brique, et finalement on s'écroule dans les bras d'un Jasper quelconque, juste par fatigue ou pour se donner encore l'illusion d'un départ...
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Les promesses sont des abeilles qui s'envolent butiner les fleurs du Bon Dieu et les promesses de William jack ne rentrent jamais à la ruche. Elles butinent, butinent jusqu'à oublier même pourquoi elles butinent.
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Sa mère, tenancière de tripot, maquerelle précoce que l'alcool allume les soirs de paye à la fabrique de cigare.
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