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Je viens de vivre 3 jours intenses, des moments inoubliables, entre pleurs et joie où je tournais les pages avidement de ce huis clos hospitalier époustouflant d'une densité folle, captivant comme un roman policier.

Les victimes ici sont celles de la première guerre mondiale et du nouveau virus Influenza, la grippe espagnole qui déborde des tranchées pour attaquer les civils dans leurs maisons, leurs familles. C'est alors une lutte qui s'engage partout dans le monde, entre la vie et la mort.

Emma Donoghue que j'ai eu la chance d'écouter à distance avec le centre culturel irlandais voulait absolument implanter son roman en Irlande et à Dublin pour raconter l'histoire politique de son pays et ses divisions, le poids des institutions religieuses et la lutte indépendantiste du Sinn Féin à cette époque.

Tout ce chaos extérieur retentit plus fortement sur l'hôpital et plus particulièrement sur les femmes enceintes atteintes de la grippe, fragilisées par l'extrême pauvreté, le travail pénible dans les ateliers de munitions et les grossesses à répétition non désirées.

Julia incarne magnifiquement l'infirmière, cette autre combattante à blouse blanche qui lutte à ce que ces mères malades restent en vie et mettent au monde leurs bébés dans le service infectieux de la maternité dont elle remplace seule et précipitamment la responsable.

 Avec le présent de narration et l'emploi du « je », nous sommes les yeux et les mains de Julia. Nous sommes dans sa tête, c'est à la fois prenant et dérangeant. Rien ne nous est épargné, le sang, les fluides, "l'homme squelette" que l'on défie avec les moyens du bord, whisky chaud et limonade chaude.
Les femmes connaissent peu leurs corps.
Julia combat l' ignorance physique avec la même ardeur qu'elle mène contre la douleur et les mutilations par son intelligence, sa vivacité, sa désobéissance aux méthodes archaïques pour de nouvelles méthodes plus douces et naturelles.

Le sort de Bridie, la jeune orpheline qui a tant aidé Julia m'a profondément émue . J'espère que l'on se souviendra pour toujours de la jeune Bridie et de toutes les filles-mères et leurs enfants orphelins ou retirés de leur mère pour être séquestrés et ignominieusement exploités dans les couvents irlandais.

J'ai appris l'existence du Dr Kathleen Lynn , personnage fantasque vue à l'époque « comme une socialiste, une suffragette, une fautrice de troubles et une anarchiste » à forte personnalité qui a oeuvré énormément pour l'amélioration des conditions de vie et d'hygiène de la population au début du XXème siècle en ouvrant notamment un dispensaire.
C'est une personnalité très marquante en Irlande d'après l'entretien avec Emma Donoghue.
Je me suis fortement attachée à Julia, à cette petite pièce chargée d'émotions intenses, mamans sans berceaux ou bébés nés et déjà orphelins.
Je n'ai qu'un regret, ne pas être infirmière.

Je remercie vivement Babelio et les Presses de la Cité pour cette très belle lecture.
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Dublin 1918, la guerre fait rage en Europe et la pandémie de grippe espagnole fait également des ravages. Julia Power est infirmière au sein de la petite unité de maternité et maladies infectieuses pour les futures mères souffrant de cette grippe très contagieuse. Nous allons alors vivre le quotidien de cette unité, où l'infirmière va être mise a rude épreuve, se retrouvant seule pour gérer cette maternité improvisée.

L'autrice va nous confronter aux difficultés d'accoucher en ce début du XXI siècle, en temps de pandémie, qui nous fait forcément penser à la période que nous vivons, mais où les conditions sont bien plus encadrées. Elle aborde également le thème de la maltraitance dans les orphelinats ou bien encore des maisons pour les filles mères, montrées du doigts et accablées par les religieux.
Trois jours vont s'écouler, pendants lesquels Julia va accoucher ses patientes, dans des conditions rudimentaires et l'autrice nous décrit ces interventions. Pour ma part, rien de choquant mais au contraire, qui nous plonge dans cette réalité qui nous semble impensable pour des personnes vivant dans un quotidien hyper médicalisé. Je n'imagine pas avoir accouché dans de telles conditions.

Elle nous confronte également aux séquelles que laisse une telle guerre sur ses soldats, au travers du frère de Julia. Tim est devenu muet sans aucune cause apparente. Une façon de taire les horreurs vécues sur le champ de bataille ?

Julia Power a une force de caractère exceptionnelle et fait preuve de beaucoup de compassion et d'implication pour aider ses patientes. Aidée de Bridie, jeune fille issue de l'orphelinat et vivant au couvent du quartier, celle-ci est venue comme bénévole ne connaissant rien au milieu médical, mais va tout faire pour aider au mieux l'infirmière.

Le livre est articulé en 4 parties, sans chapitre. J'en appréhendais donc la lecture. Et pourtant ce livre se lit tellement facilement, vous êtes embarqué sans vous en rendre compte et les pages défilent sans vouloir s'arrêter. Une vraie pépite et un gros coup de coeur.

Merci aux éditions Presse de la cité et NetGalleyFrance pour cette superbe lecture.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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MA-GNI-FI-QUE !!
Je ressors enchantée de cette lecture qui a été pour moi une très belle découverte d'un auteur irlandais que je ne connaissais pas : Emma Donoghue.
Nous sommes à Dublin, en 1918. La narratrice, Julia Power, est infirmière et affectée à un service bien particulier : celui des femmes enceintes infectées par le virus de la grippe espagnole.
Nous allons suivre Julia pendant trois jours où elle va porter à bout de bras son service, aidée en tout et pour tout par une jeune aide sans expérience, mais aussi par une femme médecin ( qui est quant à elle un personnage qui a réellement existé ), le Dr Kathleen Lynn, membre du Sinn Fein et recherchée par les autorités.
Comment ne pas être touchée par l'histoire de Bridie, cette jeune orpheline venue aider avec juste sa bonne volonté comme bagage .Elle nous renvoie douloureusement à l'histoire de bien des enfants recueillis par des religieuses en Irlande.
C'est une véritable plongée dans l'histoire que nous propose Emma Donoghue dans ce Dublin ravagé par l'épidémie de ce que ne savait pas encore identifier comme étant un virus.
C'est aussi l'histoire de la médecine qui est abordée par l'auteur, avec des moyens qui nous semblent bien archaïques vus avec les yeux de notre époque. On mesure encore plus à travers cette histoire les progrès de la médecine et aussi le fait qu'autrefois, les femmes méconnaissaient pour la plupart du temps leurs corps.
Ces trois jours ô combien intenses que va vivre Julia vont aussi déterminer son avenir, qui n'est finalement peut-être pas tracé comme elle le pensait.
Une très belle lecture, que j'ai lu en retenant mon haleine, tellement j'ai été happée par cette histoire.
A l'issue de cette lecture, je ne rajouterais qu'une seule chose, j'ai bien l'intention de continuer à découvrir l'oeuvre de cette auteure !


Challenge A travers L Histoire 2022
Challenge Multi-Défis 2022
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Rien ne vaut la bonne grippe espagnole de 1918 pour relativiser nos états d'âme sur l'actuelle pandémie qui nous occupe depuis près de deux ans.

Plus de morts à elle seule que la boucherie mondiale qui dura quatre ans ! Qui dit mieux ?

Eh bien, prenez une unité de gynécologie obstétrique dans un petit coin de Dublin, trois jours avant l'armistice, mais quand la guerre fait rage encore, en pleine pénurie et misère civiles, quand l'insurrection indépendantiste irlandaise fait de plus en plus parler d'elle, enlevez les médecins tous au front, et imaginez dans un tel microcosme l' explosion de la plus fulgurante, de la plus mortelle des épidémies de grippe, la grippe "noire" comme la peste du même nom. -ou marron, ou bleue, ou..... Et vous comprendrez pourquoi cette petite unité hospitalière où viennent accoucher les femmes du peuple devient le pavillon des combattantes !

L'obstetrique est encore une science balbutiante, la fièvre puerpérale emporte les mères, la mortalité infantile est sévère :ne manquait que la grippe pour transformer ce service en champ de bataille, en curée..

Une femme, Julia, âgée de 30 ans, infirmière, est promue chef de service faute de médecin. Elle reçoit l'assistance de Bridie, une orpheline toute jeune, sortie d'une des ces institutions catholiques irlandaises de sinistre réputation qui traitent les enfants abandonnés comme des serfs. Bridie est toute vive et intelligente mais n'a que son envie d'être utile pour compétence. Elles reçoivent bientôt l'appui d'une femme médecin sortie de prison pour avoir participé à l'insurrection indépendantiste et soigné les insurgés du Sinn Fein. Cette femme, le docteur Kathleen Lynn (le personnage est historique) travaille sous la menace constante d'une arrestation. À elles trois, elles auront trois jours pour vivre tous les combats, toutes les émotions, toutes les défaites.

Un récit factuel, puissant, écrit avec une simplicité d'effets et une précision clinique renversantes. L'auteur est historienne et ne laisse rien au hasard.

Le roman est une tragédie féminine et féministe où la vie que les femmes donnent si périlleusement se trouve exposée à la mort sous toutes ses formes les plus barbares, les plus arbitraires, les plus violentes. L'homme-squelette,déjà grand gagnant dans l'hécatombe guerrière, n' oublie pas ces autres guerrières du quotidien, les mères et leurs soignantes.

Il faudra tant de temps, tant de progrès pour qu'un accouchement ne soit pas un quitte ou double sanglant. Pour qu'une femme ait, au travail, à compétences égales, les mêmes droits, la même reconnaissance, le même salaire qu'un homme. Pour qu'elle puisse s'exprimer politiquement et s'affirmer sexuellement.

Le pavillon des combattantes réunit toutes les héroïnes de cette féminité bafouée, infirmière, aide-soignante, médecin et patientes.

Le virus de la grippe si terrible soit il n'est qu'un fléau conjoncturel mais qui semble représenter tous les autres dans sa radicalité...

Même si la fin du récit-un peu trop convenue à mon gré- laisse entrevoir une lueur d'espoir, on sort de cette lecture bouleversé, essoufflé, essoré.

Et la pandémie actuelle nous paraît bien peu de chose à côté de cet Armageddon...
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"L'homme-squelette se joue vraiment de nous tous. C'est ainsi qu'on appelait la mort dans ma campagne, quand on était petits.
L'homme-squelette, ce spectre à cheval qui va chercher ses victimes d'une maison à une autre en gardant son crâne ricanant coincé sous son bras."


Cette histoire est celle d'un héroïsme quotidien dans une minuscule maternité où trois femmes (*) vont se battre pendant trois jours pour sauver leurs patientes, atteintes d'une forme sévère de la grippe et mises à l'isolement en attendant leur accouchement.



- Irlande, Dublin fin octobre 1918 -
La guerre de 14-18 a produit ses effets dévastateurs avec son lot de cadavres et de traumatismes et après les Pâques sanglantes de 1916 qui avaient laissé un goût amer à la population, toujours sous domination de la Grande-Bretagne, les Dublinois sont exsangues et paniqués face à ce nouvel ennemi qui leur tombe dessus, un virus inconnu qui les abat comme des mouches.


* Julia, voix off du récit, est infirmière dans un hôpital catholique " Vita gloriosa vita. La vie, la glorieuse vie" qui manque cruellement de bras, la plupart des médecins ayant été soit décimés par la grande guerre soit atteints par la pandémie de grippe espagnole.


Elle se retrouve seule ou presque à son étage pour prendre soin
des femmes enceintes atteintes des formes graves de la grippe.
Rouge, Marron, Bleu, Noir sont autant de chapitres de ce roman que les couleurs que prend la peau aux différents cycles de la maladie.


Pour lui donner un coup de main, les soeurs qui ont la mainmise sur l'ensemble des institutions caritatives, éducatives, professionnelles et médicales lui adjoignent une jeune femme 'bénévole', * Bridie, qui va se révéler merveilleusement solaire, simple et efficace dans les soins tout comme dans la vie et l'éclairer sur une facette d'un monde que Julia ne connaissait pas, celui des orphelins, des filles-mères, des enfants placés parfois dès la naissance dans les institutions religieuses.


(cfr le rapport Ryan, publié en 2009, sur les institutions irlandaises accueillant des enfants https://www.irishexaminer.com/lifestyle/arid-30925312.html )


Tout au long des 3 jours que durent ce récit et ces combats quotidiens pour sauver des femmes et leur futur enfant, * le Dr Kathleen Lynn sera présente autant que faire se peut, femme recherchée par les autorités comme dangereuse terroriste, ligueuse des Sinn Féin (véritable humaniste) faisant bénéficier toutes ces femmes, patientes et soignantes, de son expertise.
Elle enrichira Julia de son expérience professionnelle, de ses connaissances médicales et élargira son horizon sur une certaine réalité politique et socio-économique de l'Irlande.


[ le Dr Kathleen Lynn est le seul personnage non fictif de ce récit, elle
a créé et fondé en 1919 le St. Ultan's Children's Hospital, une initiative qui a contribué à réduire le taux de mortalité infantile en Irlande ]


Petit bémol pour la fin émouvante, sans réelle surprise, un peu cliché

Personnages masculins
Tim, le petit frère de Julia revenu mutique de la guerre, atteint du syndrome du 'choc des obus'
Les trois vétérans, bras cassés, chargés d'évacuer les corps des morts à l'hôpital



- Publié en juillet 2020 sous le titre original 'The Pull of the Stars' -

@ Presses de la Cité, pour la 'version française', ce 19 août 2021
Le Pavillon des Combattantes est une fiction historique, basée sur une solide documentation, explicitée et illustrée en fin de récit par l'Auteure.


De jolis moments d'écriture accompagnent la mise en lumière de l'héroïsme au quotidien de certains humains, ici des femmes, dans un cadre particulier, celui des accouchements, pendant une période très singulière: la pandémie mortelle de la grippe espagnole de 1918, qui n'est pas sans rappeler ce que nous avons traversé en 2020 - 2021: doutes, interrogations, paniques, informations contradictoires, différences de perception.


L'Auteure, irlandaise, rappelle les horreurs commises par les institutions religieuses catholiques sous prétexte de protéger les ouailles perdues et le fruit de leurs péchés et donne aussi un éclairage des faits politiques, historiques et socio-économiques qui ont marqué son pays au XX è s.


Une belle couverture à l'image de l'infirmière du début du XX è s avait attiré mon attention, le récit basé sur la solidarité, le courage ordinaire et le dévouement des soignants ont joliment confirmé cette 1ère impression.

#Le Pavillon des Combattantes #NetGalley France
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Lutter au-delà de ses forces, pour arracher à la mort des femmes et des bébés afin que pour une fois « l'homme squelette » reparte les mains vides est devenu le quotidien de Julia Power, une jeune infirmière qui va devoir gérer l'unité de la maternité ou des femmes frappées par la grippe espagnole sont sur le point d'accoucher.
Nous sommes à Dublin, en 1918.
La première guerre mondiale et l'épidémie ont rempli les hôpitaux. Les médicaments et le personnel manquent pour faire face à l'afflux de patients.
« le pavillon des combattantes » est un émouvant hommage aux femmes et aux soignants, qui raconte l'Irlande en train de se déchirer.
Le roman donne un éclairage sur les conditions de vie à l'époque, dans un monde ou être une femme était souvent difficile, particulièrement pour celles qui n'avaient pas de mari, les « filles-mères » bien souvent ignorantes de leurs corps qui arrivaient à la maternité seules et terrorisées.
Emma Donoghue dresse un beau portrait de Julia son héroïne courageuse et déterminée, capable de prendre des risques pour le bien de ses patientes.
Les personnages secondaires sont également décrits avec minutie.
Les époques changent mais les soignants sont toujours là en première ligne, encore et toujours, malgré les risques qu'ils encourent bien souvent.
Merci à NetGalley et aux Editions Presse de la Cité.
#LePavillondescombattantes #NetGalleyFrance !

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Un huis clos étouffant, retour au pays de la pandémie ! Pas celle que nous connaissons si bien maintenant, non, celle de 1918 à Dublin ; la grippe espagnole fait des ravages et va décimer entre 3 et 6% de la population mondiale en quatre ans.
Julia fait partie du bataillon des combattantes, infirmière dans son minuscule service hospitalier de trois lits qui accueille les femmes enceintes touchées par la maladie.
Ce que nous allons découvrir dans ce récit, c'est que toutes ces femmes sont des combattantes et ceci à plus d'un titre.
Emma Donoghue va aborder de nombreux sujets sur les conditions des femmes de l'époque, leur subordination à leur mari, à la société (leur accès au droit de vote n'est que balbutiant), au qu'en dira-t-on, au poids écrasant de l'Eglise catholique, qui n'hésite à fouler aux pieds leurs droits les plus élémentaires.
De jeunes filles-mères ou des orphelines sont ainsi enfermées dans des couvents dont elles deviennent des esclaves corvéables à merci. L'histoire de la jeune Bridie, élevée par des bonnes soeurs dans une sinistre institution, fait écho au livre « Ce genre de petites choses » de Claire Keegan.
Emma Donoghue relate dans son ouvrage le combat du Dr Kathleen Lynn, une femme ayant réellement existé, vice-présidente du Sinn Féin, qui aura oeuvré toute sa vie pour la défense du droit des femmes, et luttera contre les maladies infantiles chez les plus pauvres.
Cependant, j'ai regretté que l'auteure nous en dise si peu sur la vie de cette femme exceptionnelle en ne lui accordant pas une place plus importante dans son récit. Ce dernier reste très fermé sur les murs de l'hôpital et une ouverture plus importante sur le contexte politique et social aurait été très enrichissante.
Un autre bémol, je ne recommande pas cette lecture aux femmes enceintes ! J'ai parfois un peu saturé, surtout dans les premiers chapitres, sur les descriptions anatomiques et médicales très précises et répétitives, pour lesquelles il faut avoir le coeur bien accroché.
Heureusement, quelques pratiques de l'époque, si elles nous font dresser les cheveux sur la tête, m'ont faire rire jaune ; ainsi apprend-on que le whisky était donné comme du petit lait à toutes les parturientes afin de diluer leurs souffrances en les abrutissant !
La subite histoire d'amour finale m'a semblée superflue, pas très crédible, et n'apporte pas grand-chose à l'ensemble (peut-être un clin d'oeil à un autre combat de femmes par l'auteure).
Un livre écrit par Emma Donoghue avant la pandémie de covid-19, et qui nous rappelle douloureusement que l'Histoire se répète...
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Dublin, automne 1918, la guerre n'est pas terminée et la Grippe espagnole tue sans répit ! Julia est infirmière en charge des femmes enceintes infectées par le virus. Nous l'accompagnons pendant 3 jours qui semblent interminables avec des moments plus horribles les uns que les autres, même pour nous lecteurs !

3 lits dans un réduit, peu de moyens, pas d'aide sauf une jeune bénévole, Birdie, envoyée par la religieuse veilleuse de nuit et quelques interventions du docteur Kathleen Lynn, recherchée par la police. Des brancardiers amers et gueules cassées, un frère muet depuis son retour des combats !

Un roman très prenant, touchant, passionnant et historiquement intéressant en décrivant les conditions des femmes dans un pays hautement croyant. Il était de notoriété que ne pas faire 12 enfants à son mari c'était ne pas l'aimer ! Les relations hors mariage étaient bien évidemment condamnées et les malheureuses qui se retrouvaient enceintes étaient mises dans des institutions qui les exploitaient et donnaient leurs enfants à l'adoption. L'Irlande n'avait toujours pas son indépendance et l'Angleterre continuait de régner malgré des révoltes, sévèrement réprimées.

Ce roman est le tableau d'une époque en Irlande avec son côté intime en accompagnant Julia pendant ces 3 jours. Les femmes y sont mises à l'honneur tout en montrant toutes les difficultés et la misère qui les accompagnaient.

Par contre j'ai trouvé hautement improbable le comportement de Birdie envers Julia ! Impossible qu'une orpheline qui n'a connu que des institutions religieuses puisse oser ! de plus je n'ai pas trouvé cette évolution utile ni nécessaire ! Ça m'a gâché le plaisir de la lecture et enlevé un peu de crédibilité ! le grain de sable !

#LePavillondescombattantes #NetGalleyFrance #rentreelitteraire2021

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Le pavillon des combattantes est un roman féministe ou l'auteure dresse le portrait de plusieurs femmes fortes, qui soignent, qui accouchent dans la douleur et qui luttent pour leur survie dans un monde d'hommes.

Au début, j'ai eu un peu de mal à m'y mettre, à cause des nombreuses descriptions médicales qui ont tendance à nous faire perdre le fil de l'intrigue. le rythme du roman est donc un peu étrange mais au final, j'ai passé trois jours intenses aux côtés de Julia et Bridie.

La description de Dublin en 1918 est vraiment réussite et nous sommes frappé par la pauvreté, l'occupation britannique et le combat pour voir naitre la république d'Irlande, et bien sur l'épidémie de grippe. Emma Donoghue raconte aussi les atrocités que l'Église catholique a fait subir a toutes ses femmes qui tombaient enceintes hors mariage.

J'ai beaucoup aimé Julia qui est très humaine et empathique, c'est aussi une très bonne infirmière. J'aurai aimé en savoir davantage sur Tim, son frère ou sur Bridie (partie un peu trop rapidement). C'est un roman qui a encore plus de sens, puisqu'il est sorti en pleine pandémie du Covid.

Lien : https://missmolko1.blogspot...
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Nous sommes à Dublin, Irlande, en 1918. La guerre n'est pas encore finie. le monde entier est en proie à la pandémie de ce qu'on appellera "la grippe espagnole" qui fera plus de morts que la Première Guerre Mondiale. Les hommes sont au front, ou morts, ou rentrés blessés. Parfois la blessure est invisible, comme Tim, le frère de Julia Power, infirmière, qui est rentré avec le syndrome du "Shell Schock", le choc des obus qui rendent des soldats tremblants, fous, catatoniques, ou bien muets, incapables de parler, comme l'est Tim.
Julia est infirmière dans un hôpital de Dublin. Dans un nouveau service d'obstétrique et infections, car on a remarqué une forte hausse des cas de grippe espagnole parmi les femmes enceintes. Les gens portent des masques, se méfient des gens trop proches, ceux qui ont déjà eu la grippe sous une forme bénigne sont immunisés, comme Julia. Elle traverse la ville à vélo, puis en tramway tous les jours pour aller travailler dans ce nouveau service. Pendant trois jours, Julia va être confrontée à la difficulté de faire naître des bébés alors que leur mère est atteinte de la grippe, que tout doit être désinfecté à l'acide phénique, les mains cent fois lavées au savon carbolique, tous les instruments et les gants et les thermomètres doivent être soit désinfectés soit bouillis, et c'est dans une petite pièce, une grande chambre vide, avec une seule fenêtre, que tout ça doit être fait.
On croise dans ce livre les brancardiers "gueules cassées" démobilisés, les nonnes, bonnes soeurs catholiques qui prétendent tout savoir sur le sujet des soins, mais qui ne se gênent pas pour réprimander une infirmière qui ne suivrait pas leurs ordres, même si certains tiennent plus de la superstition que de la science.
On rencontre plusieurs mères prêtes à accoucher qui sont installées dans ce pavillon, et qui sont atteintes du virus à différents stades. La contagion est telle que l'incubation se fait en deux jours. La mort peut survenir en quelques heures, en 6 jours maximum, dans les formes graves. On se fie à la couleur de la peau : rouge pour le début : la fièvre, puis bleu : la cyanose par manque d'oxygène, puis marron lorsque le corps lâche. Les malades sont atteints comme d'une pneumonie gravissime et foudroyante. Et chez les pauvres à Dublin, les trois quarts des habitants, en fait, la famine qui perdure en Irlande fait que ces femmes ne mangent presque pas. Elles nourrissent leur mari, si elles en ont un, puis leurs enfants, puis elles en dernier. Et la tradition veut qu' "on n'aime pas son mari si on ne lui fait pas douze enfants".. Sachant que peu survivront, avec la misère.
On croise aussi une jeune bénévole, qui est en fait dans un couvent que "gèrent" les Soeurs, pour les filles-mères. Ces couvents faits d'esclavagisme et de vente de bébés, comme les Magdalene Sisters, ont perduré jusque dans les années 70. le Catholicisme Irlandais a la mainmise sur quasiment toute la vie des gens. Et comme tous les medecins sont partis au front pour y soigner les blessés, les infirmiers et infirmières aussi, il ne reste plus beaucoup de personnel soignant, ni de coton, ni de blouses, ni de tabliers, ni de vrais repas. Les infirmières restantes meurent malgré le port du masque, ce sont de véritables héroines, de véritables combattantes.
Ce livre nous offre, en plus d'une belle histoire, un instantané de la misère en Irlande catholique pendant la première guerre mondiale. L'auteure, Emma Donoghue, irlandaise de Dublin, y a ajouté des personnages ayant réellement existé, et s'est documentée sur la santé et l'obstétrique à cette époque, sur la vie des hôpitaux, sur la vie à Dublin en pleine guerre. C'est stupéfiant la manière dont elle peut nous plonger dedans dès la première page. Je n'ai pas pu lâcher ce livre.. nuit blanche, presque.
C'est remarquable d'authenticité, beaucoup de choses sont abordées, l'actualité de l'époque, les moeurs, les rebelles de la "Pâques Sanglante", ceux qui ont commencé la rébellion contre l'Angleterre.. ce livre est pour moi une perfection. Féministe. Beau et tragique. Il se lit tellement facilement aussi. C'est l'Histoire. C'est la Vie.
Lien : https://melieetleslivres.fr/..
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