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sur 5469 notes


Depuis longtemps, j'avais envie de le découvrir et en même temps peur d'être déçue. J'ai enfin lu mon premier Dostoïevski et je ne regrette pas !

Raskolnikov jeune étudiant qui a arrêté ses études vit à St Petersbourg dans une petite chambre lugubre. Il va assassiner sa logeuse, une vieille femme qui profite de la pauvreté des uns pour s'enrichir. Mais tout ne va pas se passer comme prévu, la soeur de la logeuse fait irruption dans la pièce et il est contraint de l'assassiner. .. Il s'enfuit et va à partir de ce moment avoir des remords qui vont le ronger et le conduite au délire, il aura des hallucinations, il va frôler la folie et la paranoïa.. .. Dostoievki nous raconte tout ce qui se passe dans les méandres de son cerveau, ses émotions, ses pensées, ses tourments.

le style de l'auteur m'a plu. La première partie du roman où il raconte le meurtre, j'ai adoré ainsi que le dernier ou il parle de la Sibérie, je l'ai trouvé magnifique !
Beaucoup de passages avec des dialogues et monologues, il a fallu que je m'habitue cela ressemblait beaucoup à une pièce de théâtre. Je suis la première surprise d'avoir autant aimé cette lecture, je vais relire Dostoievki, c'est sûr !
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Un pavé littéraire qui se lit à la vitesse d'une blague carambar. Un "binge reading".
Après cette lecture, on se rend mieux compte que bon nombre de productions culturelles autour des conséquences psychologiques d'un crime ne font que décliner des thèmes explorés magnifiquement par Dostoïevski.
Le crime en lui-même est rapidement évacué et l'enquête policière n'est qu'un prétexte pour approfondir les atermoiements moraux du criminel, ses stratégies pour justifier son crime et sa folie indicible qui le conduit irrémédiablement à participer à cette enquête et à son dénouement.
Raskonilkov, le personnage principal et l'auteur du crime, se pare de questionnements nietzschéens pour esquiver les apitoiements de ses proches. Les récits parallèles de ceux-ci ne le sont guère puisqu'ils participent à l'intrigue principale tout en épaississant le contexte dans lequel baigne le crime.
De la fin justifie les moyens aux commandements divins en passant par les mécanismes de l'ascension sociale, Dostoïevski décortique admirablement les ressorts de nos justifications quotidiennes poussées à leur paroxysme.
Un livre que je prendrais volontiers sur mon île déserte au risque de me faire perdre la raison.
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Comment aurais-je apprécié ce roman si je ne l'avais pas abordé nimbé de sa réputation de chef-d'oeuvre absolu de la littérature internationale de tous les temps ?

Qu'aurais-je pensé de ces 561 pages aussi dense qu'une purée mousseline réhydratée avec trop peu d'eau ?

Aurais-je suivi ce lymphatique personnage aussi sympathique que la porte de prison que j'aurais finalement aimé le voir franchir bien plus tôt qu'à la quasi toute fin de ce pavé ?
Sûrement NON !

Que j'ai trouvé ce roman long, lent, redondant et lourd !

Navré de l'écrire !!

Connaissant tout de même l'argument du livre (les tourments d'un homme coupable d'un double homicide) je m'attendais à y trouver une espèce de Monsieur Madeleine subissant la tempête sous son crâne pour savoir un autre soupçonné à sa place.
Que nenni !
Rien !
J'ai subi les atermoiements, mais pas les affres, d'un type odieux, hautain, persuadé d'appartenir à une catégorie humaine supérieure, regardant la plèbe de toute sa suffisance, autorisé de sa propre autorité, du fait de sa grandeur, à donner la mort à quiconque pourvu quand même que cet acte soit suivi de hauts faits utiles ses prochains.

Et ce monsieur qui a quitté les bancs de l'université pour traîner toute la sainte journée dans son galetas, vautré sur son divan décati, dégoûté par la charitable pitance servie par une 'servante' qu'il dédaigne comme il dédaigne les maigres leçons particulières qu'il donnait pour gagner quelques subsides va entraîner dans sa perte l'intégralité de ses proches pourtant prompts à lui porter secours et assistance si ce n'est amour !
Détestable personnage.
Même les quelques actions positives qu'il va daigner commettre (souvent sous l'emprise l'alcool) sont sans panache.

Et comment aurais-je qualifié ce style si je ne l'avais pas su génial ?
D'horriblement lourd, sûrement!
Surtout ces interminables tirades terriblement pontifiantes dont nous gratifient ces interlocuteurs divers que sont le préfet de police ou l'ex-employeur de la soeur de notre 'héros' par exemple.

J'avais pourtant envie de lire ce classique depuis longtemps (pour ma culture, pour l'avoir lu...) mais j'en retardais toujours le démarrage, par crainte essentiellement.
Pas facile de se coltiner un tel monument !
Côté monuments, j'en resterai désormais aux Hugo, Dumas ou Zola qui m'ont donné tellement plus de bonheur de lecteur que ce marathonesque périple que je termine aujourd'hui, heureux quand même de l'avoir fait, rien que pour me dire justement que je l'ai fait, à chacun sa satisfaction.

Quel châtiment sera le mien que d'avoir commis un tel crime que cette inqualifiable critique ?
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La critique d'oeuvres anciennes me semble difficile lorsqu'on n'a pas de bagage littéraire spécifique, ou une passion particulière pour l'époque, le lieu ou l'auteur, c'est pourquoi je me prête assez peu à ce genre de critiques, me limitant aux ouvrages contemporains sur lesquels j'estime avoir meilleure prise. Seulement, Crime et Châtiment, malgré son ancienneté et son aura monumentale, semble moderne, ou, pour mieux dire, atemporel : son véritable sujet, au-delà de l'histoire de Raskolnikov, est le sentiment humain dans son essence ; la culpabilité de Raskolnikov, principalement, mais aussi la honte de Sonia, l'amour de Svidrigaïlov, etc. L'objet du roman, c'est la peinture détaillée d'une partie sombre de l'âme humaine.

Pourtant, il se lit avec une incroyable facilité. La langue est belle, bien sûr, très belle, même, mais elle se présente sans aucune lourdeur. le découpage en parties et sous-parties est harmonieux et structure le récit. Même les points qui pourraient rebuter le lecteur non averti, tels que la profusion de noms et de surnoms à la tonalité ressemblante, ou d'étranges réactions et situations (sans doute propre à l'époque, à la culture du pays ou à la langue russe), ne gênent pas, au contraire, contribuent à cette aura cohérente et impressionnante, et à lui donner son cachet.

Les personnages sont finement dessinés, leurs sentiments et l'évolution de ceux-ci sont d'une précision et d'une réalité troublante ; l'isolement et la folie suinte au travers des pages. Avant de se plonger dans le livre, mieux vaut s'assurer de sa vigueur morale et mentale, car on se sent immanquablement concerné par cette culpabilité, elle nous ronge et pèse sur notre réalité même entre deux séances de lecture : elle nous quitte seulement une fois l'ouvrage terminé. Lire ce roman, c'est s'exposer à la solitude qui accable le héros, c'est comprendre avec angoisse qu'elle l'accompagnera et le torturera tant qu'il se taira, c'est subir avec lui cette torture. J'ai été soufflé, bouleversé par cette oeuvre : son pouvoir évocateur est d'une force peu commune.
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Un étudiant misérable qui, par la force d'une fierté, d'une prétention et d'un égocentrisme inouis, s'invente un dessein à la Napoléon.
Une étude psychologique si fine qu'elle en est redoutable.
Mais pas que, il y a mille autres "petites" choses, histoires, détails, personnages. Ceux-ci sont tous scrutés à la loupe et plus vrais que nature avec leurs qualités et leurs défauts,qu'ils soient au premier plan ou éphémères.
Et cette société russe qui a un charme fou, malgré sa rudesse et sa rusticité.
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Un livre à la narration troublante, parce qu'elle suit aussi bien la chronologie des événements que les pensées parasites de Raskolnikov que ses obsessions. L'idée de trouver le salut dans la misère et la souffrance est poussée à son extrême. On ne sait pas quand le protagoniste va déraper ni comment il se sortira de cette situation. Les personnages sont nombreux, très travaillés et reconnaissables. Celui qui n'a jamais lu de littérature russe pourra être perdu entre surnom et nom complet, mais c'est un coup à prendre. Chacun incarne une facette de la personnalité de l'auteur et deviennent de fait des porte-paroles contradictoires, ce qui créé un monde presque fou. Fait étrange, celui qui ne lit que les premières pages et les dernières pages de chaque chapitre pourra comprendre toute l'intrigue. On a l'impression que l'auteur a écrit plusieurs dissertations, mais quelles dissertations !
C'est aussi là que le lecteur va devoir s'accrocher. le monde de Dostoïevski dans cette histoire oscille entre paranoïa, entrée et sorties théâtrales. Ca grouille de partout, la syntaxe est hachée, l'écriture nerveuse. A partir de la troisième partie, on commence à lire plus facilement parce que Raskolnikov sort de sa folie fiévreuse. Néanmoins, vous devrez vous accrocher pour saisir toutes les idées et le cheminement des idées de chaque personnages.
Lien : http://biblio.anassete.org/?..
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Dostoïevski plonge d'abord dans la psychologie du criminel avec une précision parfois troublante. Il s'amuse ensuite des détails de l'enquête, des retournements de situations, et crée une course-poursuite entre le criminel et l'enquêteur, tantôt se confrontant, tantôt se fuyant, tenant le lecteur tendu jusqu'à la révélation finale. Si certains dialogues (comme souvent avec Dosteïski) tirent, à mon goût, un peu en longueur (on lui pardonne néanmoins, il était payé au mot…); je crois que c'est de loin mon roman préféré de cet auteur. L'histoire ne se contente pas d'interroger les motivations du crime, mais explore la difficulté du repentir, du pardon, ou de l'acceptation. La conclusion est bouleversante, typiquement russe, dans le sens où cela m'a fait penser à des motifs souvent explorés par Tolstoï.... (Plus sur Instagram)
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Ce livre fût ma première lecture russe, une vraie découverte pour moi et ça m'a donné envie d'en lire plus.
L'intrigue est selon moi secondaire, ce qui m'a vraiment séduite c'est la justesse et le soin mit dans la psychologie de chaque personnage. L'écriture est incroyablement riche et les descriptions sont précises. Cependant la version que j'ai lue me semblait un peu trop complexe, je crois que j'en lirais une autre si je venais à me replonger dedans.
Le plongeon dans le monde russe était une bonne expérience que je prendrais la peine de lire d'autres romans de Dostoïevshi et autres auteurs russes (sans doutes en commençant par Les frères Karamazov, et pourquoi pas Guerre et Paix de Tolstoï).
La lecture m'a prit du temps (pour des raisons personnelles) mais finalement je trouve que c'est un livre qui se lit relativement facilement. Choisir de le lire aussi m'a prit du temps Les avis de ceux qui l'avaient lu avant moi m'avaient fait un peu peur sur ce point, j'avais eu l'impression que je n'arriverais pas à comprendre ou que lire ce roman me donnerait des migraines, finalement c'était une belle lecture et ma tête en sort indemne.
Dostoïevski est considéré comme un grand auteur, et je comprend pourquoi !
Une lecture que je conseille, même aux réticents.
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Quel voyage en compagnie d'idées fantômes
dont les manifestations visibles font penser à la maladie mentale. Comme un formatage obscur et confus qui serait au plus profond de chacun, et qui influencerait tous nos actes. C'est le cas du personnage principal de ce roman qui me donne l'impression de n'être qu'une excroissance de ce monde caché, ne pouvant agir que sur la partie superficielle de lui même, quelques soient son intelligence et ses efforts pour intervenir plus profondément, comme s'il devait lutter contre le diable. Il se retrouve du coup incapable de dépasser sa « nature » qui lui impose une certaine façon d'être, de penser et de se comporter, prisonnier de ses limites profondes. Poussé ainsi au crime sans véritable motif matériel, il devient comme hanté par son acte, sans pour autant que l'on puisse parler de remord, plutôt poussé par un besoin de mise en conformité avec lui même. Et puis, il y a les autres, toute une galerie de personnages très typés mais presque tous à l'étroit dans leur personnalité, qui ne savent pas ou n'arrivent pas à être ce qu'ils voudraient être, ou ne supportent pas ce qu'ils sont. Et ce hiatus est à l'origine de leurs comportements erratiques comme l'alcoolisme, l'hystérie, le renoncement, ou le suicide. D'autres, les plus altruistes, les moins ambitieux, les moins scrupuleux, ou les plus mystiques semblent échapper plus facilement à leurs contradictions, mais ce n'est qu'une question d'échelle d'intensité. Tous ces personnages de Dostoïvski , complexes et passionnants, donnent à réfléchir. Ils font de ce livre un chef d'oeuvre que je m'étonne de ne découvrir que si tard et dont je recommande vivement la lecture. La traduction de Markowicz est réaliste, reproduisant le plus souvent le langage parlé, avec toutes ses imperfections. Il en résulte une coloration très vivante dans cette atmosphère lourde.
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Ils y sont tous : envie, luxure, assassinat, paresse, orgueil...La rédemption n'a de sens que si elle se nourrit de l'amour.
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