On compare parfois la cruauté de l'homme à celle des fauves ; c'est faire injure à ces derniers. Les fauves n'atteignent jamais aux raffinements de l'homme. le tigre déchire sa proie et la dévore ; c'est tout. Il ne lui viendrait pas à l'idée de clouer les gens par les oreilles, même s'il pouvait le faire.
Mais alors que deviendra l'homme, sans Dieu et sans immortalité? Tout est permis, par conséquent, tout est licite? - Ne le savais-tu pas? Tout est permis à un homme d'esprit, il se tire toujours d'affaire.
"Mais toi, tu as tué, tu t'es fait pincé, et maintenant tu pourris sur la paille."
Voilà ce qu'il me dit le salaud.
Dans les rêves, surtout durant les cauchemars qui proviennent d'un dérangement d'estomac ou d'autre chose, l'homme a parfois des visions si belles, des scènes de la vie réelle si compliquées, il traverse une telle succession d'événements aux péripéties inattendues, depuis les manifestations les plus hautes jusqu'aux moindres bagatelles, que, je te le jure, Léon Tolstoï lui-même ne parviendrait pas à les imaginer.
- L'échelle du vice est la même pour tous. Je me trouve sur le premier échelon, tu es plus haut, au treizième, mettons. J'estime que c'est absolument la même chose : une fois le pied sur le premier échelon, il faut les gravir tous.
- Le mieux donc est de ne pas s'y engager?
- Evidemment, si c'est possible.
- Eh bien, en es-tu capable?
- Je crois que non.
Rien n'est plus pénible pour un malheureux que de voir tous les gens se considérer comme des bienfaiteurs...
Les sots existent dans l'intérêt des gens d'esprit.
Partout le cerveau des hommes cesse aujourd'hui ironiquement de comprendre que la véritable garantie de la personne réside non dans un effort personnel isolé, mais dans la solidarité des hommes.
Qu’un homme s’éprenne du corps d’une femme, même seulement d’une partie de son corps (un voluptueux me comprendrait tout de suite), il livrera pour elle ses propres enfants, il vendra son père, sa mère et sa patrie ; honnête il ira voler ; doux, il assassinera ; fidèle il trahira. Pouchkine les a célébrées en vers ; d’autres ne les chantent pas, mais ne peuvent les regarder de sang- froid.
Surtout n’ayez pas tant honte de vous-même, car tout le mal vient de là.
" (...) D'ailleurs, sans croire à l'immortalité de l'âme, l'humanité trouve en elle-même la force de vivre pour la vertu. Elle la puise dans son amour de la liberté, de l'égalité, de la fraternité... "