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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
[Livre audio lu par Gabrièle Valensi]

« Je suis un rêveur, j’ai si peu de vie réelle. »

Je n’attendais pas Dostoïevski à ce tournant. On reconnaît sa plume torturée et fervente, un tantinet larmoyante, bien sûr, mais il se fait aussi tendre. Gabrièle Valensi a dans la voix une rondeur posée, un sourire au bord des lèvres qui portent parfaitement l’ingénuité des protagonistes. Ils sont touchants, émouvants à travers leur rencontre improbable dans la nuit pétersbourgeoise. Leur naïveté, leur solitude, leur difficulté à s’incarner dans le monde social, sont dépeints avec une grande habileté et une profondeur qui les rend vivants. Ce plaidoyer pour les rêveurs restera cher à mon cœur.
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Les nuits blanches, ce sont peut-être des moments de fulgurances dans la morose poursuite de la vie.

C'est une rencontre, qui rompt le recommencement sans relâche des journées du rêveur. C'est une rencontre entre deux êtres enfermés dans leurs tumultes. C'est une rencontre qui les sauve, qui les extirpe de leur quotidien cyclique, de leurs espérances vaines.

L'un, le rêveur, erre dans les rues de Petersbourg, comme dans le labyrinthe de sa solitude.
L'une attend l'homme qu'elle aime et qui lui a promis de venir la chercher..

Un conte sentimental, empreint d'espoir autant que de nostalgie, qui fait hélas écho à nos solitudes contemporaines.
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Les nuits blanches n'est ni un pavé, ni un grand roman psychologique à la russe plein de personnages torturés. Mais c'est une merveilleuse histoire d'amour, extrêmement touchante, dans le cadre somptueux et tellement romantique de Saint Pétersbourg… de quoi dépasser ses idées reçues sur Dostoïevski dont c'est une oeuvre injustement méconnue.
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Au regard des températures froides du dehors, c'est tout logiquement que j'ai choisi de plonger au coeur de l'univers d'un très vieil ami : Dostoïevski ! Séduite par le résumé de la quatrième de couverture, j'ai directement été séduite par les premières lignes. Chaque phrase résonne comme un appel à l'humanité. Des considérations d'enfants sont déployées avec toute la profondeur de l'expérience d'un coeur écorché. Ce roman est en réalité une longue conversation, digne des plus grandes pièces de Tchekhov simplement entrecoupée par le génie littéraire du roman russe. Une histoire d'amour diablement triste, terriblement tragique, qui ne cesse de courir à se perte dans l'exaltation des émois amoureux. Un triangle amoureux, tant de fois traité dans la littérature, dont le perdant ressort grandi. En moins de cent pages, cet ouvrage nous percute, vient visser une flèche en notre coeur. C'est bien épris d'une compassion infinie que nous souhaitons refermer ce roman.
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Époustouflant !
Une nuit magique et la rencontre de deux âmes en peine. Dostoïevski nous entraîne facilement dans son émouvant récit. C'est envoûtant. Il nous prend par la main pour nous emmener au plus haut des cieux où tout est pur et où la passion amoureuse emporte tout sur son passage, tel un raz de marée. Nous sommes dans un conte de fées.

Et alors que nous flottons sur un nuage de bons sentiments, un violent coup de massue nous ramène à la réalité. Il nous confronte aux bas fonds de l'humanité et nous rappelle ce qu'il peut y avoir de plus mauvais en l'être humain.

J'ai lu peu de textes aussi puissants.
C'est ma première rencontre avec Dostoïevski et je suis déjà convaincue de l'étendue de son talent. Je n'ai qu'une seule envie, tout lire de lui. 
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« Les Nuits blanches« est le douzième récits deDostoïevski écrit en 1848. C'est une nouvelle de 86 pages, et un texte d'une rare intensité. La couverture de ce livre édité aux éditions Babel représente « La fille du Boyard« , un tableau de Ivanovitch Sourikov. Ce roman se déroule sur quatre nuits, le long hiver s'achève, nous sommes à Saint-Pétersbourg en mai et c'est le tout début des fameuses « nuits blanches » durant lesquelles le soleil ne s'absente que deux heures par jour… Un jeune homme totalement solitaire, sans amis, ni relations, se sent abandonné de tous. Il habite depuis huit ans Saint Pétersbourg et il assiste tous les ans au même manège, le départs des habitants les plus aisés vers leurs maisons de campagne. Il est prit de frayeur à l'idée de rester seul et il décide d'errer dans la ville, « sans rien comprendre à ce qui m'arrivait » dit-il.
–Nuit Première
« Ma nuit fût plus belle que le jour » voici comment Dostoïevski fait débuter le récit des quatre nuits passées par son narrateur. Alors qu'il rentrait de ville très tard et qu'il approchait de chez lui en longeant le quai d'un canal, il aperçoit une jeune fille qui semble pleurer un amour qu'elle croit perdu… Il l'a sauve d'un homme malvenu et c'est ainsi que débute la rencontre entre ses deux âmes en peine. Lorsqu'elle lui demande pourquoi sa main tremble il lui répond « Je suis timide avec les femmes« . Durant ses quatre nuits, ils vont se confier l'un à l'autre. Il lui dit : »C'est comme un rêve, je n'avais jamais imaginé qu'un jour je pourrai parler à une femme. » « J'ai déjà vingt-six ans, et je n'ai jamais vu personne (…) Je ne fais que rêver, qu'un jour, peut-être, je finirai par rencontrer quelqu'un. (…) Amoureux de l'idéal, de celle que je vois dans mes rêves. (…) Je me meurs de solitude. » (…) « finalement tout ce que je demande, c'est (…) qu'elle ne me rejette pas au premier geste (…) et me dise deux mots rien que deux mots. » « Je suis un rêveur; j'ai si peu de vie réelle. » La jeune fille « Il y a une condition pour que vous reveniez : d'abord ne tombez pas amoureux de moi…c'est impossible je vous assure. »
-Nuit Deuxième



J'ai choisi de vous présenter quelques extraits qui m'ont particulièrement touché. Elle s'appelle Nastenka et lui c'est un rêveur, « le rêveur (…) n'est pas un être humain (…) il loge de préférence dans les coins les plus inaccessibles (…) une fois rentré chez lui, il s'incruste dans son coin, comme un Bernard-l'hermite… » « Maintenant, il est riche de sa vie propre. » Mais un royaume de rêveries qui bientôt s'effondre, « sans trace, sans bruit et sans fracas. » « La nuit est tombée dans sa chambre, son coeur est vide et triste (…) » puis « rêve nouveau, bonheur nouveau. » « Nous sommes si mécontents de notre destin, notre vie nous pèse tellement ! » Face à cette vie triste et sans âme, notre narrateur trouve refuge dans le rêve. « Il est lui-même l'artiste de sa vie, qu'il la crée lui-même, d'heure en heure selon ses nouvelles lubies. » « Et ce monde de conte, ce monde fantastique quand il se crée (…) comme si vraiment ce n'était pas un fantôme. » Il passe de longues nuits d'insomnie et lorsqu'il s'endort enfin s'est avec « une douleur si languissante, si douce au fond de l'âme ? » « Ces rêves sans chair. » « Depuis longtemps j'avais prononcé mon verdict sur moi-même. » « J'ai perdu en vain les meilleurs années de ma vie ! » Dans son avenir il ne voit que la solitude d'une vie renfermée . Ce sentiment que la vie lui est interdite. « Ils vivent pour de bon » ajoute t'il, « même les rêves doivent lutter pour survivre« . Il construit son présent en fonction « d'un passé qui ne reviendra plus. » Il erre tel une ombre, morne et triste dans les ruelles et les rues de Pétersbourg. Nastenka a 17 ans, elle raconte son histoire à son tour et son amour pour un jeune homme locataire chez elle un an auparavant, partit pour Moscou et qui aurait dû la revoir depuis trois jours…


-Nuit Troisième
Nastenka prononce une phrase cruelle sans en ressentir toutes les conséquences, sans le vouloir « Je vous aime parce que vous n'êtes pas tombé amoureux de moi. » Il ressentit à cet instant une tristesse terrible. Elle ajoutera « Je vous comparais tous les deux. Pourquoi n'est-il pas vous ? pourquoi n'est-il pas comme vous ? Il est moins bien que vous même si je l'aime plus que vous. »
-Nuit Quatrième
« Mon Dieu sur quoi tout cela s'est achevé ! » (…) « mes nuits s'achèvent ce matin« . Nastenka : « Oh mon Dieu ! si je pouvais aimer deux hommes en même temps ! oh, si vous étiez lui ! oh, s'il était vous ! » et Dostoïevski de conclure sur ses mots « Mon Dieu ! une pleine minute de béatitude ! n'est ce pas assez pour toute une vie d'homme ?…«
Ce livre n'a que les apparences du roman sentimental, en réalité c'est « un faux roman d'amour » d'une profonde tristesse. La noirceur vient de la souffrance du narrateur, de cet amour platonique, de cette obsession pour une jeune fille rencontrée dans la rue, de ce coup de foudre à sens unique en quelque sorte, les attentes de l'un n'étant pas celles de l'autre et inversement. Cet homme est un rêveur et sa confrontation à la réalité est brutale. L'histoire se penche sur son rapport à l'amour, en fait on peut presque dire qu'il tombe amoureux d'un rêve, d'une obsession…c'est aussi un ouvrage sur le rapport au temps, à la réalité. Un grand classique dont je vous conseille vivement la lecture ou la re-lecture tant ce roman de Dostoïevski est à mon sens actuel, dans le sens ou l'amour, ses variations, ce qu'il provoque comme bouleversements en nous, est tout simplement éternel.
Lien : https://thedude524.com/2008/..
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Je referme Les nuits blanches de Dostoïevski le coeur meurtri d'avoir lu une histoire aux sentiments si réalistes. Un jeune homme raconte, entre ces pages, les quelques nuits qui changèrent à jamais sa vie. L'auteur décrit à merveille ce sentiment de solitude ambiant que l'on ressent tous, je pense, un jour ou l'autre dans notre vie. La justesse des mots, la beauté des dialogues et la naïveté du narrateur m'ont pris au coeur. J'ai adoré cette lecture et je ne peux que la conseiller.
Lien : https://www.parlonsfiction.c..
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Les nuits blanches est un ouvrage d'un style très classique. Il parle d'amour et de néant. Nous suivons un personnage à travers une de ses déambulations nocturnes, ce dernier rencontre l'amour puis, se fait décevoir.
La trame de cet ouvrage est assez banale, la plume est toutefois assez belle, mais j'eus du mal à me faire marquer par ce livre.

Luc
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Lorsqu'il écrit « Les nuits blanches » en 1848, DOSTOÏEVSKI n'a alors publié que deux romans : « Les pauvres gens » et « le double », et n'a pas encore été emprisonné ni condamné à mort (il sera gracié à la dernière minute) pour sa participation au cercle Petrachevski.

Nouvelle intimiste portée par seulement deux personnages, « Les nuits blanches » est une histoire d'amour accouchée des profondeurs de Pétersbourg, la ville faussement rutilante, qui par ailleurs se trouve être le troisième protagoniste de cette confession douloureuse.

Car il s'agit bien ici d'une confession. Un homme, le narrateur, déambule dans les rues de Pétersbourg, solitaire et torturé. Une jeune femme de 17 ans est approchée par un inconnu trop rapidement entreprenant. le narrateur intervient et fait fuir le coquin. S'ensuivent de longs dialogues entre lui et la jeune femme, Nastenka, tous deux vont confier leur parcours, leurs ressentis, leurs peines, leurs souffrances.

Le narrateur s'entiche rapidement de la jeune fille. Ils vont se revoir pour échanger des mots, des pensées, des souvenirs, pendant quatre nuits. le narrateur tombe follement amoureux. Seulement, Nastenka, orpheline, habite chez sa grand-mère possessive, où vit depuis peu un jeune locataire féru de littérature, qui est loin de laisser indifférente la jeune fille.

« Les nuits blanches » est peut-être le plus poétique des textes de DOSTOÏEVSKI, qui pourtant, au-delà de son génie de conteur, a toujours été un piètre modeleur de phrases. Ici, par ses évocations de Pétersbourg mais aussi des sentiments des deux personnages, il met sa plume en exergue de manière étonnante et singulière. D'ailleurs, tout le texte est un hommage appuyé à la poésie russe du XIXe siècle. Les quatre nuits, sous forme de confessionnal, laissent place à un matin au goût d'échec, dans une dernière partie désenchantée, d'une noirceur totale.

L'amour en version russe : impossibilité d'aimer, suffocation dans les sentiments, passion suivie de désillusion, isolement, détresse, soliloques sombres. Dans ce texte, DOSTOÏEVSKI n'est pas encore cet écrivain peignant d'immenses fresques psychologiques, il est dans l'intime, mais déjà dans une grande souffrance morale.

« Pourquoi, par une espèce de magie, par la lubie d'une force qui nous reste inconnue, les larmes jaillissent-elles des yeux de ce rêveur, ses joues pales et mouillées se mettent-elles à brûler et toute son existence se remplit-elle d'une joie si incontrôlable ? Pourquoi de longues nuits d'insomnie s'effacent-elles comme un seul instant, dans une joie, dans un bonheur infini, cependant qu'au moment où le rayon rose de l'aurore vient frapper sa fenêtre et où l'aube éclaire sa chambre renfrognée d'une lumière douteuse et fantastique, comme chez nous, à Pétersbourg, notre rêveur, fatigué, épuisé, se jette sur son lit et s'endort dans les derniers frémissements d'exaltation de son esprit maladivement bouleversé, enfin, pourquoi le fait-il avec une douleur si languissante, si douce au fond de l'âme ? ».

La postface est signée Michel del CASTILLO et revient sur l'homme abominable et torturé que pouvait être DOSTOÏEVSKI. La traduction d'André MARKOWICZ colle au plus près des préoccupations humaines et stylistiques (absence de style) de DOSTOÏEVSKI. MARKOWICZ a traduit l'intégrale de DOSTOÏEVSKI, il lui a redonné toute sa puissance, sa maladresse émouvante, il a fait le choix de ne pas embellir son écriture. Pari hautement réussi. « Les nuits blanches » peut être ce pied à l'étrier donnant accès aux chefs d'oeuvre de l'écrivain, ceux qui laissent un goût inaltérable dans la gorge, une expérience unique qui marque une vie à tout jamais.

https://deslivresrances.blogspot.com

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Les Nuits blanches, c'est une histoire d'amour. Enfin, le début de l'histoire : la rencontre elle-même, l'attente de la deuxième rencontre, la connaissance de l'autre, l'espoir des rendez-vous suivants… et tous ses corollaires : le coeur qui bat, l'exaltation des sentiments encore incertains, l'incertitude de l'attente, la déception…

Le livre contient l'ensemble des sentiments amoureux, et c'est écrit dans le magnifique style si personnel de Dostoïevski. L'ensemble est réussi, à un degré près. L'émotion qui m'a touchée est purement littéraire, juste liée au plaisir de lire un texte superbement écrit, mais il m'a manqué l'émotion que peuvent procurer les personnages eux-mêmes. Dès le départ, la fin de l'histoire est prévisible (enfin, n'est-ce pas le sort de toutes les histoires d'amour ?).

Au final, j'ai apprécié cette lecture, mais davantage par la beauté de l'écriture que par le caractère des protagonistes. Mais après tout, qu'importe ? Seul compte le plaisir que l'on ressent.
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