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EAN : 9782253087564
352 pages
Le Livre de Poche (09/03/2016)
3.85/5   20 notes
Résumé :
«Certaines personnes ne peuvent monter dans un train sans s’imaginer qu’elles sont sur le point de pénétrer dans le grand inconnu.» Ainsi commence l’une des treize nouvelles écrites entre 1967 et 2000, inédites en France, et qui composent ce recueil. Chaque texte, pur bijou de littérature, possède sa propre lumière grâce à l’évocation aiguisée des personnages et des lieux, une insatiable curiosité, une bouleversante intensité dans la narration. Des histoires émouvan... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Découverte de l'Anglaise Margaret Drabble avec ce recueil qu'on m'a offert. J'ai premièrement été attirée par le contraste entre le titre Une journée dans la vie d'une femme souriante et le portrait peint par Thomas Cooper Gotch qui orne la couverture. Une belle et jeune femme tout sauf souriante. Un paradoxe lexico-visuel en quelque sorte qui incite à commencer l'ouvrage.

Le recueil comporte treize nouvelles qui furent écrites entre 1967 et 2000. Qui plus est, elles sont inédites en France. Et la large fourchette chronologique permet de voir l'évolution de l'écriture et des sujets de Mrs Drabble. Autre atout qui d'emblée invite à la découverte.

Et, last but not least, la grande Joyce Carol Oates en parle comme d'《un recueil débordant d'une vie finement observée, et de l'empathie infinie de l'auteur pour les femmes ordinaires, qui s'avèrent tout sauf ordinaires.》Munie de tous ces arguments convaincants, comment résister à l'appel de ces histoires? Je me lance.

Qu'en est-il après lecture? Un ravissement. Une captation de mon intérêt de lectrice dès le premier récit. Je découvre chez Margaret Drabble un style très plaisant, tout en finesse et avec une pointe d'ironie qui caractérise souvent la littérature anglaise. Des nouvelles joliment écrites donc, mais pas que cela. Car le fond importe autant chez elle que la forme. Ses histoires mettent en scène des couples, adultères à plusieurs reprises. Ses hommes et ses femmes sont souvent la proie de sentiments et d'émotions contrariées. Les situations varient, du cocasse au drame en passant par la nostalgie ou l'illusoire . Margaret Drabble évite pathos et sinistrose pour nous offrir des personnages touchants, si proches de tout un chacun, humains dans leurs faiblesses et leurs erreurs, ordinaires, et pourtant, comme le signalait JCO, aucunement banals.
L'auteure dépeint l'amour et les relations amoureuses avec acuité et sensibilité. Rien n'est jamais facile en la matière, encore moins quand ce sentiment se joue en toute clandestinité. Elle invite à voir le miroir aux alouettes que l'amour devient parfois; ses personnages tendent à découvrir ne pas connaître leur partenaire, ni eux-mêmes, ni les fondements de leur relation. Bien malin qui peut prétendre à une totale certitude en cela.

On retrouve dans plusieurs récits des fulgurances de compréhension, autant d'épiphanies qui éclairent l'esprit des protagonistes, en bien ou en mal. La conclusion de la première nouvelle, "La Tour Hassan", en est un merveilleux exemple. Si bien décrit qu'à la lecture, on ressent presque de façon physique cette soudaine et forte impression.

Je comptais piocher de temps à autre une histoire en commençant ce livre. Gourmande et comme prise aux rets des phrases de Mrs Drabble, je ne pus m'empêcher de les lire à la suite.
Si le hasard place ce titre sous vos yeux, n'hésitez pas à tenter le voyage!
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Bien inspiré celui qui a choisi pour titre de ce recueil celui de la nouvelle éponyme, la huitième parmi les treize textes qu'il contient. Il résume à lui seul l'atmosphère et la tonalité de ces quelques tranches de vies à travers lesquelles l'auteur se fait fort d'explorer les pensées les plus intimes des femmes. Et derrière la façade d'un visage souriant, il s'en passe de belles.

Les nouvelles sont ici proposées dans l'ordre chronologique de leur parution, entre 1967 et 2000 ce qui permet de suivre en filigrane l'évolution de la condition féminine. Britannique jusqu'au bout de la plume, Margaret Drabble manie l'ironie avec finesse et invite ses héroïnes à marcher dans les traces de celles qui ont enrichi la littérature anglaise bien avant elles. de vers de Wordsworth en romans de Jane Austen, en passant par quelques références à Shakespeare, les femmes dont nous parle l'auteure s'inscrivent dans une modernité qui n'oublie en rien son héritage.

Ces femmes nous disent beaucoup sur le bonheur et la difficulté mêlés d'être une femme. Que ce soit au travers de la vie de couple, de la vie professionnelle ou de la perception de soi. L'auteure les saisit dans des moments clé et pénètre au plus profond de leurs pensées avec une acuité remarquable. Qu'il soit question d'envie, de regrets, de remords, de colère, de calculs, d'hypocrisie ou de dégoût. Dans la tête de Chloé découvrant pour la première fois un environnement étranger, dans celle d'Helen et ses rêves d'ailleurs, dans celles de Viola ou de Hannah habiles dans l'art de se voiler la face et de se convaincre du pur hasard de leurs actes, ou encore dans celle d'Elsa, la veuve joyeuse. Toutes ces femmes tentent à leur manière de gagner leur liberté, un mot qui n'a pas le même sens selon que l'on s'assume ou pas.

Chacune de ces nouvelles est d'une efficacité redoutable, dans un style précis et une aptitude à dessiner de quelques traits des personnages vivants et des atmosphères palpables. Pas d'effets de manche ou de chutes spectaculaires. Simplement l'impression d'avoir côtoyé au plus près quelques échantillons de l'espèce féminine et d'avoir assisté comme aux premières loges à leur évolution, leur envol ou leur métamorphose. Sans que jamais aucune ne perde sa part de mystère.

Un recueil remarquable, une belle contribution à la littérature britannique qui imprègne tant l'auteure et un témoignage savoureux à destination de tous ceux qui aimeraient savoir ce qu'il se passe parfois dans la tête des femmes.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Ces nouvelles écrites entre 1966 et 2000 par Margaret Drabble sont un petit bijou ! Avec finesse, elle nous dépeint des femmes du quotidien. Adolescente, épouse, mère, veuve : elles traversent le temps . Des nouvelles comme des instantanés de l'existence, de situations. Femmes aimantes mais souvent mal aimées, comme dans "La guerre en cadeau" où une mère porte à son fils un amour absolu. Les hommes (maris, amants) ne sont pas tendres avec elles et pourtant, malgré tout, elles composent de leur mieux. Et Margaret Drabble avec un sens aigu de l'observation mais aussi de l'humour parvient à nous couper le souffle, à nous remplir les yeux de poissons d'eau, ou à nous serrer le coeur tant ces nouvelles sont de qualité exceptionnelle et si justes! Que ce soit un voyage de noces, une actrice qui tombe sous le charme d'un manoir, d'une professeure en pèlerinage sur les traces de son poète favori, d'une femme qui retrouve son ancien amant dans un café, d'un voyage en train : toutes ces femmes sont finement décrites avec leurs états d'âme, leurs envies et leurs regrets. La nouvelle "Une journée dans la vie d'une femme souriante" n'a pas pris une ride.
Des nouvelles absolument épatantes !
Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
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Le sourire de la dame en couverture aurait dû m'avertir de l'attrape.

Quelques treize histoires ennuyantes de femmes ordinaires quoique bien écrites par une femme ennuyeuse que je me suis littéralement forcé de terminer.

J'en ai mal aux bras à force de les avoir tordus.

Je comprends à présent pourquoi seulement 5 critiques ont été enregistrées pour cette fiche-ci.

Je ne crois pas pouvoir lire le reste de l'oeuvre de la dame.

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Une prose simple et touchante, des personnages mémorables qui tentent de naviguer les attentes des celles et ceux qui les entourent. Une autrice que j'aimerais continuer de découvrir.
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critiques presse (1)
Telerama
30 mars 2016
Grande romancière, Margaret Drabble sait concentrer dans ses textes courts ces instants de vie où tout est bouleversé.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Elle répondit sans réfléchir : « Oh, je ne dors plus avec Oliver. » Au moment même où elle parlait, elle se demanda comment elle avait pu faire une telle erreur et comment elle pourrait la rattraper. Heureusement, la moussaka arriva à cet instant, ce qui évita d’avoir à poursuivre sur ce sujet. Mais une fois qu’il fut évité, elle regretta qu’il soit abandonné. Elle pensa dire la vérité – qu’elle n’avait plus couché avec personne depuis qu’elle avait couché avec lui, que depuis trois ans elle dormait seule, et qu’elle se préparait à dormir seule jusqu’à la fin de sa vie. Mais elle n’était pas absolument certaine qu’il avait envie de l’entendre, et elle savait que cette phrase, une fois qu’elle l’aurait exprimée, ne pourrait plus jamais être retirée, si bien qu’elle se tut.

Il examina sa moussaka : « Ça m’a l’air bon. » Il prit une bouchée, puis posa sa fourchette. « Ah, quelle expérience proustienne ! Je n’y crois pas. Je ne peux pas croire que je suis assis ici avec toi. Ce plat a le même goût que toi. Il me fait penser à toi. Tu es si belle, si ravissante, ma chérie. Je t’aimais tellement. Tu me crois quand je dis que je t’aimais vraiment ?
— Je n’ai couché avec personne depuis la dernière fois que j’ai couché avec toi.
— Oh, ma chérie. »
Elle se sentit défaillir, s’éloigner dans un soupir, aspirée dans un tourbillon fatidique comme Paolo et Francesca plongeant en enfer, impuissants, dans la chute inexorable des véritables amants entrelacés. C’était comme si trois années de solitude n’avaient été qu’une simple pause, une longue respiration avant que la nature de leur lien – damnation et destinée – soit enfin révélée. Elle se tourna vers lui : « Mon chéri, je t’aime. Qu’y puis-je ? Je t’aime. » Lui, dans le même souffle, murmura : « Je t’aime, je t’aime tout le temps, j’ai envie de toi. » Et ils s’embrassèrent, leur visage déjà si proche qu’ils n’eurent pratiquement pas à bouger.

Comme de nombreux romantiques, ils avaient l’habitude de conspirer avec le destin en se remémorant les noms des restaurants où ils étaient allés et les rues qu’ils avaient empruntées quand ils étaient amants. « Ceux qui oublient, oublient, lui déclara-t-il plus tard, ceux qui n’oublient pas se retrouvent. »
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Et quand elle rentrerait à Cambridge, elle s'inscrirait peut-être à ce cours sur l'art et l'architecture de la Renaissance italienne. Elle n'y connaissait pas grand-chose en iconographie, mais elle voyait bien que cela avait de l'intérêt. Un peu comme tout, d'ailleurs. Tout avait de l'intérêt.

"La veuve joyeuse"
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Elle ne s'intéressait pas à son corps. Ce n'était pas un sujet que l'on pouvait envisager avec plaisir; si pour l'instant, de façon très éphémère, elle était jolie, elle s'attendait chaque jour à voir sa beauté se flétrir et ne voulait s'appesantir ni sur le plaisir ni sur la peur. C'était une femme raisonnable.

"Une journée dans la vie d'une femme souriante"
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Elle eut à nouveau une pensée pour ses enfants; elle avait tellement été persuadée qu'elle serait un jour assise dans une pièce comme celle-ci, avec d'autres parents, et qu'elle écouterait quelqu'un faire des discours ennuyeux et stupides et distribuer des prix à ses trois enfants. Elle avait tellement espéré de la vie. Elle s'était attendue à les voir grandir, à voir leurs jambes s'allonger, à connaître leur visage d'adulte, leurs enfants. Il était impossible qu'un accident comme la mort puisse les séparer d'elle. Et pourtant, ce sont des choses qui arrivent, tous les jours.
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Certaines personnes ne peuvent monter dans un train sans s'imaginer qu'elles sont sur le point de pénétrer dans le grand inconnu, comme si la notion de mouvement était indissociable de celle de découverte, comme si chaque déplacement du corps était aussi un déplacement de l'âme.

"Un voyage à Cythère"
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Videos de Margaret Drabble (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Margaret Drabble
http://www.librairiedialogues.fr/ Delphine de la librairie Dialogues nous propose ses coups de c?ur du rayon Littérature étrangère : "Rendez-vous à Positano" de Goliarda Sapienza (Le Tripode), "Seul le grenadier" de Sinan Antoon (Actes Sud) et "Quand monte le flot sombre" de Margaret Drabble (Bourgois). Réalisation : Ronan Loup. Questions posées par : Élise le Fourn.
Retrouvez nous aussi sur : Facebook : https://www.facebook.com/librairie.dialogues/ Twitter : https://twitter.com/dialogues Instagram : https://www.instagram.com/librairiedialogues/
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