Autant il était agréable et parfois fascinant d'entendre le regretté Pr Draï dans ses conférences ou à la télévision le dimanche matin, autant la déception est grande quand on aborde ses livres. Celui-ci, sur Abraham, est sans doute le moins pénible à lire, non à cause de sa difficulté, mais de ses maladresses de style, de langue et d'expression écrite de l'auteur, meilleur orateur qu'écrivain. Heureusement, le jeu en vaut la chandelle : appuyé sur une solide culture rabbinique et une bonne connaissance de l'hébreu, l'auteur dégage les grandes lignes de force du livre de la Genèse et en explique originalement les thèmes fondamentaux, autour de la personne d'Abraham. Un ancien adage juif explique que les actes des Pères sont des signes pour les fils : quiconque se dit, à tort ou à raison, "fils d'Abraham", consultera donc ce livre avec profit, malgré ses défauts formels.
Commenter  J’apprécie         20
Un essai qui retrace la "vie "d'Abraham. L'auteur se base sur les textes saints, la Bible et les textes de la religion juive. Il réfléchit au rapport antre l'étymologie le sens des noms de personnage et de lieux qui à eux seuls racontent déjà toute une histoire.
Ce qui m'a particulièrement intéressé: les rapports entre, Abraham et Nemrod (celui de la tour de Babel), Sara et Agar, Isaac et Ismaël.
avertissement, assez complexe mais vraiment très intéressant!
Commenter  J’apprécie         30
(Saraï et Hagar, concubine d'Abraham, et le mot 'HAMAS). C'est pourquoi Saraï utilise le mot 'HAMAS pour qualifier son opprobre naissant. 'HAMAS désigne la violence corruptrice et corrosive, celle qui avait sévi avant le Déluge qu'elle avait fini par provoquer (Genèse VI-11).
Note : on observera qu'en langue arabe ce mot est au contraire connoté fort positivement si ce n'est glorieusement. Il semble parfois que des langues affines se situent l'une au regard de l'autre en position de symétrie inversée, comme les mythes d'Amérique du Nord et d'Amérique du Sud étudiés par Claude Levi-Strauss dans ses "Mythologiques".
p. 270