Vous devenez alors pur regard, regard sans visage. Vous n’êtes plus que vision. Laissez cette vision, telle une lampe, éclairer à 360 degrés. Laissez-vous aller dans cette transparence sans fond, sans limites, comme si vous étiez ébahi, stupéfait. Vous êtes alors pure lumière, simple présence. Savourez l’intensité de cette présence, sans plus aucune séparation entre le sujet (vous) et l’objet (le ciel). Ressentez l’impact de cette contemplation sur l’ensemble de votre corps tactile, de votre être, qui s’étale à l’infini. Vous êtes le ciel, sans forme délimitée, mais lumineux, éveillé et d’une limpidité parfaite. Vous êtes une vaste ouverture, comme un écran de cinéma sans cadre ou un cristal de roche exceptionnel.
Vous êtes ciel, vous êtes lumière. Un. Simple. Ouvert. Sans rien à protéger. Totalement offert, et pourtant dans une totale sécurité. Constatez qu’il n’y a plus de séparation entre intérieur et extérieur, comme si un barrage s’était rompu. Les eaux de vous et les effluves du ciel se sont mélangés. Elles ne forment plus qu’un seul océan.
Dans les traditions de sagesse, la réalité est souvent décrite comme non-dualité : deux choses que l’on croyait être séparées n’en font qu’une. Par exemple, le sujet et l’objet, ou moi et le monde. D’ordinaire, je me sens séparé des choses. Je me sens perdu dans le monde, comme le libertin de Pascal, que le silence des espaces infinis effraie.