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Citations sur Une vie française (227)

La vie n’était rien d𠆚utre que ce filament illusoire qui nous reliait aux autres et nous donnait à croire que, le temps d’une existence que nous pensions essentielle, nous étions simplement quelque chose plutôt que rien
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L’autre n’était que le reflet trompeur de soi-même, le miroir chargé d’apaiser la terreur d’une insondable solitude. Nous avons tous la faiblesse de croire que chaque histoire d’amour est unique, exceptionnelle. Rien n’est plus faux. Tous nos élans de cœur sont identiques, reproductibles, prévisibles. Passé le foudroiement initial, viennent les longues journées de l’habitude qui précèdent le couloir infini de l’ennui. Tout cela est embossé dans le creux de nos cœurs. Le rythme et l’intensité de ces séquences dépendent uniquement de notre taux d’hormones, de l’humeur de nos molécules et de la rapidité de nos synapses. Notre éducation – notre dressage, devrais-je dire – se charge du reste, c’est-à-dire de nous faire croire qu’un esprit obnubilé, un ventricule palpitant et une queue bien raide sont les marques bienheureuses de je ne sais quelle grâce divine ou surnaturelle accordée au cas par cas aux mortels que nous sommes. L’amour est l’un de ces sentiments sophistiqués que nous avons appris à développer. Il fait partie des divertissements opiacés qui nous aident à patienter en attendant la mort.
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Une succession de soleils et de lunes sous lesquels je fus pétri, manipulé, avalé, léché, caressé, cent vingt heures d’un voyage étincelant durant lequel j’eus l’impression qu’un chaman glissait dans ma poitrine des papillons aux ailes incandescentes.
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Certains soirs, lui rendre visite, après mon travail, était une véritable épreuve. Au point qu'il m'était impossible de lui témoigner la moindre marque d'affection. Je m'asseyais à ses côtés, et comme elle, je regardais, en silence, dans la direction de la fenêtre. Je lui en voulais de ne pas être comme les autres, de ne pas s'être accrochées, quand il le fallait, au filin de nylon bleu, de m'infliger tant d'intranquillité et de souffrance. D'autres fois, j'entrais dans sa chambre et la serrais dans mes bras comme un père qui rentre d'un long voyage. J'étais alors persuadé que tout cela finirait un jour, qu'il suffisait d'être patient, de respecter l'oeuvre du temps, de prendre sa main et de la serrer pour qu'elle comprenne que j'étais là, que je ne lâcherais pas, ni maintenant, ni jamais.
Predre un enfant, ne serait-ce que par fragment, est une ordalie. Une épreuve quotidienne dépassant l'entendement des dieux et celui des hommes. C'est un tourment qui ne finit pas, un poids qui n'écrase pas les épaules mais, plus insidieusement, pèse à l'intérieur de nous-même et enserre le coeur.
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Il me semble que c'est à cette époque, sida oblige, que l'amour pur et dur redevint un sujet de préoccupation à la mode. Suivant la logique de l'évolution et les lois du conditionnement, je paraissais donc condamné, à terme, à expérimenter une nouvelle fois ce sentiment. Mais en la matière, je ne nourissais plus aucune illusion. Je tenais l'amour pour une sorte de croyance, une forme de religion à visage humain. Au lieu de croire en Dieu, on avait foi en l'autre, mais l'autre, justement, n'existait pas davantage que Dieu. L'autre n'était que le reflet trompeur de soi-même, le miroir chargé d'apaiser la terreur d'une insondable solitude. Nous avons tous la faiblesse de croire que chaque histoire d'amour est unique, exceptionnelle. Rien n'est plus faux. Tous nos élans de cœur sont identiques, reproductibles, prévisibles. Passé le foudroiement initial, viennent les longues journées de l'habitude qui précèdent le couloir infini de l'ennui. Tout cela est embossé dans le creux de nos coeurs. Le rythme et l'intensité de ces séquences dépendent uniquement de notre taux d'hormones, de l'humeur de nos molécules et de la rapidité de nos synapses. Notre éducation -notre dressage devrais-je dire - se charge du reste, c'est à dire de nous faire croire qu'un esprit obnubilé, un ventricule plapitant et une queue bien raide sont les marques bienheureuses de je ne sais quelle grâce divine ou surnaturelle accordée au cas par cas aux mortels que nous sommes. L'amour est l'un de des sentiments sophistiqués que nous avons appris à développer. Il fait partie des divertissements opiacés qui nous aident à patienter en attendant la mort.
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Il semblait y avoir deux Martine Villandreux. Celle qui donnait l'image d'une femme largement émancipée, épanouie, à l'humeur libérale, que l'on sentait capable de séduire, d'aimer et ne se cachant pas de goûter à tous les plaisirs de la vie. Et l'autre, engoncée dans un catholicisme de convenance, corsetée des petits principes économes de la bourgeoisie, bardée de tous les poncifs de la mesquinerie conservatrice, sévère, austère, inclémente, avec toujours en bouche des remarques blessantes et des observations perfides. Soumis aux exigences de la seconde, on était toujours étonné qu'un visage si parfait, un corps à ce point séduisant pût abriter une âme aussi noire.
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Je crois m'être méfié de Braguette dès la première seconde où je l'ai vu. Il incarnait à mes yeux cette variété de salaud lumineux, de nanti désinvolte dépourvu de conscience politique, pour qui les femmes étaient un divertissement au même titre que le golf, les courses de côte et le slalom spécial. [...]. Il était la parfaite incarnation du salopard mythique aux exigences d'ogre que les femmes aiment tant combler.
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