Ab Absurdo, tome 1

Le dessin parait enfantin, simplet, avec ces petits bonhommes ronds, style "tête à Toto", les personnages sont tout petits, en bas de la case, il y a 4 vignettes par histoire et un grand aplat de couleur vive pour compléter la case. Mais détrompez vous, on reconnait tout de suite de qui il s'agit, c'est très expressif et très efficace, et ce côté enfantin rend toutes les formes d'hypocrisies que dénonce cet opus hilarantes et ridicules. Marc Dubuisson s'en prend à un peu tout le monde et plus particulièrement les personnages publics et politiques. C'est digne de l'humour du Canard Enchainé (au mieux de sa forme). Je suis depuis un moment ses publications sur facebook, c'est toujours pertinent, même quand il fait de l'humour noir, c'est fin et le rire est au rendez-vous toutes les 4 cases.

Plus d'un a refusé d'ouvrir le livre à la vue de la couverture. Un bonhomme bâton et puis quoi encore? A ces personnes je leur confirme de rester avec leur série de 48 pages avec un scénario basique. Car ils risqueraient d'être perdu face à l'humour caustique, pointu, féroce et sans pitié de Marc Dubuisson. le bédéaste montre dès la première page l'excellence de son talent. Il faut avoir l'esprit de synthèse pour faire passer un message en quatre cases, sans décors avec des petits bonhommes bâtons. En quelques bulles l'essentiel est dit avec une maîtrise du mots hors du commun.

Ame sensible s'abstenir. Marc Dubuisson a la critique sévère et sans pitié. Tout y passe pour jouer avec de l'absurde et de la cruauté. le plus amusant c'est que les sujets restent, malheureusement, toujours d'actualité, bien que la publication date de 2016. Ainsi les racistes, les homophobes, les misogynes, les hypocrites politiques (pléonasme?)... se révèlent dans leur bêtise, leur intolérance, leur incohérence... Il vaut rire de ces pensées destructrices de société que d'en pleurer. Et on s'amuse encore et encore. Parfois, même on prend plaisir à relire certains gags. C'est tellement impertinent et provocateur que l'on en veux encore. Cela tombe assez bien puisque c'est le premier tome d'une série de quatre. Au moins l'année débutera avec une bonne nouvelle des rires.
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« Ab absurdo » est un blog qui parait sur le portail Lapin. Devant son succès, c'est logiquement qu'il est adapté en format papier par la maison d'édition du même nom. Les strips, résolument absurdes, fonctionnant plutôt bien en ligne, qu'en est-il de leur lecture successive sur le papier ? Près de 200 strips vous attendent pour un humour tantôt grinçant, tantôt décalé.

La plupart des strips sont construit sur un gaufrier à quatre cases. Quelques variantes existent mais elles sont rares. le dessin très sommaire impose à l'auteur de baser son humour majoritairement sur les textes et les dialogues. Si « Ab absurdo » s'est fait très politique ces derniers mois, c'est moins le cas dans ce premier tome. Les blagues sont plus universelles et moins dépendantes du moment où elles sont publiées. En cela, c'est plutôt réussi.

Si Marc Dubuisson revendique l'absurde, avec des chutes souvent surprenantes, cela touche souvent à un humour noir. Sans être trash, les strips peuvent vite faire grincer des dents. Les sujets restent variés, touchant à des thèmes larges. Si on rigole finalement peu, on sourit souvent et rares sont les chutes qui tombent à plat. Marc Dubuisson propose une régularité dans la qualité de ce qu'il propose assez remarquable, pour peu que l'on adhère à son humour bien évidemment.

Le principal écueil de l'ouvrage est son dessin. Minimaliste, il n'exprime pas grand-chose. S'il permet de grandes tirades, c'est surtout le vide qui nous saute aux yeux. L'auteur sait, pas de petites expressions, faire passer l'humour avec son dessin, mais il faut parfois bien regarder pour voir. Si sur un écran d'ordinateur, on pouvait accepter la petitesse des personnages, au format papier (du A6 ici) ça devient limite.

Ce passage de blog « Ab absurdo » au format papier est formellement une réussite. Les strips se lisent sans peine à la suite, sans l'impression de répétition et de lassitude. En revanche, concernant le dessin, le choix d'un si petit format gêne parfois la lecture. du coup, on ressent bien que les planches ont d'abord été pensé pour l'écran. Dommage.

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