Après Conquistador, nous avons le droit d'attaquer un nouveau diptyque initié par
Jean Dufaux, qui, décidément, prend goût à ce genre de format, avec Sortilèges !
Dès les premières pages, j'ai pu être un peu choqué par le dessin : on se croirait vraiment dans un dessin animé, dans le bon comme dans le mauvais sens du terme. de manière générale, je suis assez mitigé sur le trait de
José Luis Munuera : autant, la plupart du temps (exception faite de l'héroïne), les dessins des personnages me choquent, autant il réussit à faire de magnifiques planches sur les animaux, les foules et les contextes urbains. D'ailleurs, les araignées sont extrêmement bien (je pèse mes mots !) dessinées, et ce n'est pas ma tasse de thé, mais pour d'autres raisons que l'appréciation du dessin ! Plus que le dessin, c'est la mise en page de cette bande dessinée qui m'a un peu agacé. En effet, les bulles de pensée sont mal utilisées et, en plus, le lettrage ne rend pas la lecture aisée. L'expérience de lecture n'en est pas facilitée donc.
Pour ce qui est du contenu scénaristique,
Jean Dufaux ne nous sert pas une histoire aussi rocambolesque que de coutume, mais un univers plus complexe que ce que j'ai pu lui connaître. Piquant des inspirations au monde de la fantasy et du fantastique, il met en place une histoire classique de princesse ayant maille à partir avec une parentèle jalouse, sur fond de complots politiques et dans un univers empli de créatures plus maléfiques les unes que les autres. La thématique principale tourne alors de cette question : qu'est-ce que l'individu (amour, choix personnels, prédestination ou libre arbitre) face à un monde en guerre ? L'aspect classique de cet ensemble m'empêche de me prononcer complètement, donc j'attendrai le second tome pour totalement apprécier ou non. Notons tout de même un traitement original de certains personnages (dont Gaspard : j'imagine que l'effet « Game of Thrones », très à la mode en ce moment, est passé par là…) et quelques scènes de nudité ça et là, sans grand intérêt, cela ne tourne pas au voyeurisme mais plus à l'effet de style, alors ça va.
Un premier tome intéressant, mais qui lance ce diptyque de manière peu épique et c'est sûrement ce qui manque ici : du souffle épique, que diable ! Il faut y croire, un peu ! Il me manque ici des scènes pour rager devant la foule plutôt que de pleurer dans son coin !
À voir pour la suite.