Dolorosa soror

Dérangeant.

Comme le titre l'indique, nous rentrons dans un univers sadomasochiste hétéro et lesbien.

Le roman démarre bien, bien écrit, baigné dans la culture, très érotique, comme peuvent l'être les gentils jeux et pratiques SM, mais assez rapidement, on bascule dans le malsain. Des filles cassées et abîmées (de l'intérieur) en psychanalyse motivationnelle. Pathétique et malsain (encore), avec pratiques scato et uro. le sang coule. Et jusqu'où vont-elle aller ? Sombre, dérangeant et interrogeant, ce qui est indéniablement l'objectif de l'autrice, parfaitement rempli au demeurant.

Ce n'est pas du gentil SM. Plus profond, plus violent, plus sombre, noir même. Loin très loin d'encenser une pratique. Ce n'est pas une lecture de divertissement. Notez-le, mais lisez-le.

On pourrait croire que ce livre est un simple roman érotique qui traite du sadomasochisme comme n'importe quel autre bouquin. Il n'en est rien du tout. Certes, l'intrigue principale est celle de l'auteure, qui nous raconte son histoire avec le sadomasochisme, comment elle en est arrivée là et pourquoi elle aime autant ça. Mais ce livre est beaucoup plus profond (sans mauvais jeu de mots). On pourrait s'attendre à un vaste enchaînement de déboires sexuels (bon ok, c'est aussi un peu le cas), mais en réalité, l'histoire nous pousse à nous demander "mais jusqu'où va-t-elle aller ?"
Le lecteur est lié à la narratrice par cette envie de toujours vouloir en savoir plus. Quand la narratrice a mal, le lecteur souffre en retour mais a aucun moment on ne franchit la barrière du "sale". Pourtant, l'écriture est crue, mais l'auteur réussit parfaitement à intégrer ce côté-là à une écriture plus tendre, voir poétique. D'autre part, la volonté de "se faire mal" n'est pas gratuite, la narratrice nous présente les différentes étapes mentales qui l'ont menée à avoir besoin du sadomasochisme pour se punir elle-même afin de se sentir mieux. Cette partie plus psychologique n'est pas réellement développée, mais on ressent que sa place est importante sans qu'elle ne soit évoquée à longueur de temps.
Ce sombre roman ne répond pas aux critères des "romans érotiques" que l'on connait, il n'est pas là pour combler la curiosité malsaine du lecteur, mais une véritable tension est présente tout au long de l'oeuvre, et à aucun moment on ne tombe dans les clichés du sadomasochisme "gentillet" qui pourrait pourtant beaucoup plus plaire au grand public.
Cette prise de risque (car même si c'est un roman autobiographique, je pense tout de même que c'est une prise de risque) apporte beaucoup, cela donne au roman un côté "unique", il parle de sexe mais reste un roman très sombre. Ce livre marque les esprits et ne peut laisser indifférent qui que ce soit, positivement ou négativement.
Lien : http://oukouloumougnou.blogs..

Roman dur, fort, et extrêmement littéraire (la construction de roman dans le roman est ingénieuse). Comme souvent en récit SM on entre dans une certaine surenchère, mais les points de vue différents permettent de s'écarter d'un schéma classique. L'introduction de plusieurs personnages, avec des relations différentes, rend aussi le récit plus intéressant - en dehors de scènes de sexe et de domination qui sont puissantes.

Le livre fait partie d'une trilogie qui est de plus en plus dure (je ne relirais pas le dernier, alors que j'ai lu de nombreuses fois celui-ci)

Livre sidérant, de par la clarté de l'écriture, et puis ce qu'il raconte, bien sur. Florence Dugas joue avec le lecteur, le vraisemblable et ce qui ne l'est pas, brouille les pistes.

Une histoire forte, qui ne laisse pas indiffèrent.
En refermant le livre, je suis restée troublé par la profondeur de cette relation " hors normes" ( ?) et son dénouement .