Employeuse de
Jean-Jacques Rousseau (elle l'a d'abord éconduit avant de le mettre au turbin), Louise Dupin a depuis sombré dans l'oubli, comme beaucoup de ces contemporaines. Pourtant, elle faisait les beaux jours et la pluie dans le monde des littérateurs et philosophes des Lumières. C'est ce qu'explique très bien Frédérique Marty dans la préface exhaustive de ce livre, qui permet de recontextualisé le texte de Louis Dupin. Il explique d'ailleurs à juste titre, que les salons tenus par les femmes de l'époque étaient reconnus pour leurs qualités, et surtout, elles-mêmes écrivaient, pensaient, politisaient, loin d'être plus bêtes que leurs contemporains masculins dont nous attendons encore parler contrairement à elles.
Pléthores d'ouvrages sont sortis ces dernières années au sujet de l'invisibilisation des femmes à travers
L Histoire. On sait depuis que ce n'est pas un fantasme. Mais ce petit livre est peut-être plus encore édifiant à ce sujet...
Ce sont les mots mêmes, la plume même d'une femme du XVIIIe siècle qui nous parvient ici, avec ses propres revendications féministes.
Tout y passe déjà au XVIIIe siècle, alors qu'on a aujourd'hui l'impression d'un discours nouveau datant de 1968 et s'étant réactualisé plus récemment avec #metoo.
Ici, nous voilà bien devant une femme lettrée, écrivaine, philosophe du XVIIIe siècle qui revendique de manière extrêmement claire l'égalité entre les hommes et les femmes. Elle dénonce, ave des phrases extrêmement concises et claires tout à fait abordables, ce qu'on ne fait que répéter aujourd'hui. Par exemple, tout comme nous elle s'exprime au sujet de l'invisibilisation de ses prédécesseuses...
Une histoire des femmes qui n'en finit pas d'être redécouverte, hier déjà, comme aujourd'hui encore.