Il y a des destins plus marquants que d'autres. Des figures qui s'imposent.
Patrick Dupond fait partie de ceux-là. de ceux qui réussissent, qui tombent, se relèvent malgré tout. A l'annonce de son décès, j'ai levé les yeux sur ma bibliothèque et j'ai vu Etoile, son autobiographie, écrite en 2000. J'ai décidé alors de passer un week-end avec une légende de la danse. Et j'ai bien fait.
Patrick Dupond, c'est un gamin hyperactif qui a un talent pure. La danse et lui ne font qu'un. Capable de tous les exploits techniques dès son plus jeune âge, il va enflammer l'Opéra de Paris. Mais cette vénérable institution est toute en hiérarchie. A chaque étape qu'il brûle, l'opera le remet à sa place. Lui qui rêve de lumière et constamment repoussé dans l'ombre. Et pourtant, il est véritablement le plus doué de sa génération. A 17 ans, il décroche le titre de meilleur danseur du monde. Il sera au côté de Noureev, dansera pour les plus grands chorégraphes, sera l'une des plus jeunes étoiles. Avant la chute, qui était écrite. A voler trop haut, on se brûle les ailes. Les blessures, le licenciement, l'accident. Avant de se relever, de remonter sur scène. Et de danser. Encore.
Ce livre a 20 ans. Il fait la part belle aux débuts de
Patrick Dupond, à ses maîtres, à ses pairs. Peut-être sans modestie, diront certains. S'il est conscient de son talent, il n'oublie jamais de remercier ceux qui ont été là pour le guider. Et lui donner l'attention dont il avait tant besoin. Il se dévoile sans faux-semblants. Il révèle ses failles et ses excès. Sa joie surtout d'être sur scène. Et de danser encore. Ce livre a 20 ans, il n'y a pas encore son école de danse, Danse avec les stars et Prodiges, n'existent pas, ces émissions qui lui auront redonné une notoriété plus forte. Mais il y a tout l'amour pour cet art exigeant entre les pages. Bien assez pour nous faire regretter de ne pas l'avoir vu danser en vrai sur une scène. Et pour nous donner envie de le revoir danser cet étoile. Encore. Et encore.