AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,62

sur 1187 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Après avoir refermé ce livre, une question s'impose à mon esprit : Marguerite Duras, est-ce toujours une plume aussi particulière dans chacun de ses romans ? Une de celle qui vous frappe et que l'on n'oublie pas. On aime, on adore, on déteste, peu importe, on ne peut rester indifférent face à cette écriture si particulière. Une écriture poétique, brute, faite de silence et de non-dits et qui se laisse difficilement apprivoiser.

Qui est Lol V. Stein ? Personne ne le sait vraiment, ni le narrateur, ni sa meilleure amie, sûrement pas le lecteur et peut-être même pas elle-même. Mais là ne réside pas l'important. Est-il nécessaire de tout comprendre, de tout savoir pour apprécier une oeuvre ? Ce roman est bien la preuve que non. Ce sont les zones d'obscurités qui nous font apprécier la lumière et inversement. Comme dans un tableau de Rembrandt, tout en clair-obscur, ce récit nous invite à prendre le temps de le découvrir, de le lire, le relire et de l'approfondir pour en apprécier la saveur.

Ce roman, son histoire, son écriture, restent une énigme non résolue à l'image de son titre. Qu'est le “ravissement” de Lol V. Stein ? Tiré du verbe “ravir” évoque-t-il l'enlèvement ou bien l'extase ? A chacun de se faire sa propre idée à partir de son expérience de lecture. Pour ma part, Marguerite Duras m'a tout simplement ravie avec la lecture de ce roman.
Commenter  J’apprécie          184
Pas très fan de ce style d'écriture qui en fait ne nous raconte rien ou plutôt nous laisse tout imaginer.
La personnalité de Lol V Stein nous est présentée par un narrateur qui ne sait pas grand chose, collectant souvenirs d'une amie d'enfance et impressions fugaces.
Tout comme son nom (Lola - Dolores - Valérie Stein) Lol est tronquée : il lui manque les mots pour exprimer ce qu'elle a ressenti lorsque son fiancé Michael Richardson l'a quitté pour une autre. Elle a alors sombré dans une sorte de folie, un détachement, une absence de réaction qui l'a isolée.
Un style très recherché, poétique mais auquel je n'accroche que peu.
Commenter  J’apprécie          142
Malgré mon très grand scepticisme envers la vague de nouveaux romans qui a déferlé sur le 20ème siècle et englouti des siècles de littérature en balayant Flaubert et Balzac comme s'ils n'étaient que de simples clowns plus ridicules que talentueux, j'ai entamé ce roman sans grande conviction, persuadée que j'allais passer une petite centaine de pages à m'ennuyer ferme. Quelle erreur ! C'est bien écrit, bouleversant, prenant... l'émotion s'écoule de chaque phrase et vous submerge au rythme des mots qui s'épanchent sur le papier et vous vous perdez dans les méandres de l'esprit inaccessible de Lol V Stein, jeune bourgeoise abandonnée par son fiancé pour une autre lors d'un bal et qui ne se remit jamais de cette blessure, jusqu'à ce qu'elle revienne dans sa ville natale, où se joua son drame...
Et durant la totalité du récit, une même question qui se pose et qui ne sera pas résolue : quel est le réel problème de Lol V Stein ? Est-elle folle, ou au contraire, est-elle le seul être lucide dans un monde ravagé par la folie et le mensonge ?
Bref, une lecture que je n'ai pas regrettée malgré mon appréhension et que je conseille vivement, même pour ceux qui, comme moi, se raidissent lorsqu'ils entendent les mots "nouveaux romans".
Commenter  J’apprécie          121
Il y a des romans, et il y a des oeuvres : « le ravissement de Lol V. Stein » appartient certainement à cette dernière catégorie. Particulier, dans le travail de la langue et dans le style, il ne se laisse pas facilement approcher. Il a fait l'objet de mémoires et de thèses que je me suis amusée à survoler, espérant y trouver quelques éclairages, car il fascine, et déconcerte. Bien qu'elle tienne une place centrale dans le roman, Lol V. Stein se dérobe sans cesse, échappant à la réalité. On ne sait pas qui est vraiment cette femme, dans la mesure où c'est le narrateur, Jacques Hold, qui la construit, de ses interprétations, teintées de la fascination et de l'attirance qu'il a pour elle; il la construit également à travers les perceptions de Tatiana Karl, son amante, qui a été amie avec Lol au collège, sans qu'on en sache beaucoup cependant sur la qualité de leur relation. Ainsi, la folie de Lol est doublement donnée à voir, à travers les yeux de ces deux narrateurs peu fiables. Est-elle restée fixée à cette expérience traumatique non mentalisée de l'abandon telle qu'elle semble l'être, et comme ils semblent le penser ? Première lecture pour moi, il en nécessitera sûrement une autre pour se laisser mieux appréhender.
Commenter  J’apprécie          110
~ le ravissement ~

Lors du bal de T.Beach Lol V. Stein, tel un rapt, voit son fiancé, Richardson, tomber amoureux d'Anne-Marie Stretter. Lol dans ce ravissement, est ivre dans ce vacillement, jusqu'à s'oublier, jusqu'à frôler la folie. Elle appartient déjà au silence.

Peu après, elle épouse Bedford et disparaît dans une autre ville, dix ans & trois mômes plus tard, la famille s'installe à nouveau à S.Tahla, sa ville natale, Lol retrouve son amie Tatiana Karl, renoue avec son passé, ce passé pas si lointain mais déjà flou, si flou que je ne trouve les mots pour en parler sans le trahir par euphémisme ou exagération. Il est trop tard, elle sait qu'une partie d'elle qui ne reviendra jamais est restée dans ce trop tard !

Relativement complexe à lire, l'histoire est racontée par Jacques Hold, l'amant de Tatiana, qui a pour but de posséder Lol. Par vengeance ou par envie, Lol réinvente le passé, inverse les rôles & passe de l'autre côté du miroir, pour ravir à son tour l'amour à son amie.

Il est difficile de suivre & de donner un sens concret au roman, très psychologique, ambiguë. Lol est vaporeuse, évanescente, insaisissable, énigmatique, rythmée par la folie, le non-dit & le suggéré.

Mais avec Duras, faut-il au fond se soucier tant de l'origine des choses ? Duras, c'est une histoire d'amour, parce que toujours après avoir refermé l'un de ses romans, longtemps après il n'y a qu'elle !
Commenter  J’apprécie          90
En quelques mots.....

Écriture : ellipse, simplicité du vocabulaire, non-dit, truchement d'un narrateur ( Jacques Hold)

Lol V Stein: abandon, perte, délire , mort, sommeil, conformisme, folie, inachèvement

Atmosphère: identité incertaine, flou entre réel et fantasme, illusion, apparence, divagation
Commenter  J’apprécie          90
Jacques Hold, le narrateur (le lecteur n'apprend son nom que très tard dans le roman comme il découvre que celui-ci est secrètement amoureux de Lol V. Stein) nous conte ici la vie parsemée d'embûches qu'a été celle de Lol Valérie Stein. Cette jeune femme avait tout pour elle puisqu'elle était fiancée à un jeune homme qu'elle aimait et était ainsi promis à un brillant avenir. Cependant, tout bascule lors d'une fatidique soirée de bal durant laquelle elle vit son fiancé s'éprendre éperdument d'une autre.
Afin d'oublier sa peine, Lol V. Stein décidera alors de se réfugier dans le chagrin, la frustration et dans son refus de s'ouvrir au monde et aux autres. Cependant, d'une façon plus ou moins inattendue, elle fera la rencontre d'un homme du nom de Jean Bedford qu'elle acceptera d'épouser. Ce dernier l'emmènera alors loin de S. Tahla et ensemble, ils auront 3 enfants. S'agissait-il plus d'un mariage de raison que d'un mariage fondé sur l'amour ? Lol . Stein l'apprendra à ses dépends lorsqu'elle reviendra habiter S. Tahla et où elle retrouvera Tatiana, son amie d'enfance, qui était elle aussi présente lors de ce fameux bal qui a bouleversé et changé la destinée de notre héroïne.
Marguerite Duras nous ravit dans cet ouvrage en nous parlant notamment d'un amour, enfin plutôt d'une passion dévastatrice qui laisse des traces indélébiles sur la personne qui en a été la victime, de trahison et de solitude. Un magnifique roman à découvrir !
Commenter  J’apprécie          80
Après Moderato Cantabile lu plus tôt cette année et adoré, je poursuis l'exploration de l'oeuvre de Duras avec le ravissement de Lol V. Stein, qui marque le début de son cycle indien. J'y ai retrouvé une ambiance semblable et un style hors du commun, quoique plus hermétique dans le ravissement.

Ce roman ressemble à un mirage. Au premier coup d'oeil, on perçoit un tableau, mais on n'est pas certain d'en saisir le sens. On relit certaines phrases, deux fois, trois fois, et d'autres significations apparaissent. Comme une illusion d'optique, quand une image se cache derrière une autre. Déjà dans le titre. Ravissement, un état de satisfaction et de plaisir, mais aussi ravissement, un enlèvement et une perte. L'un ou l'autre, ou les deux. Et les noms des personnages et des lieux, si particuliers chez Duras, avec ces lettres. V. Stein, T. Beach, S. Tahla. L'histoire commence par un fiancé volé un soir de bal. de retour sur les lieux d'origine, après dix ans d'absence, Lol tente de réparer ce traumatisme, quitte à faire de nouvelles victimes. Évanescent et éblouissant, comme le soleil de midi.
Commenter  J’apprécie          70
C'est l'histoire d'un ravissement. Celui que Lol fait au narrateur, Jacques Hold, à Tatiana, et que surtout Lol V. Stein a subi, un soir au bal de T.Beach où en un soir, son amour lui a échappé. Elle devient alors incomplète, essaye de paraître pour être mais on ne réussit pas à l'atteindre, Lol... Elle "vous fuit dans les mains comme l'eau", un peu comme la Nadja d'André Breton.

Mais, j'ai aussi l'impression que c'est un ravissement qu'opère Marguerite Duras pour nous, lecteurs. J'ai le sentiment que, même si j'ai apprécié l'oeuvre je ne peux pas la comprendre comme je le voudrais. Il m'échappe une dimension. L'auteure joue avec la confusion, ne nous donne pas toutes les clefs. Son style est mystérieux. Nous ne savons pas si Lol est bien "dingue" comme Tatiana le dit ou si elle est guérie. Sa parole semble occultée et les hypothèses foisonnent. Les autres parlent bien souvent pour elle et quand seulement Lol parle, c'est pour dire qu'ils se trompent. Même le narrateur, Jacques Hold, nous conte son "histoire" et utilise parfois des marqueurs du mensonge. Que pouvons-nous alors savoir de Lol ? L'abolition d'un être, comme le pensait Marguerite Duras. Car autant les autres personnages, que l'abandon de Michael Richardson l'ont abolie.



Commenter  J’apprécie          70
L'écriture typique et justement si atypique de Marguerite Duras. Une histoire d'amour tuée dans l'oeuf, une femme à jamais marquée mais qui finit par se "réveiller". Des situations étranges qui font réfléchir. le mariage, l'adultère, l'amour.
Je ne trouve pas vraiment de mots pour décrire ce livre. J'ai aimé, on se sent ravi (;-)), emporté, par la folie ou l'amour ou la vie, on ne sait pas trop. Ce qui est sûr c'est que ce livre ne ressemble à aucun autre !
Commenter  J’apprécie          60




Lecteurs (2964) Voir plus



Quiz Voir plus

Marguerite DURAS

Quel est le bon titre de sa bibliographie ?

L'Homme assis dans le corridor
L'Homme assis dans le couloir
L'Homme assis dans le boudoir
L'Homme assis dans le fumoir

20 questions
190 lecteurs ont répondu
Thème : Marguerite DurasCréer un quiz sur ce livre

{* *}