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3,62

sur 1187 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
En terminant «Le Ravissement de Lol V. Stein» de Marguerite Duras, je ressens comme un soulagement, vraiment un gros soulagement, car ce livre est bien loin de nous offrir une «lecture détente ou plaisir», comme on dit...

C'est vrai que j'ai eu du mal avec ce livre, je l'ai trouvé très inégal. En fait, j'ai terminé ma lecture comme je l'ai commencée : je n'ai rien appris et j'ai l'impression d'être passée à côté de tout, je ne garde rien de cette lecture qu'un sentiment étrange, comme un échec. L'atmosphère malsaine –folie, mensonges, non-dits- m'a énormément pesé également, il est donc très difficile d'entrer dans l'histoire, de comprendre les personnages qui ne se révèlent que très peu tout au long du récit, qui restent distants, ce qui ne nous les rend pas vraiment passionnants et intéressants… le thème de l'amour absolu qui nous hante, nous bouleverse, nous fait souffrir, au-delà d'être troublant, se révèle tout aussi pesant, et je l'ai trouvé trop froidement évoqué ; j'ai eu beaucoup de mal avec cela, ainsi qu'avec l'omniprésence d'un passé qui inhibe et emprisonne l'héroïne…
Marguerite Duras donne l'impression de vouloir se rendre inaccessible, élitiste dans son écriture… et ça fonctionne. J'ai eu beaucoup de mal à suivre certains passages, là ou d'autres sont empreints d'un mystère délicieux, et d'une réelle beauté… Il faut s'arrêter pour les relire et s'en imprégner pleinement, et, bien qu'ils soient assez rares, ils sont les seuls à ne pas m'avoir fait regretter ma lecture.

Je ressors donc de cette lecture à l'image de ce qu'elle est : troublée, frustrée aussi de ne pas avoir tout compris, égarée. Je crois qu'une relecture s'impose, mais pour bien plus tard…
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Après avoir lu l'Amant et Moderato cantabile, j'ai voulu faire une dernière incursion dans l'univers littéraire de Marguerite Duras, et j'ai choisi le ravissement de Lol V. Stein, un de ses plus célèbres ouvrages, séduite que j'étais par ce titre mystérieux.
Mais de quel ravissement s'agit-il ?
Parmi tous les sens possibles de ce beau mot, on relève : perte de conscience partielle ou totale du monde extérieur.
Et on peut imaginer que c'est ce qui est arrivé à Lol V. Stein lors de ce bal au Casino de T. Beach. où cette femme, Anne-Marie Stretter a subjugué d'un regard le fiancé de Lol, a dansé avec lui la nuit entière puis est repartie le jour venant au bras de Michaël Richardson, laissant la jeune fille en état de sidération au milieu des plantes vertes.
De prostration en crises, le temps s'écoula tuant peu à peu son amour et ses élans. Alors elle se maria, quitta la ville pendant dix ans puis y revint, y retrouva Tatiana, son amie de jeunesse totalement oubliée et fit connaissance du narrateur de cette histoire. Ce narrateur tente de comprendre Lol ; il l'invente et la réinvente au cours d'un récit déstructuré, où l'héroïne apparaît plus comme un zombie que comme une personne vivante et agissante.
On peut difficilement parler ici de roman, tant l'intrigue, si minimaliste est quasi inexistante. L'intérêt se trouve donc ailleurs .... mais où ? Telle est la question !
Cela ne peut résider que dans la manière épurée dont Madame Duras nous conte cette histoire, sous forme d'impressions, sensations, émotions, suppositions, voire supputations émises par le narrateur.
Je l'ai entendue affirmer que parmi les écrivains, beaucoup ne savent pas ce qu'est écrire, alors qu'elle, bien entendu le sait..... C'est pourquoi sans doute elle nous inflige une succession de phrases creuses, très souvent consternantes de banalité, un chapelet quasi ininterrompu de platitudes, mais parfois excessivement travaillées, bien ciselées et dégoulinantes d'afféterie.
Ce qui compte pour elle, visiblement, c'est la phrase, son balancement, les mots choisis avec gourmandise voire maniaquerie .... et du coup, le sens importe peu et cela peut aboutir au ridicule, carrément !

Je ne puis résister au plaisir de donner quelques exemples :
page 47 : il ne reste de cette minute que son temps pur, d'une blancheur d'os.
page 48 : ç'aurait été un mot-absence, un mot-trou, creusé en son centre d'un trou, de ce trou où tous les autres mots auraient été enterrés. On n'aurait pas pu le dire, mais on aurait pu le faire résonner.
page 51 : puis, un jour ce corps infirme remue dans le ventre de Dieu.
page 62 : l'idée de ce qu'elle fait ne la traverse pas. Je crois encore que c'est la première fois, qu'elle est là sans idée d'y être, que si on la questionnait elle dirait quelle s'y repose. de la fatigue d'être arrivée là. de celle qui va suivre. D'avoir à en repartir.
Je vais cesser ici cette fastidieuse énumération.

Tout de même, son discours est parfois émaillé de quelques fulgurances stylistiques, mais trop rares pour que l'on puisse véritablement s'immerger dans l'atmosphère obsessionnelle qu'elle tente de créer, dans cette quête d'absolu où tout arrive dans la dimension du rêve, où l'on sent qu'elle cherche à capter l'éternité de l'instant.
Cela hélas est trop fugitif pour être convaincant !

Mon exploration de l'univers durassien s'arrêtera donc ici !

Et je reconnais éprouver une jubilation certaine à "exécuter" Madame Duras, si imbue d'elle-même, dont Pierre Desproges disait qu'elle avait écrit beaucoup de conneries et qu'elle en avait aussi filmé, avis que je partage pour avoir vu certains des outrages qu'elle a infligés au cinéma !
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Le retour d'une femme sur une déception amoureuse vécue des années auparavant, qui l'a fait chavirée dans la folie. Ce roman est difficile à lire car on n e sait pas vraiment qui est le narrateur et il me semble que ce n'est pas toujours le même; le fait aussi que la vérité de ce qui se dit et de ce qui est vrai n'est jamais clair. . Je n'ai pas vraiment accroché malgré la très grande qualité d'écriture.
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Je n'ai pas lu grand chose de Marguerite Duras. L'amant comme à peu près tout le monde, et puis quelques textes au détour de propositions d'ateliers d'écriture ainsi qu'un essai intitulé Ecrire, qui m'a laissée assez perplexe. Mais depuis qu'Agnès Desarthe a expliqué dans l'excellent Comment j'ai appris à lire la façon dont sa rencontre avec les livres de Marguerite Duras et plus particulièrement le ravissement de Lol V. Stein a définitivement scellé son destin de lectrice, je me suis jurée de tenter moi aussi l'expérience.

"Je lis le livre. L'étonnement reste vif. J'en ai le souffle coupé. Je n'ai jamais rien connu de tel. Une cadence, un rythme qui arrachent à la langue son col, ses souliers, sa cravate, son petit pardessus étriqué. La langue va nue, elle va neuve, elle est décollée des conventions. Je ne reconnais rien de ce qui me tétanise chez les adultes et que je trouve trop souvent dans les livres que l'on voudrait me faire lire : la morgue, la sévérité, le faux-semblant, la condescendance, la terreur masquée par l'assertivité."

Ca, c'est le ressenti d'Agnès Desarthe, et on comprend ce qui m'a poussée vers ce livre. Malheureusement, le mien est beaucoup moins émerveillé. Cette lecture m'a intéressée comme une expérience inédite mais je suis restée à l'extérieur, j'ai surtout éprouvé une certaine froideur, comme un détachement par rapport à l'histoire que l'on me contait. Peut-être à cause de l'écriture qui semble s'attacher à tenir le lecteur hors de l'action. Je n'ai ressenti aucune empathie pour Lola Valérie, jeune femme hantée par un événement de sa jeunesse lorsqu'elle a assisté, lors d'un bal au coup de foudre de son fiancé pour une autre qu'elle. Une scène dont elle est depuis indissociable et dont chacun se sert pour expliquer son comportement, ses choix de vie ou pour la protéger. Lors de ce bal, une amie, Tatiana était présente et témoin privilégié. Lorsqu'elle la revoit, dix ans après, Lola tombe amoureuse de l'un des amants de Tatiana...

Effectivement, on est loin des conventions de l'époque, du point de vue de l'intrigue autant que de la langue et de cette façon de décortiquer les sentiments des uns et des autres, sans enrobage. Une façon très crue et directe d'envisager les relations hommes / femmes, les non-dits et les mensonges entre les deux amies. Une atmosphère où affleure une sorte de danger né du déséquilibre que l'on devine dans l'esprit de Lol. Mais ce n'est vraiment pas évident.

Bon, il faut dire que moi, contrairement à Agnès Desarthe je n'avais pas besoin d'un déclic pour avoir envie de lire, c'est fait depuis très très très longtemps. Donc, expérience intéressante, que j'ai menée jusqu'au bout mais qui me laisse dubitative et pas forcément encline à explorer plus avant l'oeuvre de Duras. Mais après tout, on ne peut pas tout aimer, ni tout lire... (par contre, Agnès Desarthe, dont on annonce un nouveau roman à la rentrée, je continuerai à la lire avec enthousiasme !)
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Oui, j'ai abandonné Duras ou plutôt Lol V. Stein à ses errances, à ses silences et à sa névrose, lassée par cette lenteur et cette désespérance, mais aussi par une difficulté à comprendre cette femme dont le destin a basculé le soir d'un bal, quand son fiancé l'a abandonnée pour une autre.

Pourtant la plume de Duras n'est pas sans charme, le style est une charpente solide, et les trouvailles narratives témoignent du talent de cette très grande écrivain.
Lien : http://leslivresdegeorgesand..
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La qualité de l'écriture ne fait pas tout. Et pourtant pour qui aime les belles phrases, ce roman est un régal. Pour qui aime les belles histoires c'est plus compliqué. le contenu vient à manquer dans une enveloppe léchée, une belle texture qui cherche à cacher l'indigence du fond.

Cette histoire de Lol V. Stein, de son bal quand elle était jeune, de cet amour qui n'est pas né et de ses conséquences, ne m'a pas touché. Aucune émotion n"est venue ponctuer cette lecture. Dommage.

Une expérience ratée, donc, une expérience qui nécessite probablement un effort que je n'ai su fournir. On a l'impression d'un fouillis, de descriptions intérieures stériles, de dialogues inachevés, d'un tourbillon de narrateurs ... tout ça pour essayer de panser cette plaie d'un amour naissant parti avec une autre lors de ce fameux bal. Pauvre Lol dont l'âme paraît aussi vide que le récit lui-même.
Lien : http://animallecteur.canalbl..
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Pas du tout ravi par «Le Ravissement de Lol V. Stein».
Je suis resté hermétique à ce récit qui m'a paru pesant et empesé. L'écriture est absconse comme si Duras avait la volonté d'en réserver la lecture à une élite…
Bref, je suis rentré sans enthousiasme dans la vie de Lol V. Stein, mais j'ai été ravi d'en sortir !.
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L'âge avançant, je me suis intéressé de moins en moins aux histoires (je peux m'en inventer) et de plus en plus à la forme : aux tournures, au style, au vocabulaire (sa précision, sa diversité, son registre…), à la construction (le découpage, les incises, les retours arrière…)*. Ainsi ai-je apprécié certaines oeuvres du « nouveau roman ».
Mais là, ça ne passe pas. je le regrette. Je n'ai pas réussi à m'intéresser aux aventures de ces personnages.

*Je ne dis pas que ce que j'ai publié reflète l'aboutissement de ma recherche stylistique. Humblement, j'étais pressé de communiquer un témoignage.
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Quand on doit faire un commentaire sur un roman d'un(e) auteur(e) connu(e) et reconnu(e) comme Marguerite Duras, il y a parfois une forme d'autocensure si on a na pas aimé le livre. Donc, je me demande si je vais oser le dire.
Eh bien oui, osons, ce Duras ne m'a pas emballé du tout.
On évoque la poésie de son écriture, mais j'ai trouvé les phrases souvent trop longues, lourdes et embrouillées. Et le manque de clarté, en particulier, m'a gêné tout au long de la lecture. En définitive, j'ai eu du mal à suivre l'histoire et surtout à la comprendre, au point que je ne sais pas exactement quel sens Marguerite Duras voulait lui donner.
Ceci provient peut-être de ma forme d'esprit trop différente de la sienne. Mais enfin, bref, pour le dire simplement et sans détour, ce roman n'était pas pour moi.
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J'ai découvert Duras avec ce roman. La complexité de la protagoniste ainsi que tous les non-dits amenés par le fait que le narrateur n'est pas omniscient m'ont beaucoup intéressée. Je ne mets que 3 sur 5 car si j'ai été intéressée, j'ai été peu touchée et je ne me souviendrai certainement pas de ce roman à vie.
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