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3,56

sur 1186 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
"Je m'en vais" dit Félix Ferrer à sa femme, un peu décontenancé qu'elle ne se rebelle pas.
Le pôle Nord, là où se trouve un trésor dans un bateau au fond de l'eau , le quotidien, l' arnaque d'un associé, les femmes: Jean Echenoz en parle avec un tel détachement, en employant le "nous" pour tenter une complicité avec le lecteur que ça devient pénible à lire malgré son talent d'écrivain.
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Oufti, j'ai eu bien du mal à rentrer dans ce roman. Fan inconditionnel de l'auteur depuis ma lecture de "14" (voir ma critique)...hé oui, j'ai commencé par son dernier bouquin... j'attendais probablement une écriture comparable...quand on adore le chocolat noir aux zestes d'orange...il faut faire un effort pour apprécier le noir aux zestes de citron, mais on s'y fait. A mon gout, le roman s'installe difficilement , Monsieur quitte son épouse pour aussitôt rencontrer une autre conquête tout en croisant un 3me regard et ainsi de suite...beaucoup de dames mais Ferrer est ainsi fait. Puis vient la galerie avec ses artistes, ses acheteurs, ...du monde tout cela. Ensuite, tout se met en place lors d'un voyage au Pôle Nord et la je retrouve l'écriture de Jean ECHENOZ.
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Le héros de ce roman, sorti tout droit des milieux artistiques parisiens de la fin du XXème siècle, a le profil pressé, stressé et inconstant de pas mal de contemporains de cette époque. Son histoire, somme toute assez banale, ressemble à un triste conte moderne fait de séparations, de liaisons amoureuses superficielles, de problèmes cardio-vasculaires et d'escroqueries. Une intrigue qui présente, à mon sens, peu d'intérêt.
Sur la forme, l'écriture est alerte avec un suspens maintenu tout au long de ces 250 pages, et avec des enchainements de chapitres plutôt réussis. Ce roman a tout de même reçu le Prix Goncourt en 1999 !
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]J'avais manqué la lecture de ce livre au moment de sa sortie. J'aurais pu m'en dispenser 23 ans après. J'ai eu beaucoup de mal à adhérer au propos. Ferrer, directeur d'une galerie d'art, amateur de femmes, cardiaque de santé part à la recherche d'antiquités inuites coulées en Antarctique, se les fait voler et en les récupérant , aidé d'une jeune femme Hélène refait sa vie affective et professionnelle. Bon c'est tout. le tout est raconté avec un peu d'humour qui m'a laissé songeuse. Aucun plaisir ni intérêt pour moi.
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Si l'on s'arrête à ce qui s'y déroule, dans Je m'en vais rien n'est fait pour (me) séduire : le grand Nord, les marchands d'art… mélange de sujets modernes et de vague exotisme qui sur le papier a tout pour (me) déplaire. Je m'en vais est un de ces romans dont on serait tenté de dire qu'il ne s'y passe rien. Et pourtant sitôt posé ce jugement on se voit obligé de le réviser : à regarder les faits, ce pourrait être une aventure pleine de rebondissements, mais Echenoz la narre de façon à la rendre tout à fait plate.
De tout cela ne reste qu'un style caractérisé par son omniprésence. D'abord parce qu'il dérange constamment, notamment par une utilisation des temps singulière, comme un conditionnel condensateur d'action, rompant le passé simple, utilisé pour dire des évènements qui se déroulent effectivement (valeur qui existe peut-être ?) et donnant au récit ou à celui qui le fait un ton, un regard désabusé. C'est d'autre part la présence d'un « je », ponctuelle mais persistante, qui est parfois la voix du narrateur, parfois presque celle de l'auteur lui-même. Il est à la fois présent et détaché, comme assistant à l'écriture et rappelant au lecteur que ce n'est que ça, mais il donne en même temps l'impression de s'effacer, de n'être presque que le témoin de la scène qui se déroule malgré lui ou sur laquelle il peut seulement intervenir.
« Il parvint au sixième étage moins essoufflé que j'aurais cru » signe au 1er chapitre la première occurrence de cette présence lectrice, mais pas seulement ; elle peut en effet aller jusqu'à ou bien commenter l'écriture, ou bien être le témoin audible des personnages en train de vivre, selon la manière dont on la comprend : « Personnellement je commence à en avoir un peu assez, de Baumgartner. »
Certes, ces personnages n'ont rien de sympathique ou d'attachant. Et si Marielle disait des romans d'Echenoz qu'on s'y « sen[t] chez [soi] » je dirais au contraire qu'on s'y trouve mal à l'aise, sans avoir envie de revenir côtoyer les gens qu'on y a croisé, mais plutôt de leur fausser compagnie. Nous sommes d'ailleurs plus proches au fil du récit de cette voix tierce que des personnages eux-mêmes.
Je m'en vais se referme donc plus aisément que l'on ne quitte « son bain », mais on en sort assez intrigué par ce sentiment étrange et singulier pour avoir envie d'ouvrir un second Echenoz.
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"parallélépipédiques". Ce mot revient comme une obsession dans tous les romans d'Echenoz que j'ai lu (certes, ils ne sont qu'au nombre de deux) dès qu'il y a présence d'une forme à angle droit.
Par rapport à Un an, l'autre roman que j'avais lu, l'écriture semble s'être amélioré et l'auteur utilise moins de clichés de langage, même s'il en reste quelques uns comme "prit son mal en patience", ou de métaphores éculées comme les lumières qui se reflètent, hélas, encore sur un "océan d'huile".

L'écriture de Jean Echenoz se situe dans un ton sérieux et factuel mais qui se veut ironique dans l'esprit général du roman (mais pas vraiment dans le ton de la phrase, à part quand le narrateur fait des commentaires). Ici le roman parodie le roman ; on a donc des petits paragraphes de descriptions lourdes et inutiles (suffisamment courts pour être sauté, ouf !) censés souligner la gratuité de ces descriptions. Personnellement, je trouve qu'utiliser un procédé sérieusement ou l'utiliser pour s'en moquer, conduit au même résultat final : l'utilisation du procédé en question ; et ironique ou pas, c'est tout aussi chiant.


« On tue les gens comme ça dans tous les téléfilms, ça n'a vraiment rien d'original. Ce n'est pas faux, a reconnu Baumgartner, mais je revendique l'influence des téléfilms. le téléfilm est un art comme un autre. »

C'est le passage, je trouve, le plus métatextuel, et aussi le plus drôle, dans lequel le personnage, et son auteur à travers lui, avoue ce qu'il fait pour mieux s'en moquer. Mais on peut se demander si l'auteur utilise des lieux communs pour les parodier, ou s'il parodie pour pouvoir utiliser des lieux communs, comme un prétexte pour combler ses failles d'imagination.
D'ailleurs, comme j'ai aussi des références téléfilmesques, ça me rappelle l'épisode 200 de Stargate SG-1 dans lequel un producteur de série prépare une parodie de la série elle-même, mise en abîme, et nous dit, après avoir utilisé un des poncifs du genre (dans un exemple de plot armor où des personnages survivent quand ils auraient du mourir) : « On s'en tirera avec du second degré. [...] C'est une de nos astuces habituelles. L'un des héros fait remarquer à quel point c'est facile [...] comme ça les spectateurs savent que je suis conscient que c'était un rebondissement trop facile et ils me le pardonnent. » Bien sûr, Stargate ironise sur ses propres faiblesses ; elle n'essaye pas de faire passer ça pour une force, et puis quand c'est réellement présenté de manière marrante, on pardonne, c'est vrai. Chez Echenoz je ne pardonne pas.

J'ajouterais pour finir que voir un personnage ironiser sur son propre sort (L'Étranger), ou le narrateur sur le sort du personnage (Candide), ne rend pas pareil que voir l'auteur ironiser sur sa propre création. Ici, on est dans ce dernier cas, et l'effet est désagréable à mon goût car quand on sort un sarcasme "pour de vrai", c'est généralement qu'on a quelque chose d'intéressant à dire derrière. Ici, non.

Je m'en vais n'est pas désagréable mais ni les interventions du narrateur ni l'ironie distancée qu'offre le récit ne sont des procédés nouveaux comme la critique le clame. Et si l'ensemble arrive à dégager une pâte propre à l'auteur, je n'en ai pas été charmé, et c'est peut-être ça son plus gros défaut, plus que ceux dont j'ai fait la liste au-dessus ; peut-être que ça n'a pas pris car le ton reste à moitié sérieux au lieu d'être complètement déconneur ? ou peut-être au contraire que je n'ai jamais eu trop le goût de la parodie peu subtile ? – j'avais apprécié Candide après coup, mais était resté un peu blasé sur le moment.

Dans un esprit similaire de dérision du quotidien, de vide de la vie du personnage, d'histoire circulaire, et de détournement du roman, je préfère La Salle de Bain, de Jean-Philippe Toussaint ; d'ailleurs chez Minuit, je préfère Toussaint à Echenoz sous tous les points de vue.
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Autant dire tout de suite que l'histoire en elle-même ne présente pas un grand intérêt - une vague intrigue policière de vol d'objets d'art paléobaleiniers, de divorce et de soucis cardiaques. Seul compte le style. Des raisonnements absurdes, grinçants, des descriptions obsessionnelles du moindre détail et un emploi immodéré du "on". On aime ou on n'aime pas...
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Il en est des Prix Goncourt comme des vins : certaines années sont de bonnes, voire excellentes, années. Parfois, avec les Prix Goncourt comme avec les vins, on atteint des sommets, des millésimes exceptionnels.

Et puis, pour les Prix Goncourt -et les autres Prix littéraires- et pour les cuvées des vins il y a des années moyennes, médiocres, voire carrément sans intérêt.

Jean Echenoz a obtenu le Prix Goncourt en 1999, pour son roman "Je m'en vais". 1999 était un bon millésime... pour le Bordeaux rouge, ainsi que pour les vins d'Alsace. Par contre pour le Goncourt ce fut un millésime très moyen. Si "Je m'en vais" était un vin on dirait de ce dernier que ce n'est pas un vin de garde, qu'il faut le consommer rapidement, qu'il n'est pas désagréable, mais qu'il ne vous laissera pas un grand souvenir au palais.


Dans le monde des marchands d'art Ferrer (c'est le nom du "héros") n'est pas une grande pointure. Pour se "refaire" financièrement il s'en va. Où ? Dans le Grand Nord glacé. Pourquoi ? Pour partir à la recherche d'un "trésor" d'art inuit, malgré ses problèmes cardiaques. Ferrer n'est pas un aventurier, mais il a flairé une bonne affaire.
Une vague intrigue croisée, des personnages secondaires qui ne sont pas approfondis, une "foultitude" de détails quasi maniaques "j'éprouve une petite faim : H moins 2 avant le déjeuner.... J'ai pris mon café : normalement M moins 7 ou 8 avant de me rendre aux toilettes", détails sans grand intérêt, et dont on se passe aisément pour suivre le semblant d'intrigue.
Sympathiques descriptions du Grand Nord arctique et de ses habitants, pour ceux qui ne connaissent pas ces lointaines contrées. Mais les spécialistes des littératures du Grand Nord (dont je ne suis pas) trouveront ces descriptions certainement banales.
De l'humour à froid bien venu parsème ce roman.
En conclusion une lecture ni désagréable, ni indispensable.


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C'est le premier livre de Jean Echenoz que je lis et il m'a plutôt déstabilisé. A la lecture de la quatrième de couverture je m'attendais à un voyage dans le Grand Nord, une réflexion sur le fait de quitter sa femme du jour au lendemain.
Finalement, il s'agit plus du destin d'un homme qui aime l'argent, les femmes et qui a fait de l'art son métier.
Entre enquête et drame, je n'ai pas trouvé le sens de ce livre ni ce que cherchait l'auteur à travers l'écriture de cette histoire.
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Comme d' habitude chez Jean Echenoz, j'adore le style, l'humour mais j'aime moins l'histoire. Je m'en vais est une histoire plutôt loufoque, un enquête un peu spécial. Ferrer, un galeriste parisien, fraîchement divorcé, part pour l'antarctique , dans le but d'aller chercher des pièces très rares retrouvées dans l' épave d'un navire. le soir même, on les lui vole...
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