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sur 728 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Trente ans après le nom de la rose, Umberto Eco renoue avec le roman historique mais cette fois le roman nous plonge tout entier dans la seconde moitié du XIXe siècle.
Avec ce roman, Umberto Eco lève le voile sur ce monde peu connu de l'espionnage. Il nous présente une Europe quadrillée par un réseau d'espionnage et contre espionnage complexe, de toutes nationalités qui influence toute la politique européenne de l'époque, des campagnes garibaldiennes, à la Commune de Paris en passant par l'affaire Dreyfus. Mais c'est surtout autour de la propagande antisémite et antimaçonnique que se cristallise le thème du roman. Umberto Eco nous offre un roman historique passionnant très proche des faits réels puisque seul le personnage principal et les personnages mineurs n'ont jamais existé. On est entièrement projeté dans un Paris lugubre ou règne la conspiration et les complots. le seul petit reproche que je pourrais faire à ce très bon roman, c'est la longueur qu'il ma fallu pour être entièrement plongé dans l'intrigue. J'ai eu l'impression que l'épisode garibaldien n'était pas vraiment indispensable à l'intrigue. Mais une fois cette partie terminé, j'ai été complètement absorbé par l'intrigue. le Cimetière de Prague est donc, à n'en pas douté un excellent roman même si d'un point de vue personnel, je préfère le nom de la rose que je considère comme un chef d'oeuvre du genre.
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(...) En bref une lecture parfois dérangeante (elle nous renvoie à un passé pas très glorieux), mais très intéressante, très riche et très bien écrite.
Lien : http://booksandme.canalblog...
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La mise en scène est géniale. le dialogue entre les 2 personnages par l'intermédiaire du journal est particulièrement bien tourné. Les scènes inspirées de faits historique (Garibaldi, Dumas, Messe noire...) nous fait complètement entrer dans le récit.
Le point négatif est le caractère touffu et brouillon du livre. Certes cela fait parti du style littéraire mais il est difficile de suivre le cours de l'historique. A cela la multiplicité des personnages rajoute à la difficulté de lecture.
Un très bon roman à lire d'une traite pour ne pas perdre le fil.
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L'avantage avec les livres d'Umberto Eco, c'est qu'ils se lisent facilement. On se glisse avec délice dans la peau du narrateur et l'on suit avec frisson les différentes manigances dans lesquels il trempe. C'est une promenade dans le monde souterrain du 19ième siècle européen. le seul bémol selon moi est la fin un peu plate.
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Umberto Eco est né en 1932, médiéviste, sémioticien, philosophe, critique littéraire et romancier il a connu un succès mondial avec son roman le nom de la Rose en 1980.
Un nouveau roman de Umberto Eco c'est toujours la promesse gourmande de longs moments de lecture érudite avec ce je ne sais quoi qui nous replonge dans la littérature du XIXe siècle, le cimetière de Prague en est la preuve évidente.
Le romancier qui ne s'en cache pas et d'ailleurs les cite, nous entraîne dans une folle aventure digne des meilleurs Dumas ou Eugène Sue, ces spécialistes des gros pavés truffés d'histoires à rebondissements et de complots machiavéliques. le roman se déroule entre 1830 et 1890 à travers l'Europe, où le « héros » Simon Simonini faussaire de talent et espion à la solde de tous, croisera dans le désordre, Napoléon III, Garibaldi, le roi Victor-Emmanuel, les Carbonari, les Francs-maçons, les Jésuites, des spirites, j'en passe et des meilleurs, la liste des personnages serait trop longue à énumérer. Il y a foison de complots, des cadavres planqués dans les égouts, des messes noires, un double de Simonini en l'abbé Dalla Piccola, soyons franc, on a parfois un peu de mal à suivre tout ce beau monde dans leurs activités méprisables.
Car c'est là, le parti pris d'Umberto Eco, avoir choisi comme personnage principal de son roman ce Simonini qui s'avère être un ignoble individu, sans aucune qualité, sans morale et surtout animé d'un antisémitisme total qui motive toutes ses actions et toute sa vie. Tous les complots dans lesquels il va tremper n'ont qu'un but, discréditer les Juifs. Cador dans son métier de faussaire, il est bien vite connu sur la place et de toute l'Europe, de tous bords, les mouches attirées par ce miel utiliseront ses services pour créer de faux documents afin de faire accuser tel ou tel, et il finira par devenir le créateur du tristement célèbre Protocole des Sages de Sion, cet évangile antisémite. L'espionite atteint de tels niveaux de complexité que parfois c'en devient ridicule et comique dans les situations, Umberto Eco n'étant pas non plus avare de réflexions pleines d'humour.
Le livre aurait fait polémique en Italie – j'écris « aurait » car Eco dément et peut-être n'est-ce qu'un coup du marketing – accusant l'écrivain d'antisémitisme. Pour ma part, je dois reconnaître que ce livre me met mal à l'aise. Umberto Eco n'est pas antisémite, j'en suis certain, mais son roman trop intelligent, trop second degré (voire plus) pourrait être mal lu ou mal interprété.
Le point faible de ce roman, à mon avis, c'est qu'il est trop bien écrit ! Tous les personnages et les faits cités sont réels (sauf Simonini). Eco décrit la manière de mettre en branle le soit disant complot universel fomenté par les Juifs pour conquérir le monde, afin de mieux le dénoncer – et je maintiens que c'est son but – mais il le fait d'une telle façon, qu'à la lecture de son roman on ne s'indigne pas réellement de ce Simonini, qu'à suivre ces aventures rocambolesques on se prête au jeu du feuilleton. A compiler tout ce que la littérature antisémite à déjà semé dans l'esprit des gens, qui plus est sous cette forme romanesque admirablement écrite, il concourt à répandre ce qu'il dénonce, « les gens oublient facilement ce qu'ils ont appris et, quand on leur fait prendre pour argent comptant ce qu'ils on lu dans un roman, ils ne s'avisent que vaguement qu'ils en avaient déjà entendu parler, et ils ont confirmation de leurs croyances ». Vertigineuse mise en abîme qui d'un point vue strictement intellectuel est remarquable, mais n'est-ce pas aussi renforcer insidieusement le sentiment anti-juif de quelques esprits faibles. Si Umberto Eco voulait soulever une polémique, il y a là matière à discuter.
Pour conclure, un gros livre qui se lit comme du Dumas pour l'ampleur des aventures et des personnages et si parfois on perd un peu pied ce n'en est que plus grisant. On retrouve aussi toute l'érudition d'Eco à travers les faits historiques et les quelques mots rares (mais pas trop, ici) dont il a l'habitude de parsemer ses ouvrages et qui font mon régal. Umberto Eco fait confiance à notre intelligence pour le lire comme il convient, ne le décevons pas.
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Umberto Eco a choisi dans ce livre de conter la naissance des "Protocoles des Sages de Sion" à travers leur inventeur fictif (mais dont il affirme être fondé sur des littérateurs réels), un inadapté faux garibaldien, notaire faussaire, meurtrier occasionnel, vrai schizophrène, vrai-faux espion, antisémite et jésuitique en grand.
Trois voix se partagent la narration, dont aucune n'est omnisciente : elles parlent avec leurs préjugés intellectuels, sociaux, professionnels (le notaire, l'abbé, le narrateur) du 19e siècle parisien.
Dans un délire grand-guignolesque défilent Juifs aux doigts crochus, rabbins fictifs menant sabbat à Prague, espions russes, folles mystiques, littérateurs et recettes des meilleurs restaurants parisiens du Second Empire. Un régal !
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Lire dans ma critique du Cimetière de Prague 19 au lieu de 18ème siècle (erreur de frappe).
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Déconcertant,dérangeant,parfois étouffant mais toujours passionnant,le dernier roman de Umberto Eco a suscité de nombreuses polémiques et a même valu à son auteur une suspicion d'antisémitisme.
C'est à mon avis méconnaitre et l'écrivain et les conventions du roman.Dans la veine de Sue et de Dumas,l'histoire que l'on ne peut ni raconter ni résumer,nous entraine dans les méandres d'un 18eme siècle riche en complots de tous ordres,de Garibaldi à Dreyfus.
L'écriture et la composition sont éblouissantes,véritable florilège de tous les styles littéraires : feuilleton,récit ,roman épistolaire,description...
Cependant je dirais que ce livre n'est peut être pas à mettre entre toutes les mains.
Il s'adresse à un public averti capable d'humour et de distance.
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Umberto Eco nous a habitués à nous faire lire des ouvrages recherchés alliant à la vérité historique une mise en scène romanesque qui s'apparente au polar, car il sait nous tenir en haleine.
Ce cimetière de Prague rassemble ces habitudes.
Autour d'une espèce d'autoanalyse par l'écrit, nous découvrons un piémontais nommé Simonin et son double l'abbé Dalla Piccola, qui vont à la fois retracer des grands moments de l'Histoire, de l'unité italienne à la guerre de 1870, de la Commune à l'affaire Dreyfus, mais aussi exprimer des obsessions sur les juifs et les maçons.
D'aucuns ont pu reprocher à Eco de rendre crédible l'antisémitisme et l'antimaçonnisme. Il est vrai que le héros du roman, assume, revendique et exploite ces deux obsessions dans un tournoiement de manipulations du réel, et invention de scénarii rendus crédibles par ses talents de faussaire et qu'il peut y avoir de quoi être troublé quand la quasi-totalité des personnages mis en scène a existé, que leurs propos ont été tenus et que seul l'assemblage de l'auteur donne à voir et lire une création intellectuelle. Pas de doute sur la pensée d'Umberto Eco qui, loin d'être antisémite ou anti-maçons, a toujours dénoncé l'obscurantisme à l'instar du fameux Nom de la Rose, mais une vraie source d'interrogations sur le montage possible des histoires prétendues vraies, la manipulation des masses et les risques qu'elles font peser sur des citoyens toujours plus informés mais pas forcément éclairés au sens critique, à la distanciation, à la vérification, au XIXème siècle, certes, mais qu'en est-il aujourd'hui ?
Un vrai roman historique qui évoque aussi, opportunément, le cent-cinquantième anniversaire de l'unité italienne alors même que depuis quinze jours je passe quotidiennement devant la demeure d'un député garibaldien.
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Ce roman nous montre avec érudtion de la stupidité d'hommes censés être intelligents et qui ont cru en cette "conspiration". J'ai lu ce livre avec le sentiment qu'Umberto Ecco nous démontrait l'iditotie de certains éditorialistes, politiques, hommes et femmes du monde, militaires, etc..
Brillante démonstration.
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