Quel magnifique cadeau pour Noël, de la part des éditions Jonglez avec la Masse critique de Babelio, que ce beau livre sur les
Cinémas : un patrimoine français ! Organisé par régions, le livre de
Simon Edelstein rassemble tous les vieux cinémas français remarquables que le cinéaste photographe a collectés au fil de ses pérégrinations récentes.
Dans cet ouvrage, les photographies sont de loin privilégiées. de belle qualité, elles présentent les façades, mettent un focus sur les entrées ou un détail particulièrement remarquable. Quelques lignes racontent l'historique du lieu et en dévoilent les aspects singuliers.
L'âge d'or des locaux de cinéma se situe des années 20 jusqu'aux années 50 où la démocratisation permet à un nombreux public de fréquenter ce qui va devenir un loisir de plus en plus apprécié. Les photographies de
Simon Edelstein en montrent toute la diversité architecturale de type Art Déco (années 20 à 30) aux façades de formes géométriques stylisées et des ornementations travaillées. Dans toutes les régions de France, ces bâtisses élégantes se retrouvent prouvant l'optimisme et le dynamisme de l'époque.
Ces belles constructions sont souvent un peu défraîchies, néanmoins elles conservent ce port incomparable ! Ainsi, le Casino de Saint Quentin dans le Grand-Est est construit en 1929 pour accueillir 1300 spectateurs. Au fil des années, il est devenu magasin de meubles et discothèque pour fermer définitivement. Heureusement, deux ans et demi de travaux après, il retrouve sa superbe !
L'après-guerre jusqu'aux années 70 voit l'essor des cinémas de quartier, populaires mais aux dimensions plus réduites. Leurs appellations “Palace” se multiplient ! Que reste-t-il du Palace de Montceau-Les-Mines transformé en lieu d'habitation ?
Qu'ils s'appellent le Régent, le Berry, Eden ou tout simplement Cinéma, ces lieux ont une histoire, comme n'importe quel monument. Il faut bien noter que l'appellation Rex est souvent privilégiée, rappelant le grand frère parisien mais peut se décliner, par exemple, en Rexy ou petit Rex. D'ailleurs, le cinéma de quinze places appelé ainsi, un passionné l'installe en Bretagne dans une ancienne forge !
Alors bien sûr, le vrai et l'unique est présenté dans la section Paris. Mais, ce n'est pas le plus beau, à mon avis. le Louxor, inauguré en 1921 garde le témoignage de l'architecture égyptianisante de l'époque. Comme beaucoup, son usage sera détourné pour renaître grâce à une association d'habitants et rouvrir en 2003.
Car après les années 80, la mode fut à la centralisation des salles de cinéma. Tout d'abord, en ville, comme le Gaumont de Montpellier. Mais aussi, aux abords des villes, où les multiplexes ont absorbé toute la clientèle. Les cinémas de quartier se sont convertis puis trop difficile à entretenir, ils ont été abandonnés et oubliés.
Dans la préface,
Jack Lang rappelle l'engagement politique qu'il a fallu pour ne plus revivre les déserts culturels. Et, dès 1983, l'Agence pour le développement régional du cinéma avait, entre autres, la mission de sauvegarder ce patrimoine, qui permet à la France de s'enorgueillir de “posséder un parc,, unique au monde de salles obscures.” le travail de
Simon Edelstein est le fruit d'une passion mais aussi d'une révolte de voir les promoteurs s'emparaient de telles richesses.
Simon Edelstein réalise un superbe condensé photographique de ces bâtisses élégantes et façonnées, dans toute la France, consacrées au cinéma qu'il nous faut sauvegarder au nom de notre patrimoine. À découvrir assurément !
Lien :
https://vagabondageautourdes..