AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782923713458
Mémoire d'Encrier (21/03/2011)
3.67/5   6 notes
Résumé :
Symbole de l'identité palestinienne, l'olivier est un appel au temps et à la mémoire. Relation profonde à la terre, l'olivier est la métaphore d'un ancrage centenaire. Ce roman, une enfance palestinienne, est un rappel de la part de rêve et de magie que l'on oublie trop souvent.
C'est à l'ombre de l'olivier que résonne la voix de Yuryur. Elle aura bientôt dix ans. Elle évoque les êtres et les choses qui lui sont chers, confiant ses secrets et ses rêves à son ... >Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après L'Ombre de l'OlivierVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Dans ce premier roman, Yara El-Ghadban donne la parole à Yuryur, jeune Palestinienne qui est sans doute le double romanesque de son auteure. D'une voix étonnamment mûre pour son âge (bientôt dix ans), Yuryur raconte sa vie à Dubaï où les Palestiniens vivent une « bonne vie » si je puis me permettre cette expression, mais qui reste précaire car les Palestiniens, s'ils peuvent travailler ans problème, n'ont pas de papiers, pas de statut. Les adultes ne veulent pas expliquer en détail leurs difficultés, aussi Yuryur s'est-elle inventé un ami imaginaire, l'Oiseau, qui lui permet de s'évader et de se questionner, de se souvenir et de réfléchir à sa vie d'écolière, à ses amis, à sa famille. L'été, pour échapper à la chaleur torride de Dubaï, la famille retourne chez les grands-parents, à Beyrouth, une ville marquée par la guerre et dont la paix fragile vole en éclat à la fin du roman : Yara El-Ghadban évoque (à hauteur d'enfant) les massacres de Sabrah et Chatila.

Mais le désir de la romancière est de raconter la vie de Palestiniens « ordinaires » en dehors de la guerre. Premiers amours, douceur de vivre, gastronomie, leçons de piano, complicité avec ses tantes, baignades ensoleillées, Yuryur nous raconte cette vie avec bonne humeur et dans une langue poétique et joyeuse à la fois. L'ombre de l'olivier, c'est l'évocation de la Palestine, dont l'olivier est l'emblème, ce sont les ombres sur le symbole de la paix, c'est aussi le très joli premier roman d'une auteure très souriante que j'ai eu la joie de rencontrer lors de la dernière Foire du livre à Bruxelles et que je relirai avec plaisir.

Voilà ce que livre Yara El-Ghadban sur le site de son éditeur Mémoire D encrier :

« Lorsqu'il est question des Palestiniens, on évoque généralement la guerre, la souffrance, la mort, la violence. Coincé entre l'image de la victime et celle du terroriste, on a du mal à imaginer un Palestinien sourire, rire, rêver, fantasmer, partager un repas tranquille, discuter de musique et de poésie. L'amour et la tendresse, sans angoisse, ni amertume, la famille dans son intimité, mais surtout le bonheur, la magie, le rêve, l'innocence et le deuil de l'enfance qui font partie de l'univers de tout enfant. C'est ce que j'ai voulu écrire. »
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
Commenter  J’apprécie          170
L'olivier est le symbole de l'identité palestinienne. Cet arbre résistant représente en Orient, la force et la victoire, la sagesse, l'immortalité et l'espérance, la mémoire aussi. Yuryur grandit dans le souvenir de ce pays dont elle est issue et nous entraîne à sa suite dans les villes de son enfance : Dubaï, Beyrouth, Damas…

Yuryur est une fillette de dix ans vivant à Dubaï avec sa famille. Son père y est ingénieur, sa maman s'occupe de la maison et de ses deux enfants. La soeur de son papa, célibataire, vit avec eux. Dans le quartier où elle grandit, insouciante, tout le monde se connait. Dans la rue adjacente, vit un ami cher à son coeur, Aleksey. Leurs parents sont amis et les enfants partagent quelques secrets loin du monde des adultes. Très mûre pour son âge, Yuryur est à même de comprendre certaines tensions familiales, des situations qu'il vaut mieux feindre d'ignorer ou ne pas répéter mais elle aime aussi rêver et vivre un imaginaire propre à son âge, confiant à son ami l'Oiseau ses secrets d'enfant. Par son innocence, elle nous rappelle la part de magie et de rêve que nous avons tendance à oublier en vieillissant.

Par de nombreux dialogues, dans une langue parlée simple comme celle d'une enfant, nous découvrons le quotidien d'une famille, les rituels, les habitudes alimentaires qui font le bonheur de Yuryur, les faits anodins de la vie de tous les jours : les chansons fredonnées par la maman à longueur de journée, la poésie du père, les leçons de piano, les frasques du petit frère, les rires et les fêtes… Malgré les conflits, la guerre, l'absence … Yuryur nous montre qu'on peut vivre heureux et célébrer chaque jour. Aimer et rire, c'est être reconnaissant pour ce qui nous est permis de vivre.

Les souvenirs d'enfance de Yuryur racontent les joies, l'insouciance, la liberté, avec finesse et tendresse. Mais ils content aussi l'exil des familles, la séparation, la nostalgie du pays natal. En alternance, la narratrice pose un regard critique sur ce passé et partagent des réflexions d'adulte sur la vie d'alors.

J'ai bien aimé ce premier roman optimiste qui nous offre un monde tendre et réaliste dans lequel on entre sur la pointe de pieds pour ne pas déranger les souvenirs de Yuryur. Conte d'amour, récit initiatique, c'est un bel hommage de l'auteure à sa famille et son histoire.

Palestinienne née à Dubaï, Yara El-Ghadban a étudié et vécu à Montréal avant de s'y installer définitivement. Elle est anthropologue et écrivaine. Ce premier roman a été suivi par deux autres, tous publiés chez Mémoire D encrier, au Québec.
Commenter  J’apprécie          40
Qui aime le dépaysement et une langue poétique pour exprimer la couleur des choses sera servi par ce premier roman de la Libanaise d'origine Yara El-Ghadban, L'ombre de l'olivier, qui se déroule essentiellement à Dubaï. C'est là que se retrouvent certains membres d'une famille maintenant dispersée alors que d'autres n'ont pu partir, retenus dans un camp au Liban, réservé aux Palestiniens.

C'est Yuryur, dix ans, qui relate au « je » l'aventure de sa famille, ses espoirs comme ses joies, ses peurs comme ses rires, alors que veille sur elle l'Oiseau à qui elle se livre, usant pour ce faire d'images teintées d'imaginaire et de rêve pour débanaliser des détails qui, aux yeux des grandes personnes, semblent n'avoir que peu ou pas d'intérêt.

Yuryur a donc les pieds bien ancrés dans le réel, même si elle n'est pas à même de saisir la complexité de la situation politique qui les a menés, elle et les siens, en exil. Mais elle a, en même temps, la tête dans les nuages, comme la majorité des fillettes de son âge, qu'elles soient choyées par la vie ou aux prises avec la guerre, la maladie ou la plus grande pauvreté. C'est le propre des enfants de dédramatiser les choses graves et de dramatiser ce qui ne l'est pas. Yuryur ne fait pas exception.

Personnage attachant, elle séduit le lecteur, si bien que je me suis laissée prendre par cette histoire parfois un peu brouillonne, parce qu'on ne saisit pas toujours qui est qui, pourquoi l'un est là et l'autre pas, et où l'on s'en va. Mais sitôt qu'on accepte de ne pas tout comprendre, qu'on fait abstraction de maladresses notamment dans la conjugaison, on se laisse emporter par les saveurs des mets, l'océan, quelques coquillages et le regard d'un cousin.

Et même si la guerre est là, si la mort rôde ou emporte des êtres chers, la vie est plus belle et plus forte que tout. Tel est, peut-être, le message de Yuryur à ceux d'ailleurs qui posent un regard sur cette portion du monde qui voudrait tant connaître la paix.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
Commenter  J’apprécie          60

Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Attache tes souvenirs à un objet symbolique, ou un événement précis, et fais de même avec la musique.
Non. Trop facile. Je ferai tout à fait le contraire : amarrer les moments importants aux choses les plus banales. Voilà ! Ça, c’est original !
Je me souviendrai de Beyrouth en l’associant au crabe que j’ai attrapé dans la tasse de café de Amto. Je me souviendrai de Dubaï grâce à l’affreuse branche d’algue que Kinno m’a lancée ! Je me souviendrai de mon départ à partir de ce repas qui vient d’interrompre mon sommeil. Je me souviendrai du Yémen… Comment se souvient-on de l’avenir ?
Tu n’as qu’à le demander.
À qui ? À toi ? Tu m’as quittée !
Non. C’est toi qui m’as renvoyé.
Tu n’as plus rien à me dire.
Je n’ai encore rien dit.
Je peux me souvenir sans toi.
Ton petit jeu est plus difficile que tu ne le crois.
Ah bon ! Pourquoi ?
Où trouveras-tu la banalité dans la plus belle année de ta vie ?
La plus belle année s’est achevée, Oiseau.
Certaine ? Et dans quel tiroir rangeras-tu les heures qui s’écouleront à dénicher du charbon pour dessiner ? Et les jeux de cachette entre les rangs de maïs ? Que feras-tu du pauvre mouton que ton oncle égorgera pour le grand Eid ? Une épreuve que tu t’imposeras pour gagner un pari.
Oh non. Il va nous traquer jusqu’au Yémen !
Ne t’inquiète pas. Seulement pour visiter.
Fiou !
Sur quel mur poseras-tu en cadre l’année à l’école pakistanaise que tu passeras à tout faire sauf étudier ? Oseras-tu oublier les promenades dans les montagnes yéménites ? Les pique-niques dans les champs de café ? Le jour où toi et les gamins du quartier volerez la voiture louée de ton oncle seulement pour la conduire dans un grand fossé ? Que trouveras-tu de trivial dans l’année où tu vas grandir ?
De cet avion, je retiendrai les villes qui planent au cœur du désert. De mon atterrissage au Yémen…
Restera l’image de ta Maman.
Si belle dans sa robe crème !
Ses cheveux courts sont teints en noir charbon, une couleur qui met bien en valeur sa peau. Dans le même portrait, ton papa porte une chemise beige lignée. Comme toujours, un stylo accroché à la pochette. De la route vers Sanaa, tu capteras le paysage urbain que tu attendras, mais qui ne viendra jamais.
– Quand est-ce que nous arrivons à Sanaa, Papa ?
– Nous sommes à Sanaa, ma chérie !
Le ton sarcastique de ta maman résonnera dans ton oreille encore des années. De la fenêtre de la voiture, tu reverras, longtemps plus tard, les tourbillons de sable qui dansaient dans la rue. Du premier matin reviendra à ton esprit le garçon qui t’a sifflée.
Et du dernier matin ?
Tu te souviendras de l’oiseau qui t’a aimée.
Commenter  J’apprécie          00
Le bonheur le plus intense, vois-tu chérie, est celui qui se moque du désespoir.
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Yara El-Ghadban (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Yara El-Ghadban
Presque une semaine après l'attaque du Hamas contre Israël, la possibilité de tisser un dialogue est plus que jamais fragilisée. C'est pourtant ce que tentent de faire deux intellectuels que reçoit Guillaume Erner.
La romancière palestinienne Yara El-Ghadban et le cinéaste israélien Nadav Lapid, essaient, le temps d'une émission, de nouer une conversation avec bienveillance.
Photo de la vignette : SOPA Images / Getty
#isreal #palestine #paix ____________ Retrouvez toutes nos vidéos sur les attaques du Hamas contre Israël https://www.youtube.com/watch?v=4_Uml8EM0vs&list=¤££¤3PLKpTasoeXDroMCMte15¤££¤1sQ9IbBE7n
Découvrez tous les invités des Matins dans "France Culture va plus loin" https://www.youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDroMCMte_GTmH-UaRvUg6aXj
ou sur le site https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/l-invite-e-des-matins
Suivez France Culture sur : Facebook : https://fr-fr.facebook.com/franceculture Twitter : https://twitter.com/franceculture Instagram : https://www.instagram.com/franceculture TikTok : https://www.tiktok.com/@franceculture Twitch : https://www.twitch.tv/franceculture
+ Lire la suite
autres livres classés : palestineVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (10) Voir plus



Quiz Voir plus

Littérature québécoise

Quel est le titre du premier roman canadien-français?

Les anciens canadiens
La terre paternelle
Les rapaillages
L'influence d'un livre
Maria Chapdelaine

18 questions
220 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature québécoise , québec , québécoisCréer un quiz sur ce livre

{* *}