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Citations sur Lunar Park (50)

J’ai conclu avec une irrévocabilité pénible que le temps du tout est possible était terminé, faire ce qu’on veut quand on veut, c’était de l’histoire ancienne. Le futur n’existait plus. Tout était dans le passé et allait le rester.
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Les fêtes semblaient frivoles et soumises au hasard et informes, mais elles étaient en fait des évènements aux dimensions intriquées et hautement chorégraphiées. Dans le monde où je suis devenu adulte, la fête était la surface sur laquelle la vie quotidienne venait s’inscrire.
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J’ai tourné dans la chambre immense d’un pas lent et fait semblant de m’intéresser à toutes sortes de choses.
« Est-ce qu’il y a quelque chose qui ne va pas ? l’ai-je entendu demander sur un ton inquiet. Est-ce que j’ai fait quelque chose de mal ?
- Non, non, non, Robby. Bien sûr que non. J’admirais tout simplement ta chambre.
- Mais, euh, pourquoi ?
- Tu as beaucoup… de chance.
- Ah bon ? »
J’ai détesté la façon dont il a dit ça. « Ouais, je veux dire que tu devrais être reconnaissant pour toutes ces choses que tu as. Tu es un enfant très gâté. »
L’air las, voûté, les bras ballants, il a jeté un coup d’œil tout autour de la pièce, pas du tout impressionné. « Ce sont juste des choses, Bret.
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J’ai mis un costume pour la soirée parents-professeurs. Je faisais l’effet d’être responsable. J’étais un adulte concerné qui avait très envie d’avoir des informations sur les progrès scolaires de son enfant. Ce qui suit est le dialogue que j’ai écrit pour la scène dans la chambre à coucher ce soir-là, mais que Jayne a refusé de jouer et réécrit.
« Qu’est-ce que je devrais mettre ? » ai-je demandé.
Après un long silence, « Je crois qu’un sourire suffirait.
— Alors je peux y aller en idiot à poil qui sourit ? »
Marmonné, à peine audible : « Tout ce que tu as à faire, c’est hocher la tête et sourire pendant dix minutes devant quelques professeurs et faire la connaissance du principal. Tu peux y arriver sans être pris de panique ? Sans sortir un flingue ? »
Sur un ton contrit : « Je vais essayer.
— Laisse tomber le petit sourire satisfait. »
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Nous étions mardi – c’était le seul fait réel.
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[…] « Miss Dennis, les enfants sont stressés non parce qu’ils ne sont pas invités au bon goûter d’anniversaire ou parce qu’ils sont physiquement menacés par le dur de la classe, mais, euh, parce que leurs parents eux-mêmes sont stressés. » Jayne a recommencé à protester, sur un ton moins charmant cette fois, et a été interrompue par un « La façon dont un parent fait face au stress est un bon indicateur de la façon dont, euh, un enfant pourra y faire face. » Nous ne savions que répondre à cet argument et l’institutrice a ajouté, « Saviez-vous que 8,5% des enfants de moins de dix ans ont tenté de se suicider, l’année dernière ? », ce qui m’a rendu complètement silencieux pour la suite des rencontres. J’ai entendu un autre instituteur dire à un couple silencieux, « C’est peut-être la raison pour laquelle votre enfant pourrait connaître des difficultés dans ses rapports interpersonnels », et il montrait au couple un dessin d’un ornithorynque qu’avait fait leur fils, en leur disait qu’un ornithorynque normal devait avoir l’air « moins dérangé ».
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Qu’était-il arrivé au simple désir de voir ses enfants contents et cool ? Qu’était-il arrivé à la possibilité de leur dire que le monde déconne ? Qu’était-il arrivé à la distribution de claques de temps en temps ? Ces parents étaient des scientifiques et ils n’élevaient plus leurs enfants instinctivement –chacun avait lu un livre ou vu une vidéo ou surfé sur le Net pour se faire une idée de ce qu’il fallait faire. […] il y avait des enfants de cinq ans qui avaient des gardes du corps (la fille d’Adam Gardner). Il y avait des enfants au bord de l’évanouissement à cause de la pression subie en cours élémentaire et qui suivaient des thérapies parallèles, et il y avait des enfants de dix ans qui souffraient de désordres alimentaires provoqués par des représentations irréalistes de leur corps. Il y avait des listes d’attente remplies des noms d’enfants de neuf ans pour les séances d’acupuncture du Dr Wolper. […] Et puis on a parlé de : supprimer les pâtes dans le menu des déjeuners à la cantine, du nutritionniste qui avait fait office de traiteur pour la bar-mitsva, et des cours de Pilates pour des enfants de deux ans, la petite fille de huit ans qui a besoin d’un soutien-gorge de sport, le petit garçon qui tire sur la jupe de sa mère dans le supermarché de luxe pour lui demander : « Il y a des hydrates de carbone dedans ? »
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Alors que je l’entraînais vers la porte qui donnait sur le garage, Jay a dit, « Tu as traité ça remarquablement bien.
— Jay, elle a six ans et elle pense que son oiseau en peluche est vivant. Alors tu veux que je reste là et que je m’en occupe, ou bien la fermer et te faire une ligne avec moi ?
— Tu ne sais vraiment pas comment t’y prendre, hein ?
— Pour quoi faire ? Une fête d’enfer ?
— Non. Pour être un mari. Pour être le papa.
— Euh, le mari, ça va – mais faire le papa, c’est un peu plus dur, ai-je dit. Papa, je peux avoir du jus d’orange ? Pourquoi pas un peu d’eau, ma chérie ? Papa ? Oui ? Je peux avoir du jus d’orange ? D’accord, ma chérie, tu veux du jus d’orange ? Non, ça va. Je vais boire de l’eau. C’est comme une putain de pièce de Beckett qu’on répète sans arrêt. »
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Je me suis fixé sur le sentiment de supériorité suffisante qu’affichaient les couples mariés et qui saturait l’atmosphère –les croyances partagées, la douce apathie satisfaite, c’était dans tous les coins- en dépit de l’absence de tout célibataire vers qui diriger tout ça. J’ai conclu avec une irrévocabilité pénible que le temps du tout est possible était terminé, faire ce qu’on veut quand on veut, c’était de l’histoire ancienne. Le futur n’existait plus. Tout était dans le passé et allait y rester.
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Quelque chose s’est desserré en moi et son regard chargé de remords laissait imaginer un avenir. Mais –et j’ai essayé de bloquer cette pensée –nous regardions-nous vraiment l’un l’autre, ou bien regardions-nous ce que nous voulions être ?
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