Breat Easton Ellis, écrivain parmi les plus sulfureux voire malsain que je connaisse, a écrit ce premier livre à l'âge de 20 ans, alors qu'il était encore étudiant.
Le récit, que l'on devine à forte consonance introspective, se déroule parmi la jeunesse très huppée des hauteurs de Los Angeles, là où les parents ont eux mêmes hérité d'une richesse hors du commun, ou bien sont en train de la forger dans le cinéma ou l'immobilier.
Les yeux de l'auteur, dénués de toute forme de jugement autre que superficiel, nous jettent dans un univers désabusé et destructeur. de retour du New Hamsphire, où il suit des études de lettres, le « héros » retrouve ses racines, le soleil brûlant de LA, sa famille, richissime mais en total décomposition, ainsi que ses amis, tous plus ou moins déjantés et hors sol.
Au travers de ces yeux, le lecteur devient complice voyeur, et la description de cet ennui mondain, cette débauche de sexe, alcool et drogue, l'empoigne et le traîne gorge serrée vers le fond du fond.
Dans un monde qui a perdu tout sens, où la finalité n'est que d'écraser l'autre en affirmant son pouvoir, entre deux séances chez le psychiatre, il faut se nourrir des images les plus crues, s'en sevrer à haute dose d'alcool et de drogues, et ainsi toujours plus papillonner autour de la mort s'en jamais s'y brûler les ailes.
Un livre extrêmement dérangeant, un style obsessionnel qui conduira un peu plus tard à
American Psycho. Je viens de relire ce livre, découvert il y a plus de 30 ans. Un lecteur qui l'aurait jeté en cours de route pourrait lui mettre la note la plus faible. J'aurais pour ma part mauvaise grâce à ne pas lui mettre la note maximale tant j'ai été happé par ce récit destructeur.