Brett Esaton Ellis, je le connaissais dès
Moins que zéro.
Les lois de l'attraction et surtout
American Psycho m'ont fait l'effet d'une bombe dans les années 80-90. J'avais raté
Glamorama (à cause du nombre de pages) et arrêté
Lunar Park au milieu (A l'époque, je n'avais pas envie de lire ce genre de roman). Brett Esaton Ellis, c'est un auteur qui oscille entre fantasme et réalité, ce qui fait que le lecteur est désarçonné, ne sachant plus si l'intrigue est vraie ou si c'est un rêve (ou plutôt un cauchemar). Ses personnages ne veulent pas tenir compte du présent, se détachant de leur vie et de leur sentiment pour mieux montrer la vacuité de leur vie.
N'attendez pas de ce livre un roman comme les autres. le personnage de Clay, qui est le narrateur de cette histoire, est quelqu'un de complètement détaché. En vingt cinq ans, il n'a pas changé. Il ne ressent rien, n'a aucun sentiment, aucune sensation, n'apprécie personne, tant que ça n'atteint pas sa petite personne. C'est aussi pour lui une façon de se protéger, de ne pas se mettre en danger.
Ce roman est court, 227 pages, formé de paragraphes plus ou moins longs. Il y a très peu de dialogues. Cette structure sert complètement l'histoire et la psychologie de Clay puisqu'il est tellement absent de sa vie qu'elle se résume à des scènes, ou du moins celles dont il se rappelle et qu'il interprète. de même, il parle peu avec les autres et les écoute à peine. Il glisse sur sa vie, attend que le temps passe, à coups de vodka, de cocaïne ou de Xanax.
En lisant des interviews de Brett Easton Ellis, où il serine qu'il écrit avant tout sur lui, je m'interroge. Car ce livre est l'illustration même de l'Ennui, c'est son sujet. Clay n'a rien à faire, il ne cherche pas de nouvelles émotions ni de nouveaux amis. Si réellement Ellis parle de lui, alors je le plains. Un tel détachement par rapport au monde, aux gens doit être dur à supporter … mais ce n'est que ma vision.
Suite (s) impériales (s) est un bon Ellis, mais seulement. C'est du Ellis sans surprises, et je dirai même du classique. Les fans adoreront, ceux qui n'aiment pas détesteront. Il n'en reste pas moins que l'écriture est neutre mais extrêmement précise. Chaque phrase est parfaitement construite, chaque mot soigneusement choisi, chaque scène décrite de façon très analytique. C'est un auteur doué que j'attends dans un autre registre de peur d'avoir l'impression de relire un de ses précédents romans.
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