Papillon de nuit

Le petit gosse noir qui est arrivé ce vendredi après-midi était le gamin le plus drôle que j’avais jamais vu. Des oreilles comme des anses de cruche, des yeux comme des feux de signalisation, et une bouche qui lui fendait le visage d’une oreille à l’autre » p 26 a - 2

Ils parlaient désormais d'une seule et même voix, et que ce soit les chevaliers du Ku Klux Klan, le Klan national ou les Klan unis d'Amérique, c'était toujours la même chose. Et maintenant, il y a l'Union du Serpent, la Charte des Valkyries, Le Grand Ordre de la Suprématie blanche, tous ces groupes néonazis d'Anglo-Saxons blancs protestants à travers le pays, et ils ont de l'argent, ils ont des alliés et des membres au sénat, au Congrés, absolument partout.

Le papillon est fier d'être si coloré et gracieux, de déployer ses ailes au soleil. Le papillon de nuit, en revanche, son parent le plus proche, est une créature nocturne. Il n'a pas la beauté d'un papillon, mais il ne le voit pas... et surtout, les gens ne le voient pas parce que c'est un animal essentiellement nocturne. Et les papillons de nuit sont attirés par la lumière car ils veulent être vus, ils veulent que leur beauté magique soit reconnue.

Je regarde les gens autour de moi, dans la rue, au centre commercial, la vie rangée de ceux qui passent leurs journées dans un bureau, et je m’aperçois qu’ils prennent les heures, les jours et les mois pour acquis. 

Les gens se remettent de la perte de leurs amis, des membres de leur famille. D’une manière ou d’une autre, ils finissent toujours par s’en remettre. Et ce ne sont jamais les choses qu’ils ont faites ensemble qu’ils regrettent, c’est ce qu’il n’ont pas fait.

Quelque part, j’ai entendu un enfant rire, et je me suis aperçu que c’était… moi, debout dans l’allée en train de regarder un chien pourchasser un chat, et le chien était si gros, et le chat si rapide qu’il semblait se moquer du chien parce qu’une bête aussi grosse ne le rattraperait jamais…

Les gens changent,évidemment,a-t-elle poursuivi. Les gens changent un petit peu chaque jour,et parfois on rencontre quelqu'un dans la rue qui est complètement différent de la personne dont on se souvenait...mais bon,parfois c'est nous qui avons changé,et l'autre est resté exactement le même,mais on le voit désormais avec un point de vue différent.

Histoire très intéressante, prenante, bien écrite, bien construite... mais franchement, la cinquantaine de pages qui précède le final est archi dure. Plongée dans cette terrible expérience, avec en prime l'immonde personnage de M.West...
Je viens à peine de le finir, donc suis encore sous le choc!

"Tu gardes tranquillement tes émotions en toi, pour qu'elles ne puissent être réveillées, et quand tu es seul, tu peux y réfléchir, les apprécier comme si rien ne s'était passé... mais quand tu n'es pas seul, tu dois comprendre qu'il n'y a aucune place pour ces émotions. Tu dois peux là où tu es, et être avec la personne qui est avec toi...et si tu n'y arrives pas, alors où que tu sois, et quelle que soit la personne qui est avec toi, tu seras toujours seul..."

J'ai accroché le papillon de nuit à un petit clou au-dessus de mon lit. C'était la dernière chose que je voyais avant de m'endormir, la première à mon réveil.
C'était un moyen de me rappeler que je devais être fidèle à moi-même, croire à ce que je croyais, et ne jamais me compromettre.
Ce qui s'avèrerait la plus dure de toutes les leçons