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Ma première et unique lecture d' Ellroy (James) remonte à la première moitié des années 90 pour Un tueur sur la route.
Comme ces espaces infinis de l' Amérique du nord et ses routes qui la traversent, ce tueur itinérant est dans la démesure. Son terrain de jeux est si vaste! Un immense fast-food pour tueur en série.
La démence criminelle est à l'image de celle d'un pays né et bâti dans la violence et la démesure. Plumkett, c'est ce fils d'un pays nourri aux comics des super héros vêtus de combinaisons moulantes... Rêve impossible d'une puissance fantasmée.
Plumkett, c'est le super-héros (Super Saigneur) en noir, des sérial-killers, et il se pose en tueur dominant d'une meute sinistre.
Le livre m'avait captivé, emmené dans ce voyage au bout du meurtre.
Je ne ferai certes pas l'économie de n'en pas relire quelques passages.

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Quand on est un fan d'Ellroy, on a pris l'habitude de découvrir l'essentiel de l'histoire par le biais des policiers, d'enquêteurs, d'agents du FBI. Ceux-ci sont parfois véreux, parfois bourrés d'incertitudes et de démons mais c'est leur yeux qui nous permettent de découvrir les affres des enquêtes sordides qui sont le plaisir du Dog Ellroy.

C'est ici au coeur d'un esprit dérangé qu'Ellroy s'invite. Lui qui n'a jamais épargné la noirceur dans ses récits plonge ici aux racines du mal. Il est tellement réaliste qu'on en viendrait presque à craindre que le livre soit utilisé comme guide pratique par des criminels en puissance, tant les tactiques utilisées pour ne pas se faire prendre sont parfaitement décrites. La montée de la folie est également particulièrement bien rendue, et la manière dont le personnage principal s'arrange pour composer avec elle.

La construction à partir de la fin et autour d'un récit par le criminel lui-même de son parcours n'est pas diablement originale mais elle permet de répondre au projet de la compréhension intime de ce qui fabrique le monstre: son enfance, ses rencontres, les choix qu'il fait pour nourrir ses démons. Rassurez-vous, fan d'Ellroy, il ne peut pas totalement oublier ses marottes habituelles: il y aura bien des coupures de presse, des comptes-rendus d'enquêtes qui répondent aux confessions du criminel. le final introduit également un personnage d'enquêteur qui ressemble bien plus aux protagonistes habituels du Maître.

Un roman original donc dans la bibliographie d'Ellroy, assez éloigné également du contexte politique alors qu'il a d'habitude la volonté d'inscrire ses histoires dans leur époque. La plume et le style restent brillants, mais il est plaisant de voir que ce grand auteur sait aussi sortir de sa zone de confort et se mettre ainsi en danger. C'est d'ailleurs un des rares romans qui soit hors d'une trilogie ou d'une tétralogie, preuve encore s'il en fallait de la particularité de cet opus.
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J'avais déjà partagé les pensées de tueurs froids et insensibles dans les romans de Jim Thompson "1275 âmes" et "L'assassin qui est en moi", sans compter celui de "American Psycho" de Bret Easton Ellis (que j'ai abandonné), "Un employé modèle" de Paul Cleave et "Au-delà du mal" de Shane Stevens; mais ces tueurs sont des agneaux, comparé au Martin Plunkett d'Ellroy !

Déjà du point de vue "score", Martin est hors catégorie car on parle de au moins 40 à 50 morts...

Niveau froideur, il dépasse aussi le Lou Ford de "L'assassin qui est en moi" (Thompson).

Avantage de notre sérial-killer ? Contrairement aux assassins de Jim Thompson, il tue des gens auxquels ont ne peut pas le rattacher : des autostoppeurs, un couple dans la montagne, un automobiliste, un couple de culturistes... bref, il laisse ses envies le guider et il voyage beaucoup à travers les États-Unis, ce qui le rend insaisissable.

Ce qui m'a plu, dans ce roman, c'est que nous sommes dans la tête de Plunkett : depuis son enfance et son premier meurtre jusqu'à son arrestation finale, le tout entrecoupé d'articles de journaux, de rapport de police et des notes d'un des enquêteurs.

Cette manière de nous narrer l'histoire lui donne un aspect véridique, sans compter que Plunkett croisera même la route d'un certain Charles Manson...

Non, je n'ai pas spolié en vous disant qu'il se faisait arrêter ! le début du roman commence par des articles de journaux qui relatent son arrestation pour 4 meurtres tout frais. Ses 4 derniers.

Plunkett s'emmure dans le silence et décide qu'il racontera son histoire sous forme de livre, mais en faisant en sorte qu'on ne le prenne pas en pitié, qu'on ne lui trouve aucune circonstances atténuantes.

Plunkett est froid, méthodique, calculateur, schizophrène, intelligent (frôlant le génie), il ne possède aucun sentiment de pitié ou d'empathie, aucune once de gentillesse. Pire, il ne ressent aucun regrets de ces actes. C'est une machine à tuer.

Son écriture est tranchante comme un scalpel et en effet, il ne se cherche pas des excuses. le récit n'en est que plus glaçant à la première personne que conté par un narrateur ou bien les flics chargés des enquêtes. C'est vraiment un portrait de l'intérieur qu'Ellroy nous livre !

Mais pourquoi donc ce gamin est-il devenu un tueur en série ?

Martin, lorsqu'il était jeune, plutôt que de jouer dans l'équipe de football ou avec des gamins de son âge, il se crée un cinéma mental et il s'identifie à Super Saigneur, le méchant d'un comics de son enfance... Un super méchant qui aime le sang et le sexe…

C'est lui qui permettra à Martin d'échapper à sa folie intérieure, celle qui le rend malade et le tourmente. Il veut se faire connaitre à la face du monde en tant que "Super Saigneur" dont il utilise les initiales "SS" pour signer ses crimes.

Martin croit qu'il va se sentir mieux et oublier ses traumas d'enfance dont il a refoulé un acte important. Nous l'apprendrons sur la fin.

Pourtant, comme je vous le disais, Martin n'a aucune excuse, le Mal existe, c'est tout.

La preuve en est qu'un jour, au hasard des tueries, il tue un homme dans le Wisconsin et se retrouve accusé du viol et du démembrement post-mortem de deux adolescentes.

La tournure dramatique de l'histoire est là : accusé d'un crime qu'il n'a pas commis.

Toute l'horreur arrivera avec la rencontre qu'il fera dans sa cellule : le véritable tueur se tient devant lui, il sait que Martin a tué un homme et en a tiré une photo. Cet homme exerce un boulot dans les forces de l'ordre et lui n'a pas eu de traumas dans son enfance. Mais le Mal existe, c'est ainsi...

Leur rencontre au sommet vous fera dresser les cheveux sur la tête tant ils sont froids et parce que le violeur admire le tueur qui en compte déjà 40 à son actif.

Il fera en sorte que Martin soit relâché. "Lis les nouvelles, on va parler de moi", lui déclare-t-il. Puis, par une suite d'articles de journaux et de rapports de police, nous suivrons leurs cheminements sanglants et meurtriers.

Âmes sensibles, abstenez-vous de lire ce roman, non pas à cause du sang et des descriptions des meurtres - l'auteur ayant eu l'intelligence de ne pas abuser de l'hémoglobine en sauce et des détails trop scabreux - mais en raison du voyage cauchemardesque où Plunkett sema la mort sur son passage, durant 10 ans (entre 1974 et 1984).

Je pensais sortir de ma lecture dégoûtée, mais au final, je m'en sors bien, ayant réussi à garder mes distances avec l'âme tourmentée de Plunkett et sa logique froide qui n'est logique que pour lui. Mon blindage était solide !

Sans problème, je pourrais me plonger dans un récit de Jack l'Éventreur... Mais je ne vais pas tenter le Diable tout le temps !

Un livre fort qui, bien que fiction, vous donnera l'apparence d'un récit véridique ou "comment accompagner un tueur en série pas à pas"...

Du tout grand art...

Lien : http://the-cannibal-lecteur...
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Tout est dit dans le titre. Il manquerait simplement le « je » vengeur et malade -venant de la schizophrénie du personnage- pour couronner le tout.

Martin Plunkett n'est pas né au bon endroit. C'est ce qu'Ellroy suggère, en développant quelques chapitres sur l'enfance de ce tueur. Au lecteur d'interpréter les faits, Ellroy ne cherche pas à excuser ou condamner son personnage principal : la narration est attribué à son personnage. Ellroy est dans son personnage comme il nous invite à y être aussi !

D'où l'audace : imposer les souffrances du tueur au delà de celle de ses victimes. Un tour de force littéraire perfide mais génial.

Car oui, son héros souffre! Et il souffre tellement qu'il ne peut freiner ses pulsions meurtrières. Mais, paradoxalement, elles sont souvent différées par une préparation minutieuse de ces crimes pour éviter de laisser des indices à la police !

Ce jeu funeste a tout de même l'avantage de s'imprégner des Etats Unis des années 70 et des changements en cours dans cette société.

Bizarrement, le livre ne laisse pas de malaise insurmontable tant on est prit par la montée en puissance physique du « héros » et par son intelligence à moins que cela ne soit par celle de son double de bande-dessinée nommé fort justement : "Super Saigneur".

Un Martin Plunkett serait à éviter -il en irait de votre vie- mais pas un tel polar!
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James ellroy nous fait entrer dans l'intimité d'un tueur en série,
un thème qui le hante depuis son enfance.
L'auteur semble avoir réalisé des recherches sérieuses sur le
sujet.J'ai trouvé un James Ellroy consciencieux, appliqué à la véracité
de son récit,s'essayant à découvrir la psychologie d'un tueur, ses motivations.
Tentant également de décrypter les avis des inspecteurs chargés des enquêtes,ainsi que ceux des psychiatres .Emettant quelques avis sur le système judiciaire américain.Enfin , un James Ellroy que je ne connaissais pas,laissant plus ou moins sa vulgarité coutumière de côté. Un livre bien évidemment difficile à lire, au vu du sujet traité, mais un livre impressionnant, plus qu'un simple polar,presque une ébauche d'étude sur les "serials-killers"et sur les hommes de loi chargés de les combattre.
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Si vous n'avez jamais ouvert un roman policier , prenez celui-ci .
Ce sera votre borne, votre étoile polaire qui vous guidera dans toutes vos lectures futures.
Vous mesurerez parfois le fossé entre ce livre et d'autres que l'on vous a présentés comme incontournables.
Que de polars vont vous paraître fades après sa lecture !
Vous y puiserez le courage de ne pas les terminer.
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Un livre atypique dans le parcours de James Ellroy, qu'on connait plus pour ses sombres enquêtes tortueuses et torturées, ayant toutes en commun un lien, proche ou lointain, avec le meurtre de sa mère quand il était enfant.
Ici, point de Dahlia Noir ni de L.A. Confidential stories, mais une simple histoire de tueur en série.
Je dis simple, car l'histoire est très linéaire, comme l'est la route que trace ce malade, tuant au gré des rencontres et des opportunités en traversant les Etats-Unis. C'est simple : juste un irrépressible besoin de tuer, violer et dépouiller ses victimes.
En vrai psychopathe qui se respecte, Martin Plunkett ne ressent absolument rien pour les autres êtres humains. Tout au plus un vague intérêt au moment de l'abattage... En bon serial-killer, Plunkett ira au bout de son voyage physique et psychique, et nous le fera partager dans sa froide confession.
Et comme il le dit si bien lui-même par l'entremise de la plume d'Ellroy :
"Je ne vous laisserai pas me prendre en pitié. Charles Manson, qui déblatère dans sa cellule mérite, lui, la pitié ; Ted Bundy, qui proteste de son innocence pour que les femmes solitaires lui écrivent, mérite le mépris. Je mérite crainte et respect pour être demeuré inviolé jusqu'au bout du voyage que je vais décrire..."
LE livre pour se retrouver dans la tête d'un tueur en série, avec tout ce que cela comporte d'horreurs et de malaise. Une expérience que n'a jamais réitéré James Ellroy...
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Mon 1er Ellroy !
Il était temps et c'est une superbe découverte, qui me donne aussitôt envie d'en lire d'autres.
Malade , terrible, violent, mais pourtant attachant par ses faiblesses et ses vieilles douleurs d'enfant, ce tueur, vu de l'intérieur, m'a fascinée.
J'ai écouté plusieurs émissions récemment avec James Ellroy en invité et son étrange personnalité m'avait vraiment séduite et donnée envie de lire ses bouquins.
Je vais donc embrayer avec le fameux Dahlia Noir ...
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Martin Plunkett est en prison, officiellement pour le meurtre de deux couples. Mais on sait qu'il y en a bien plus, et Plunkett refuse de parler. Alors, afin de connaître les détails, la police de New-York accepte qu'il écrive ses mémoires à condition que l'éditeur lui donne les détails .
C'est ainsi que le lecteur va découvrir le chemin de cet homme, d'enfant qualifié de très intelligent et « bizarre » à tueur en série.
Et tout le long du roman, on se demande pourquoi il tue. Pourquoi une telle froideur, pourquoi en Plunkett arrive-t-il à être complètement déconnecté de ses sentiments, pourquoi lui faut-il en arriver à cette extrême pour simplement avoir l'impression d'exister. Les crimes sont décrits froidement, aucune émotion. Et quand la machine s'emballe en une succession d'assassinats, on finit par mélanger les noms, ne plus pouvoir compter... et ça donne le tournis.
Et des tueurs comme lui, on en croise d'autres...

Ma lecture a d'abord été lente et fastidieuse, à cause entre autre du vocabulaire assez particulier, et avec la peur de lire une histoire déjà lu ou vu au cinéma de nombreuses fois. Et puis, passé le premier tiers, je n'ai plus pu lâcher ce roman. Emporté moi aussi dans ce tourbillon.
Ellroy est habille dans la construction de son histoire ; il mêle aux confessions de Martin Plunkett des coupures de journaux et le journal d'un agent du FBI, on y parle de Ted Bindy etCharles Manson croise la route de Plunkett, donnant un air de document à cette fiction.

Je dois dire que j'ai été tout de même soulagée de quitter cette atmosphère lourde et glauque.
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«Je mesurais 1m86, je pesais 83 kg, bizarre et anguleux, et les brutes du frigo avaient d’autres chats plus fragiles à fouetter et à harceler. Personne ne savait que j’étais absolument terrifié, littéralement mort de peur, et que mon protecteur, à la prison, n’était qu’un méchant héros de bande dessinés.»

C’est mon premier livre de cet auteur James Ellroy. Je le remarque par une critique d’AlbertHenri. Je ne savais pas quoi lire, en regardant mes livres, c’est un peu le livre qui m’a choisi. Je découvre que ce livre a déjà été publié autrefois sous le nom de ‘’ Silent Terro’’ contre l’auteur. C’est par la suite qu’on le republie sous le nom ‘’Un tueur sur la route’’. La couverture capte l’œil et avec l’image central, le titre est soigneusement mit en valeur…



Je qualifie cet univers en trois mots : «Dérangeant», «Malveillant» et «Poignant». C’est un monde où le mal règne, la perversité trouve sa place et où le voyeurisme y est maître.

Dès le départ, tu te laisses enveloppée par l’odeur malsaine du roman. Tu te sens entourée par l’ambiance machiavélique qu’on y retrouve. Tu te laisses amenée par le personnage principal qu’est Martin, sur la route…



C’est écrit sous la forme d’un journal intime, c’est divisé en partie. C’est très bien fait, on suit vraiment le personnage qu’est Martin sur la route. Je trouve ça très intéressant de suivre sa vie. On le suit dès sa plus tendre enfance jusqu’à son arrestation. Je trouve que l’auteur James Ellroy raconte magnifiquement bien l’histoire. Peu à peu, l’histoire avance, l’auteur sait si bien mettre le lecteur mal à l’aise au fil des pages.

«Quand on est "en série", on cherche toujours le prochain. Amant ou victime, on cherche.»

Le livre ‘’Un tueur sur la route’’ est aussi une course contre la montre…. On ressent vraiment l’adrénaline montée…
Le livre ‘’Un tueur sur la route’’ est captivant à lire à cause de l’écriture prenante, de ses descriptions déroutantes et de l’atmosphère sordide.

Le petit plus de ‘’Un tueur sur la route’’ : J’aime bien ses principes, que parfois, il essaie de suivre selon ses règles. ‘’Faites quelque chose que vous aimez vraiment, et faites-le vraiment bien.’’

Le petit moins de ‘’Un tueur sur la route’’ : J’aime moins quelques longueurs que je trouve que parfois ils sont lassants.

On suit bien entendu un ‘’Tueur en série’’ dont si on a le cœur sensible, si on est prude, si on n’aime pas le polar noir… je conseille de s’abstenir de lire ce roman.



Quand on referme le livre, on reste songeuse et perplexe lorsqu’on finit de lire son épilogue.
Un épilogue, je pourrais dire ébranlant et révoltant car on constate vraiment l’ampleur de ses crimes. On se demande surtout comment quelqu’un peut faire une chose pareille… tu essaies de comprendre mais c’est difficile à se mettre à sa place…

C’est un très bon moment de lecture, tu es vite happée par ce très bon thriller. On découvre aussi de l’humour malgré la noirceur de ce livre. C’est un récit à lire si on a du temps devant soi car cet auteur James Ellroy est à connaître décidément. Est-ce que quelqu’un à un autre livre à me conseiller ? … Je mentionne bien entendu James Ellroy et non R.J. Ellory… À ne pas confondre, car je l’ai confondu !

«Les savants disent que toute matière se disperse en énergie, une énergie sans forme, que nul ne reconnaît mais qui envahit tout. »

Isabelle
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