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EAN : 9782840310136
Le de Bleu (01/01/1993)
4.45/5   10 notes
Résumé :
mots pâles
aimés

très peu de mots reviennent
d'eux-mêmes sous la main

simples

un bercement un calme
comme ondulant sur l'étendue des pages
un chant à bouche fermée sans âge

usées comme mains
mots seuils
sans rides possibles
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
J'ouvre et tourne les pages de Peu importe, nouveau recueil d'Antoine Emaz.
Quand je rentre dans sa poésie, c'est comme entrer dans un lieu qui requiert le silence, un lieu où le temps revient à sa source initiale.
Les poèmes ne sont pas que faits de mots, ils possèdent tous un rythme qui font naître une émotion trouble, une résonance qui, tel un espace d'entre les mots, saisit l'attention. Cet espace infime retient en lui le temps court, le temps du dehors, le temps instable et sans limites et révèle celui plus intime, plus diffus.

« Une nuit à peine agitée de figures
d'autres lieux
d'autres livres

On va ainsi dans la nuit
Jusqu'à ce plus rien de bleu
qui doucement se ferme
on devient pan de nuit
dans les ardoises du ciel

et tout le reste demeure sans nous
on ne sait pas où
ça brille encore »

Dans l'écriture d'Antoine Emaz, quelque chose est en train de se passer, de se jouer mystérieusement, qui créé un rythme, une respiration plus ample. On perçoit en elle les mots qui vont et viennent, usés et pourtant utiles, l'écho trouble et secret né de leur liaison. Éphémères et immobiles sur la page, leur résonance porte bien au-delà du langage. Ils viennent parler de la solitude, du désarroi et du retour à la terre, du vide.

« Il faudrait pouvoir dire
quelque chose de rien
pour aider

que la terre
soit plus légère
un peu

on voit ce qu'il faudrait
sans pouvoir »

Chez Antoine Emaz, la langue, comme le temps, s'engouffre dans la page blanche, dans l'épaisseur de l'instant et de la sensation (j'ai aimé lire les poèmes à voix haute). Langue simple, reconnaissable, on sort de la poésie d'Emaz comme si rien ne s'était passé. Et pourtant…

« Il faudrait pouvoir
se délier davantage

dans le peu
trouver encore

il y a de quoi
mais on ne voit plusieurs

le jour
tombe »

.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
AU JOUR LES JOURS LES NUITS

L'AIR BLEU


à la tombée du soir
ce bleu
et un tourbillon d'oiseaux minces

ailleurs ensemble
la peau les os
le poids peu sûr des mots

et le soir tranche
le jour s'engouffre

on entre sans voir
dans le temps
mou

la nuit n'accueille pas

erre du jour roulé blanc
il gène
et son poids plie

En face
la main tient seule
encore un peu
et on s'agrippe

on se retourne dans les mots
pour trouver un peu plus loin
du plus tard

reviennent aussi une odeur de javel
les roses trop lourdes
les hirondelles
l'air bleu

au vrai on est allé avant
les yeux bleuis par l'air ouvert
un moment
et la marche

il y a eu l'air bleu
jusqu'à cette tête
coupée

maintenant
il n'y a plus d'espace
dehors

p.22-23-24-25
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AU JOUR LES JOURS LES NUITS

DE PEU


c'est vrai il y a peu
pour ne pas dire rien
à dire d'un jour
parmi d'autres

tout se tasse
et dépose le soir
plus vieux

dans le tas
des forces bougent
on les tient mal
elles nous tiennent
debout
dans le tas

il faudrait pouvoir
se délier davantage

dans le peu
trouver encore

il y a de quoi
mais on ne voit plus

le jour
tombe

le poids du vide
dedans

accru dedans

on a tenu autant que possible

se dire qu'on ne pouvait aller
vaut mieux

on n'ira pas plus
plus loin

p.9-10-11
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on se retourne dans les mots
pour trouver un peu plus loin
du plus tard
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reste du temps devant
mais on change mal de route
avec cette gêne
ce sac

il faut trop de temps de mots
pour vraiment voir et
se repérer
un peu

en attendant
ce qui gagne sur nous
prend visage

comme une figure de rien

et cela n’émeut pas
mais colle au sol
atterre
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Peu importe

mots pâles
aimés

très peu de mots reviennent
d'eux-mêmes sous la main

simples

un bercement un calme
comme ondulant sur l'étendue des pages
un chant à bouche fermée sans âge

usées comme mains
mots seuils
sans rides possibles
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