Les souvenirs d'un homme qui accompagne son ami dans sa dernière demeure, dans un train en Russie.
Un style halluciné, survitaminé, nerveux. Une longue fuite de mots, une course en avant où l'on saute sans cesse de virgule en virgule, d'idée en idée, sans jamais s'arrêter, sans jamais se poser, jusqu'à l'essoufflement. Pas les meilleures conditions pour se préparer au sommeil, quand on lit le soir dans son lit…
Alors, bien sûr, j'ai retrouvé à fleur de ligne la puissance de la plume de celui qui m'avait tant charmé avec ses éléphants et ses batailles. Par transparence, le style ressort, l'imagination, la culture extraordinaire, l'originalité des phrases ou des constructions.
Mais je n'ai pas compris où l'auteur voulait me mener. Quelle histoire a-t-il à raconter, hormis clamer son amour à la terre et à l'âme russe ? (celle d'avant 2022, bien sûr, lorsqu'elle n'avait pas encore basculé du côté obscur de la farce). Quel but, hormis aligner une litanie de références culturelles et géographiques certes intéressantes, mais qui ne font pas une histoire ?
D'accord, il y a un récit d'amitié, d'amour, de triangle amoureux... Mais cela m'a paru bien insuffisant pour remplir les pages. D'ailleurs, le livre est très court - moins de cent pages -, c'est bien que l'auteur a senti que les mots finissaient par tourner en rond, et qu'il était temps d'écrire le mot fin avant que le lecteur ne saute du train en marche.
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