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sur 1210 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Annie Ernaux décrit elle-même sont écriture comme étant plate, ce que je traduis par sans fioritures inutiles, sans blablas de bonne femme et je dois dire que c'est réussi. C'est plat, c'est raplapla, je crois que c'est loin d'être mon plat favori.

Ici elle nous parle de sa vie, de son enfance jusqu'à la naissance de ses enfants. Elle nous transmet une sorte d'instantané de son époque, sans émotions, sans sel ni épices pour, à priori, mieux en montrer la banale réalité, la substance. le problème c'est que de substance, justement, je n'en ai pas trouvé.

Pour une femme de son époque, sa vie n'est pas à proprement parler banale, elle a même eu beaucoup de chance car bien peu de femmes de son époque ont eu les mêmes opportunités, n'est-ce pas ma petite maman ?
Pour le reste, son style précurseur est d'un ennui sans failles. On regarde Mme Ernaux se regarder et se regarder encore. L'écriture minimaliste rend la lecture désagréable, cette tranche de vie a un goût insipide et cet instantané de l'époque ressemble à un cliché.

Pour ma part quand un livre est bon, c'est par son ensemble qu'il se démarque, pas seulement par son style, je terminerais donc sur cette citation d'Anne Brontë dans Agnès Grey qui se marie si bien avec mon ressenti :
"Toutes les histoires vraies portent avec elles une instruction, bien que dans quelques-unes le trésor soit difficile à trouver, et si mince en quantité que le noyau sec et ridé ne vaut souvent pas la peine que l'on a eue de casser la noix".
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J'ai longuement hésité avant de rédiger ce retour, parce c'est un exercice que je n'aime guère quand je n'ai vraiment pas apprécié ma lecture.
Je ne me répandrai pas sur le résumé de cette autobiographie, sachez juste qu'Annie Ernaux nous raconte longuement son enfance et son adolescence normande, au sein d'un foyer atypique pour l'époque. Maman est commerçante, elle tient une épicerie et n'est guère adepte des tâches ménagères. Papa tient le bistrot attenant et fait la cuisine. Et on éduque la petite Annie dans l'idée qu'il ne faut pas se laisser asservir par le mariage et la maternité, et vivre et s'instruire pour s'accomplir. Très bien, ces beaux principes avec lesquels je suis d'ailleurs fondamentalement d'accord, mais Annie va finalement "se faire avoir" et épouser cet ami, ce presque "frère incestueux" en lequel elle pense avoir trouvé son alter ego. Il s'agit d'ailleurs de son premier époux, Philippe, jamais nommé, dont elle a divorcé l'année de parution de ce livre, qu'elle lui a dédié ! Ils auront deux enfants, surnommés le Bicou et le Pilou, pour lesquels elle éprouve malgré elle des sentiments maternels, mais qui l'entravent dans une vie dont elle ne voulait pas, qui la transforment en cette femme popotte qui fait la cuisine et s'occupe de son intérieur, tout ce qu'elle rejetait avec force auparavant.

On sent une énorme frustration dans ce livre, on a juste envie de lui dire : mais pourquoi alors les avoir faits si jeune ces enfants (à 24 et 28 ans), tu étais éduquée, tu n'avais qu'à choisir de passer ton capes et ton agreg avant, au lieu de gémir sur ton sort ? L'écriture, heurtée, contorsionnée, laisse penser qu'il faut se dépêcher de tout "sortir", comme si après, il sera trop tard...

Elle m'a énervée, cette femme qui a eu une enfance heureuse, une éducation assez rare à cette époque dans son milieu social (elle est issue d'une lignée paysanne), et qui n'a jamais manqué de rien. J'ai trouvé de l'aigreur, du fiel même dans les descriptions de ses "amies", puis de sa vie conjugale. Mais fallait pas y aller, ma grande, personne ne t'a mis le couteau sous la gorge ! Et ce mari, dépeint très vite sous les traits d'un gros macho sourd aux aspirations de sa femme, il ne me paraît pas si imbécile qu'il n'aurait su entendre qu'elle avait besoin de temps, d'espace pour finir ses études avant de penser à fonder une famille. le dialogue, ça se fait à deux... En plus, elle explique qu'il partageait les corvées et les biberons, en tout cas pour leur premier enfant, ce qui était loin d'être le cas dans toutes les familles des années 60. Enfin, je n'étais pas dans leur lit, fort heureusement, mais j'ai l'impression qu'elle s'est de plus en plus enfermée dans un statut de victime du mariage au détriment de son épanouissement. Pour moi, ce n'est pas une attitude féministe, parce qu'elle se borne à reprocher à l'homme de mener la vie qu'elle voudrait avoir. Rien de constructif là-dedans, juste, je me suis fait gruger et je râle toute seule.

Quant à l'écriture, elle est ennuyeuse, des phrases décousues, syncopées, des énumérations, un style qui se veut travaillé mais m'a juste énervée. Cette femme gelée m'a carrément frigorifiée par sa froideur et son manque d'empathie. Annie et moi, ça finira sans doute là.
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Annie Ernaux raconte ses jeunes années, de son adolescence à la naissance de ses deux enfants. ● Alors que j'avais aimé La Place, je n'ai pas apprécié grand-chose dans cet ouvrage autobiographique, qui est moins un récit qu'un portrait. Précisément, la quasi-absence de dynamique narrative rend ce livre soporifique, et ce n'est pas son style haché, elliptique, souvent obscur car procédant par allusions notamment à propos de réalités des années 50 ou 60 désormais oubliées, qui le réveille. ● Je reconnais que ce style est original, même s'il est à mille lieux de l'« écriture blanche » ou du « style plat » qu'Annie Ernaux elle-même revendique ; son aspect oral, heurté, allusif, elliptique me semble au contraire très travaillé, mais le résultat sur la longue distance d'un ouvrage entier ne me convainc pas. ● Quant au fond, le propos féministe me paraît entaché d'une rhétorique geignarde et répétitive ; on a envie de crier à la jeune Annie : prends ta vie en mains, agis !
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J'ai découvert #Lafemmegelée de Annie Ernaux lu par Elsa Lepoivre grâce à #NetGalleyFrance et aux Éditions Gallimard Audio, que je remercie.

Annie Ernaux nous raconte l'histoire d'une jeune fille se muant lentement en femme, qui deviendra peut-être "mariée" puis "mère", comme si c'était une obligation pour le deuxième sexe... Son héroïne se raconte à la première personne, tentant de dépasser sa condition de "sexe faible" grâce aux mots, aux livres, aux études, à la philosophie... Est-ce l'histoire de l'autrice ?

C'est indéniablement bien écrit, travaillé sans trop l'être, accessible et littéraire à la fois. Malheureusement, je n'ai pas réussi à m'attacher aux confidences de l'héroïne, que j'ai trouvé trop lisse, fade malgré ses rêves d'originalité et d'émancipation. Peut-être est-ce une époque, un style, une ambiance qui ne touche pas ma sensibilité... Pourtant, les thèmes abordés m'intéressent : la féminité, l'émancipation des femmes, le statut de mère et le soi-disant "instinct" maternel, le patriarcat se dressant contre les rebellions féminines, etc etc etc... Je suis restée à distance... Sans savoir si c'est à cause du style de narration (monotone), ou de la narratrice (tout aussi monotone) : je me suis terriblement ennuyée, j'ai décroché plusieurs fois, du revenir en arrière pour ne pas perdre le fil...
J'ai découvert ce roman en version audio et j'ai beaucoup aimé la voix d'Elsa Lepoivre. L'intention, l'intonation et la diction sont juste parfaites, mais restent monotone, en totale harmonie avec ce que j'ai ressenti tout au long de cette écoute...

#Lafemmegelée #NetGalleyFrance
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Et voilà, décidé, je referme ce livre d'Annie Ernaux à la page 66, et je n'irai pas plus loin, fatigué par la forme et une écriture "au kilomètre", par des pages pleines de mots sans espace et aération, où les yeux se perdent et cherchent, des phrases parfois très courtes, et avec l'impression que "ça part dans tous les sens" côté anecdote, sans vraiment suivre un fil conducteur.
Sur le fond de l'histoire -je me suis arrêté à l'adolescence donc-, des livres sur cette dernière et une certaine vie de famille m'ont autrement plu, tels "Les Braban" de Patrick Besson, "La vie devant soi" d'Ajar, ou le célèbre film d'Etienne Chatilliez, "La vie est un long fleuve tanquille", sorti en 1988.
Le roman d'Annie Ernaux est de 1980, et peut-être date-t-il un peu, et les souvenirs évoqués sont ceux de n'importe quelle autre fille de l'époque, donc pas de surprise, pas d'émotion, du déjà vu et en plus de 40 ans, déjà lu ailleurs, et sous une forme plus "alléchante".
Daniel Pennac disait que la lecture était et devait être un plaisir, je n'en ai pas eu dans ces 66 pages, et il ajoutait qu'on pouvait interrompre la lecture d'un livre auquel on n'accrochait pas, eh bien, c'est chose faite.
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J'aime beaucoup Annie Ernaux mais ce livre-ci ne m'a que peu intéressé. J'ai eu du mal à entrer dans cette narration qui m'a paru décousue, sauf vers la fin. le fond est intéressant (la condition de la femme, la prise de conscience de tout le poids qui pèse sur les femmes, l'inégalité homme-femme) mais le style (haché, phrases courtes) m'a dérangée.
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Très narratif. Ennuyeux parfois. Intime, parfois touchant. Des femmes. Après que dire de cela. L'auteur choisit donc de rester dans le descriptif. Pourquoi pas. Peu créatif à mon goût cependant. J'ai lu jusqu'au bout toutefois, on s'attache un peu. Ce n'est pas ce que j'attends de la littérature contemporaine.
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J'ai lu de nombreuses critiques négatives sur le style d'Ernaux... pour ma part j'aime beaucoup sa façon d'écrire, c'est fluide, ça coule, ça se lit tout seul. Elle explique clairement et avec des mots simples ce qu'elle vit, ce qu'elle pense. En revanche à partir de la moitié du livre ce style devient ennuyeux car il n'y a pas de changement de rythme c'est un peu comme si un disque était fait de chansons clones, mêmes rythmes, mêmes structures, même genre de mélodies... on s'ennuie, ça n'avance pas. le dernier quart du livre a été pour moi un chemin de croix car je voulais terminer mais ce n'était plus du tout le plaisir que j'avais ressenti au début de ma lecture.
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Roman dense, lucide, intransigeant, dépouillé dans le style et émouvant. néanmoins, parfois trop figée sur son protagoniste.
Lien : https://leslecturesdasphodel..
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