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3,39

sur 795 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Bien que ce soit un Ernaux mineur, ce récit ma beaucoup intéressé, à l'image de "La vie extérieure", qui fait le récit de choses vues dans la rue ou dans les transports, AE a un don pour raconter le banal, le quotidien, et faire d'une petite phrase entendue au coin d'un rayon de supermarché un morceau de littérature.
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Pendant un an, Annie Ernaux a tenu un journal relatant ses visites au supermarché. Ça semble être l'occasion pour elle de réfléchir aux inégalités sociales et aux enjeux liés à la consommation, mais c'est un tout petit livre et la réflexion n'est peut-être pas aussi approfondie qu'elle aurait pu l'être. L'autrice énumère ses observations et laisse les faits parler d'eux-mêmes. L'idée est intéressante, mais le résultat ne m'a pas semblé très abouti. Ça demeure tout de même une lecture originale.
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Encore un roman court dans un style journalistique sous forme de journal.
On a droit à une description assez réussie des habitudes de consommation de français ou autres fréquentant l'hypermarché du centre commercial des 3 fontaines à Cergy-Pontoise.
L'écriture est toujours aussi froide mais, j'ai trouvé les descriptions assez réalistes.
Un don d'observation assez prodigieux.
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Mon fils a ce livre au programme de 2nde donc c'était parfait pour découvrir cette auteure nobellisée. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre donc je me lance.
Me voici plongée dans un journal sur les hypermarchés, personnellement ça ne me fait pas rêver mais le texte est court (moins de 100 pages).
Le bon côté c'est que l'écriture est plaisante et que cela se lit facilement. Pour le reste je n'ai pas trouvé le sujet très creusé.
L'auteure fait une sorte d'étude sociologique à chaque passage dans le centre commercial mais peu développée, plutôt des sensations et des constats sur le vif.
L'idée n'en reste pas moins originale.


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Plutôt déçue
L'observation est certes intéressante. Seulement elle se termine d'un seul coup, du jour au lendemain.
J'ai eu l'impression que Annie Ernaux a été d'un seul coup blasée.
Pas de conclusion .... j'ai ressenti un sentiment d'inachevé
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J'ai pris des notes en lisant ce livre et me voici bien ennuyée en rédigeant cet avis. En effet, la première pensée qui me vient est "trop court". J'aurai vraiment aimé que l'autrice développe son analyse, tout simplement parce que nombreuses sont celles qui auraient mérité d'être plus poussées.
L'on pourra me répondre qu'au début, Annie Ernaux souhaite simplement tenir un journal. Certes. Mais est-ce réellement suffisant ? Elle s'interroge, j'en demeure d'accord, sur les conditionnements sociologiques qui viennent très tôt (p. 18) : les jouets pour garçon d'un côté, ceux pour les filles de l'autre ). Oui, un supermarché veut vendre "bêtement", si j'ose dire, mais faire bouger les choses, c'est bien aussi.
Annie Ernaux revient à deux reprises sur le rayon librairie, sur son classement des meilleures ventes, sur le fait qu'elle ne peut pas y trouver tous les livres qu'elle veut. Faut-il vraiment rappeler que nous sommes dans un rayon comme un autre de supermarché, que le but, c'est de vendre, et qu'ici, comme ailleurs, le but est d'inciter à acheter davantage ? Non, on ne découvrira pas un auteur rare dans un supermarché, c'est plutôt, aussi, si le rayon librairie est au beau milieu du magasin, l'occasion d'un achat coup de coeur.
Elle s'interroge aussi, sur le langage qu'elle utilise, sur le fait que prendre un petit garçon noir qui joue dans un carton pourrait être vu comme du néo-colonialisme. Pour ma part, prendre la photo d'un petit garçon que je ne connais pas, sans même demander l'accord de ses parents, me dérange quelle que soit sa couleur de peau ! Elle remarque, aussi, la diversité des voiles que portent les femmes, dans les rayons du supermarché. Elle s'intéresse un peu aux caissières, à qui elle dit qu'elle n'est fidèle à personne quand on lui demande sa carte de fidélité (pour ma part, je dis oui ou non, selon que je l'ai ou pas). Ne pas oublier qu'elles n'ont pas le choix - et qu'il serait aussi intéressant qu'elle se questionne plus finement sur cette profession essentiellement féminine.
Ah, pardon, pas partout : la téléphonie, l'informatique, c'est masculin. Et quand un homme fait les courses, il faut nécessairement qu'il téléphone pour demander conseil à sa femme. Oui, je sais, c'est un rapprochement rapide, mais j'imagine bien l'homme passer faire dépanner son portable parce qu'il a un souci avec ses courses ! 
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Pendant quelques mois au cours des années 2012/2013, Annie Ernaux a consigné ses observations et ses réflexions sur le monde de l'hypermarché Auchan de Cergy qu'elle fréquentait régulièrement à cette époque. Ces notes, elles les a complétées trois ans plus tard.
A la fois cliente et discrète analyste, elle exprime dans ce petit recueil d'à peine 100 pages, combien ce vaste lieu très fréquenté, est ambivalent. Il grouille de vie et de gens pressés, mais il peut être aussi un endroit où chacun entre à sa guise, où l'on peut flâner et prendre le temps. Il est impersonnel et sans convivialité avec ses espaces banalisés et ses néons artificiels, mais il peut aussi avoir ses lumières et dégager des sensations confortables. Symbole de l'hyperconsommation et d'un "présent répété" à chaque visite, l'auteure ne manque pas, par ailleurs, de faire remarquer que cet univers est faussement statique, et qu'il avance avec L Histoire économique et culturelle d'une société.
Ainsi, ce recueil paru en 2016 est déjà ancien et n'est qu'une photographie d'un moment donné de l'histoire collective de la consommation d'une population de la région parisienne. Et, pour un lecteur de 2023, il est donc aisé de conclure que l'hypermarché n'est aujourd'hui déjà plus le même.
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Dans cet essai (ou récit ?) Annie Ernaux livre ses observations au fil du temps lors de ses visites (utilitaires ou non) dans l'hypermarché près de chez elle. A la fois ménagère, mère de famille, observatrice, écrivaine, les impressions se mêlent de façon un peu déstructurée, la réflexion restant à mon sens assez superficielle.
Peut-être attendais-je trop de ce petit ouvrage, où j'ai trouvé néanmoins quelques appréciations intéressantes sur le monde de consommation où nous vivons.
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Deuxième rencontre avec Annie Ernaux, dont je me suis promis, dans mon parcours de découverte des Nobel, d'essayer d'appréhender le travail en faisant fi de mes a priori négatifs - a priori d'ailleurs confirmé par ma première lecture (Passion simple).
A ma grande surprise, l'expérience avec celui-ci a été un peu plus positive que je ne pensais, alors que je me souviens m'être gaussée à sa sortie, avec la petite moue méprisante du lecteur à qui on ne la fait pas, que l'on ose se targuer de faire de la littérature autour d'une promenade dans un supermarché.
Contre toute attente, "quelque chose" a fini par se passer au fil des pages. Une petite musique mélancolique, insinuante qui m'a embarquée dans ce récit, les mains accrochée au caddie.
Au point que l'idée qui me paraissait affligeante au départ, à savoir traiter le sujet de la "vraie vie" en prenant pour objet d'étude des allées d'un Auchan de banlieue, s'est avérée sinon lumineuse, du moins pertinente : quoi de mieux, ou de pire, pour souligner le vide existentiel face à la profusion, pour dessiner en creux la carte des classes sociales, que ces temples de la consommation sur-illuminés, aliénants, désespérément laids ou merveilleusement féériques, rythmant le quotidien à coup de foires de Noël, de rentrée, aux vins, aux jouets, aux sacro-saintes promotions.
Evidemment j'aurais préféré Houellebecq dans cet exercice, c'est tellement plus drôle quand c'est désespéré. Mais sous la plume d'Ernaux, banale (pas la trace d'une idée forte dans ses observations, juste quelques maladresses justement relevées par d'autres babeliautes), paresseuse même sur la forme (une restitution à plat de notes prises au jour le jour), on finit par se sentir pris dans un collectif, un peu triste, un peu médiocre, pas très grave, et cela laisse la sensation paradoxale d'un bourdon presque joyeux.
Alors, suis-je passée du camp des contre au camp des pour de cette auteure clivante? Pas encore, mais ma lecture suivante d'Ernaux (qui a sans doute influencé ce billet) me fait franchir un pas de plus...
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L'auteure venant de recevoir le prix Nobel de Littérature, le 6 octobre 2022, je me suis dit qu'il était temps que je fasse connaissance avec ses écrits et découvre un peu son univers.
Manque de bol, ne restait à la librairie du Leclerc qu'un seul titre, en poche, "Regarde les lumières mon amour". Petit livre (je parle de son épaisseur) d'une centaine de pages, dans lequel l'auteure nous dévoile et révèle ses pérégrinations durant plusieurs mois dans le Auchan Trois Fontaines de Cergy, regardant, observant, notant et écoutant tout ce qui se passe dans ce monde de la grande distribution, avec des évidences, tellement évidentes que nous n'y faisons plus attention, et des petites situations cocasses.
Le titre, "Regarde les lumières mon amour", n'est rien d'autre que la réflexion d'une maman à sa fille, dans un magasin qui brille de ses mille feux. Une réflexion parmi des milliers d'autres que les gens -seulement entre ceux qui se connaissent- peuvent faire dans un tel endroit. J'en ai entendu pas mal également: une fois dans un Carrefour d'Ajaccio, où une grand-mère, son téléphone portable à la main (milieu des années 1990), appellait sa petite-fille et lui demandait: "Ma chérie, les bichocos, tu les veux à la vanille ou tu les veux au chocolat?"" (avec un accent à couper au couteau qui va bien); dans un Auchan de Montpellier: Lui: tu sais ce qu'il va en faire maintenant de son cadenas, hein? Elle: Non... Lui: "Ah tu sais pas? Elle: Ben non... Lui: Eh bien maitenant que j'en ai acheté un, le sien, il va se le carrer pronfondément dans le ... (et il a prononcé le dernier mot, assez fort pour que tous les gens autour l'entendent).
Ou bien, quand vous avez un auteur en dédicace de son ou ses livres: huit fois sur dix: "C"est vous l'auteur?"(alors qu'il y a souvent une affiche ou un panneau à côté ou dans le dos de l'écrivain en question).
Alors oui,une grande surface c'est un lieu de rencontres, mais où l'on passe malheureusement souvent les uns à côté des autres, en se regardant mais sans se voir, oui c'est un lieu d'échanges, mais dans lequel on ne se parle pas vraiment, et les seuls échanges le sont souvent qu'avec des caissières ou caissiers (quoi de plus normal dans un monde où les moyens de communication n'ont jamais été aussi performants et dans lequel les gens ne se sont jamais aussi peu parlé), oui c'est un lieu de mixité social, mais attention, l'une à côté de l'autre, on ne se mélange pas, oui le contenu de vos achats peut être révélateur de vos habitudes alimentaires et de nos jours, du contenu de votre porte monnaie.
Je ne fais quasiment jamais les courses si ce n'est pour les achats "lourds": packs d'eau et sac de 20kg de sel pour adoucisseur, mon épouse ne pouvant pas les porter. Donc quand je prends de l'eau, c'est 10 à 12 packs. Et inmanquablement j'ai droit: "Ah vous faites des provisions!".
Effectivement, au rayon des livres, on ne trouve pas de "tout", si ce n'est les derniers best-sellers, autrement vous avez des librairies si vos attentes sont plus précises.
Oui, la vie d'une grande surface est propre à elle, particulière et endémique.
Annie Ernaux étant assez controversée ces derniers temps, surtout depuis l'obtention de son prix littéraire, j'ai lu tout et son contraire à son encontre. Et pour ce qui est de son côté féministe, dans ce livre, il m'a surtout sauté aux yeux ( pas de crainte, sans gravité), page 56, où elle écrit (je résume), "que les supermarchés sont une affaire de femmes et elles en ont été longtemps les seules utilisatrices, et ce qui relève du champ d 'activité des femmes est souvent invisible comme toutes les taches ménagères qu'elles accomplissent".
Un livre qui se lit d'une traite, et qui à mes yeux n'est qu'un témoignage sur une micro-société, celui des hypermarchés, un livre presque sans prétention et qui met noir sur blanc certaines réalités.
Alors ensuite, que l'on veuille ergoter sur l'emploi de tel ou tel mot à la place d'un autre, "femme noire" ou "femme de couleur", sur certaines attitudes: le sempiternel "avez-vous une carte de fidélité" demandé à la caisse à chaque client, et que sais-je encore, je n'y vois pas l'intérêt. On n'arrêterait pas. Ainsi j'ai plus souvent lu que des "braqueurs corses" avaient commis tel ou tel méfait, mais jamais des braqueurs corréziens, strasbourgeois ou lillois. Faut-il s'arrêter sur ce genre de détail...
En tout les cas j'arrête d'écrire et de commenter, car mes propos vont bientôt atteindre l'épaisseur du livre d'Annie Ernaux.
Au final, un livre plaisant à lire, avec -j'ai trouvé- un certain humour, mais que je n'aurais assurément pas acheté si ne m'avait pris l'envie de lire une oeuvre d'Annie Ernaux, dont je vais chercher un autre titre.
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