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EAN : 9782020183550
215 pages
Seuil (08/03/1999)
5/5   3 notes
Résumé :


Itzhak Schipper, mort à Maïdanek en 1943, confiait à Alexandre Donat : « Tout ce que nous savons des peuples assassinés est ce que leurs assassins ont bien voulu en dire. Si nos assassins remportent la victoire, si ce sont eux qui écrivent l’histoire[…] ils peuvent nous gommer de la mémoire du monde[…]. Mais si c’est nous qui écrivons l’histoire de cette période de larmes et de sang – et je suis persuadé que nous le ferons – qui nous croira ? Personn... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
L'étude de Rachel Ertel est extrêmement instructive et précieuse, car elle nous donne à entendre la voix des victimes juives de la Shoah à travers un autre filtre que le communisme (comme c'est le cas de Semprun ou Antelme) ou l'humanisme athée (Primo Levi), ou encore une forme de sionisme (Apelfeld). Sa connaissance du yiddish et ses talents de traductrice mettent à la portée du lecteur curieux d'entendre la voix de ceux qui n'ont pas eu la parole, et dont la langue est maintenant morte, des textes introuvables et magnifiques. Son livre est donc aussi une anthologie irremplaçable d'une poésie presque jamais traduite.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Leivik, dont l'oeuvre tout entière, depuis ses débuts, décline toutes les efflorescences du silence, se fait le témoin après Maïdanek de la mort des mots qui "deviennent muets comme des pierres du désert" (1945). La poésie de l'anéantissement module indéfiniment l'impossibilité de la parole.

A son stade ultime, d'objet de l'écriture le silence devient sujet, principe actif du dire, sa texture même. L'une de ses modalités est d'inscrire la fragmentation du monde dans la fragmentation du mot.

Pour Celan, le poète de notre temps est condamné à bégayer :

S'il venait
venait un homme
venait un homme au monde aujourd'hui avec
la barbe de clarté
des patriarches : il devrait
s'il parlait de ce
temps, il
devrait
bégayer seulement, bégayer
toutoutoujours
bégayer.

p. 137
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Ci-gisent
tous ceux qui parlaient
tous ceux qui bégayaient
tous ceux qui se taisaient
ils sont tous rassemblés ici.

Même
leur mortalité est éphémère.
Les épitaphes ne sont compréhensibles
et claires
que pour une génération d’amour.
Le deuil y dort dans un nid de serpent
et lui aussi oublie oublie.

Jacob Glatstein
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Video de Rachel Ertel (3) Voir plusAjouter une vidéo

Rachel Ertel : Brasier de mots
Olivier BARROT, aux pieds de l'escalier Potemkine à Odessa (Ukraine) nous fait découvrir le grand port sur la Mer Noire, les habitants qui se promènent avec en off deux belles chansons en yiddish, et le livre "Brasier de mots" (éditions Liana Levi) de Rachel Ertel consacré à l'holocauste des juifs.
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