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EAN : 9782368326596
144 pages
Nombre7 Editions (04/04/2019)
4.25/5   4 notes
Résumé :
Épuisé, on ne l’est jamais naturellement, mais par l’accumulation de défaites, petites ou plus grandes. Pile ou face ! Pile, je m’en sors, face, je sombre.
L’île des Hébrides lointaines se défait un matin et à jamais. On la quitte, pauvre et exsangue, sans se retourner et pour qu’elle ne nous épuise pas davantage. Atterrée…
Atterrée, comme l’est Fanette qui vient y chercher des clés, perdues il y a si longtemps par sa famille déshabitée de l’intérie... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Les Epuisements de Elisabeth Fabre Groelly aux éditions Nombre 7

Dans ce court roman plaisant, intense, sur de profondes réflexions, de la mélancolie à l'espoir, l'écriture précise et directe d'Elisabeth Fabre Groelly nous raconte l'histoire de deux femmes, Fanette et Louise, qui a un moment de leur vie sont confrontées à des choix difficiles.

Premier récit :

Fanette, malgré la dissuasion de ses proches, essaye de sauver sa maman âgée, frappée d'hébétude, de dépression réactionnelle, et écoutant les conseils du médecin pour rassembler le plus d'informations nécessaires, elle veut découvrir les traumatismes qui auraient pu la conduire à cet état. En triant ses agendas annotés, elle comprend que la vie de Pauline n'a pas été aussi simple que les choses paraissent.

Elle remonte le fil de l'histoire de Pauline, va jusqu'à écrire à ces anciens amis intimes , retrouve son témoin de mariage, les hommes qu'elle a aimés pour finalement accomplir ce fameux voyage sur l'île de Saint Kilda, archipel écossais où sa mère se rendait en stage avant son mariage.

Saint Kilda, l'île des fous de Bassan et des oiseaux protégés est peut-être la solution à ce qu'elle recherche, mais que cherche-t-elle vraiment qui semble tant l'oppresser au point d'en oublier de vivre pour elle ? le temps presse…Sans dévoiler la fin, ce récit sur fond d'année 60, 70 et retour au temps présent soulève plusieurs points en particulier, celui des secrets de famille, l'avortement, le choix du mariage, l'envers du mariage, la libération des moeurs, le suicide, la vieillesse si difficile. Fanette va découvrir ce qu'elle n'aurait jamais pu imaginer et qui changera peut-être le cours de sa vie mais n'est-il pas trop tard !

J'ai réfléchi aux points suivants en lisant ce récit :

Jusqu'où faut-il vraiment chercher dans les carnets ou affaires de ses proches, dans un passé qui ne nous appartient pas ou plus ? Faut-il se débarrasser des vieux souvenirs ou bien faut-il tout garder justement pour chercher à comprendre ce passé qui nous appartient encore puisqu'inconsciemment on nous le transmet ?

N'est-il pas mieux de questionner une personne proche de son vivant même si on ne s'entend pas très bien avec elle pour permettre de comprendre sa vie et la notre tout simplement et toutes les réactions qui s'enchaînent mais faut-il transmettre cette mémoire et ces émotions même si la personne ne le souhaite pas ? Et bien entendu comment s'en préserver, ne pas prendre la place de l'autre non plus pour ne pas sombrer à son tour...?

Ce récit m'a interpellé de différentes façons, entre autres sur les secrets de famille, j'ai bien aimé la belle image du Fou de Bassan, les caractères très bien racontés des personnages féminins et masculins.

Deuxième récit :

Louise la cinquantaine est épuisée, restauratrice d'art, survivante de la bipolarité, lasse, anxieuse, du vague à l'âme en est même à détailler le contenu du caddy de la femme devant-elle dans la file d'attente du magasin quand un homme la reconnait…mais qui peut bien-t-il être ? Elle cherche et enquête sur ces quelques mots qu'il lui laisse puis du répondeur au téléphone, en vrai rencontre, en fête d'anniversaire, à moto ou …beaucoup de questionnements sur le choix d'une nouvelle vie après le choc émotionnel de plusieurs décès, la mésentente des familles.
Au fond du brouillard, Louise se souvient enfin de cet homme déjà rencontré dans une circonstance dramatique. et qu'elle avait occulté. Peut-être un nouveau chemin vers l'espoir, aller vers l'autre, vivre enfin pour soi et pas toujours pour les autres. J'ai aimé ce récit de la vie d'une femme où la solitude, le face à soi-même, l' introspection lui permet de grandir en tant que personne. Et cela autant sur le plan émotionnel, psychique qui est très bien raconté jusqu'au dénouement. J'ai aimé en particulier la somptueuse lettre-message que son amie lui lit lors de sa soirée d'anniversaire.

Elisabeth écrit des romans courts qui bousculent et nous font réfléchir sur l'âme humaine qu'on aura jamais fini d'explorer...une lecture bouleversante et très belle.

Merci, chère Elisabeth, de me l'avoir fait découvrir et de l'avoir écrit, beaucoup de femmes peuvent se retrouver dans ces deux textes.

Lien : https://chatvire.blogspot.com/
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Fanette cherche à aider sa mère, plongée dans une profonde hébétude, depuis septembre 2010. Elle fouille avec délicatesse dans la jeunesse tumultueuse de sa mère, en Angleterre et en Ecosse, dans les années 1969-1972.
A 40 ans, elle découvre l'existence d'un secret puissamment gardé par son entourage. La fin du récit est tragique, Fanette n'acceptant pas les non-dits de sa famille.
J'ai aimé le roman, car il repose sur une abondante littérature anglaise, socle de la relation entre Pauline et son mari, Stephen Balmer, ainsi que sur la musique "Seasons in the sun" (Brel-Mc Huen), de 1974.

Le 2ème récit est l'histoire de Louise, divorcée, ses grands enfants ayant quitté la maison et un peu isolée. Ses parents, sa soeur et son frère sont partis d'eux-mêmes, semble-t-il.
Elle retrouve "par hasard", à Barcelonnette, le médecin qui a soigné son frère, Didier, à la fin de sa vie. Elle l'invite à ses 52 ans, avec ses "amis".
Le roman finit sur une lueur d'espoir, d'une relation naissante entre Louise et Baiersky (d'origine ukrainienne).
J'ai aimé ce livre qui, malgré l'amertume de la vie qui passe, reste tourné vers un avenir à deux. le récit s'appuie sur de nombreuses références littéraires, musicales, picturales et géographiques (Les Alpes de Haute-Provence).
Juin 2020
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J'ai lu Les Épuisements de Élisabeth Fabre Groelly aux éditions Nombre 7.
Deux récits, celui de Fanette et celui de Louise. Deux histoires différentes dans des lieux différents mais des points communs.
D'une première écorchure qui forme une première brèche, on découvre ces deux textes comme une blessure qui ne se referme pas et nous fait plonger au fil des mots dans les failles de ces deux femmes jusqu'à ce que d'autres événements viennent se jouer, un crescendo pour se libérer de ses propres démons. Ni vraiment roman, ni vraiment récit, deux textes menés comme des enquêtes, voyages dans le passé pour remonter le fil des indices à travers des carnets, films, documents, musiques et conversations intimes.
J'ai beaucoup aimé le vagabondage des pensées, on avance, on s'interrompt, réfléchit au plus près de Fanette et Louise et des personnages rencontrés car il s'agit bien avant tout de rencontres , ces instants qui peuvent pulvériser toute une vie et pouvant tant d'années après provoquer un état d'hébétude, un départ, un divorce, des retrouvailles, une nouvelle vie.
Un très beau roman féminin, des détails et des creux invisibles qu'on devine à la fois dans les familles, la société, le vieillissement, la solitude aussi, les interrogations nombreuses dans la vie d'une femme et essayer de comprendre le pourquoi des choses...
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
"À la fin des vacances, je reprends les petits agendas de Pauline. Tous rangés dans une boîte à chaussures. Sur la boîte, elle avait écrit : A. Je devrais trouver une boîte B, une boîte C sans doute, mais Old Titch’ les a peut-être fait disparaître. Non pas qu’il soit particulièrement curieux de la vie des autres, mais il fait souvent du vide dans le grenier « se dépouiller, le plus rapidement possible, sinon on regrettera de partir » dit-il, convaincu qu’il détient le bon sens, et qu’il le détient pour tous ceux qui n’en ont pas, c’est-à-dire nous."
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"Louise, fais le compte, reprends ton score de ce soir. Il est imparfait. Comme chacun de nous ici, comme tu l’es toi-même. Ta forteresse n’est que de façade. À la fin des fins, elle te servira à quoi ? Ton âme, même si tu penses que tu n’en as pas, ne pourra plus en sortir pour servir les autres. Fais un deuxième calcul, celui des années qui te restent. J’en savoure, moi, tu le sais les petites miettes au quotidien. Il est temps de ne plus te gaspiller. Si tu étais ma fille, tu pourrais l’avoir été, je te dirais…"
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