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EAN : 978B07RV2YB97
94 pages
Gallimard (01/06/2019)
4/5   2 notes
Résumé :
"Pourrait-elle s'ouvrir encore l'aube, bleue comme des ailes de Morphe, où bâillait l'étrange passage, au tournant d'un mur, avec son escalier sonore, et nous parlait bas de sa bouche d'ombre ?.. Un oiseau s'y campe. Il dit : Myrtis - avec douceur."
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Souvenirs d'un passé qui dort dans une ombre si transparente.. Des intimités insaisissables qu'on se croit bien seul à connaître et dont on voudrait enchanter les autres.. Certains regards. La voix d'un être cher. La gaucherie d'une âme ardente.. Une inflexion familière très douce et bien humaine...
Des yeux qu'on revoit parmi vingt ans de souvenirs, dans une rue grise, un jour de promenade. du soleil sur un peu de paille, devant la porte d'un malade..
Un regret sobre. Une parole d'un chagrin vague.. Un nom touchant qu'on n'arrive pas à retrouver.. Tout ce qui porte une chanson triste au bord des lèvres.. Et ce mutisme avant les larmes...
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Voici tant d'années, Gérard de Nerval



Extrait 2

     Et le Train pour nous refait son histoire..


     Il crie les fanaux qui ont l'air si triste..

     Il crie les paysages traversés à tour de bras. Des gouffres
pris de biais dans un grand bruit frais sur des ponts de fer qui
grincent des dents… Une halte encore où sonnent des voix
lourdes, où tout le silence assiège les vitres.. Mais un autre train
perce en cris noirs…

     Une aube au cœur serré se lève.

     La nuit a séché les pleurs de la veille et consacré les
solitudes..
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Quelque chose, un bras



           Quelque chose, un bras de blancheur qui passe et sort des grands lacs du Songe, va toucher des ronces dans mon cœur obscur. Et ma voix crie !

           Ma vie ! J'ai voulu t'embrasser sur la bouche. Mais tu t'es reculée en me soufflant par dérision dans la figure. Ainsi les enfants des champs soufflent les chardons, comme des chandelles..

           Tu m'as fait semblable au mendiant des routes : Il ne voit plus bien clair. et puis le soir tombe. Il a cru voir, de très loin, quelque chose au tournant de cendre bleue, par terre.. Un fouet peut-être. Il se baisse. Et il ramasse un serpent..
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Mes souvenirs



           Mes souvenirs.. Je les tiens. Je n'ai rien dit. La nuit est belle. Pourquoi se serrent-ils ? N'aiment-ils plus comme autrefois les grands espaces qui arrivent ?..

           De chères voix vont de la Cave au Paradis… L'heure éloignée sonne d'une voix naine. sous la lumière basse du soir, derrière une palissade, on prononce à mi-voix des noms de choses vivantes et mortes.. Et je revois les yeux lointains de ceux qui pleurent mes fautes. Et je revois dans un vaste éclair de chaleur, comme un secret qu'on laisse échapper, la grande figure affreusement blessée de quelqu'un qui m'aime..
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Est-ce Toi



           Est-ce Toi, dont je revois le regard ailleurs, hardi comme un pont sur un gouffre d'eau sombre ? Ton cou si droit, serré du collier, flambe tes cheveux comme une fume grasse. Ton rire triste au bas de mon ciel passe encore, comme un grand ibis dans le crépuscule.. Mais d'autres regards sont plus tristes, en prison sur le ciel d'un soir, dans un buisson trouble où des chenilles dorment sur des baies d'un bleu pâle..
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Le soir se penche avec langueur – et les arbres au bord de la route des songes – comme de grands oiseaux la tête sous l’aile – s’endorment. La lune pleure dans les branches – comme un regard entre des mains tremblantes.. Elle y noue ses froides faveurs. Elle suit le fleuve tout contre la berge. Elle s’y balance, et il semble qu’un grand cygne ait perdu ses plumes sur l’eau triste où le ciel se berce..
Il y a une garde de roseaux au tournant escarpé où la lune entre par échardes. Un long souffle d’air qui chasse par instant les noms et les souvenirs de leurs nids sombres écaille le fleuve et le feuillage.. Alors, le veilleur et l’éclusier de la contrée fiévreuse – le gros lézard gris où s’est réfugiée une âme ancienne – souffle d’une voix lointaine et qui évoque un rite et un instrument sauvages – parce qu’il voit passer des choses que nous ne savons pas voir – et qui rejoi- gnent l’horizon où le passé dort sous la cendre...
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