AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782070301010
159 pages
Gallimard (24/11/1967)
3.88/5   21 notes
Résumé :
Sur Fargue, les anecdotes abondent, plus ou moins amusantes, plus ou moins improbables. Certaines, qu'il a connues sinon provoquées, l'ont sans doute diverti, mais le personnage qu'elles faisaient de lui l'attristait franchement, sur le tard : Ce ne sont que taxis abandonnés avec des ardoises importantes, propos qui n'ont jamais été tenus, bonnes intentions transformées en machiavélisme... écrit-il dans Dîners de Lune.
Les anecdotes seront effacées. Les poème... >Voir plus
Que lire après PoésiesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
C'est par hasard que j'ai découvert ce poète, que je ne connaissais que de nom.Et c'est l'un de ses poèmes qui m'a donné envie d'entrer dans son univers.Je ne résisterai pas à la tentation de vous le citer par ailleurs, il s'intitule "Dimanches"...

Ce recueil rassemble des textes de plusieurs périodes , c'est le moins qu'on puisse dire puisque les poèmes s'échelonnent de ....10 ans à au moins 57 ans! Eh oui, précoce, ce Léon Paul!

Je n'ai pas voulu m'informer sur la biographie du poète, j'ai préféré goûter ses mots, sans a priori...

La première chose qui m'a interpellée , c'est l'omniprésence des termes "enfants"ou "enfance ", et la nostalgie liée à cette époque :

" Un enfant court
Autour des marbres...
Une voix sourd
Des hauts parages"

J'ai été surprise aussi de constater que beaucoup de poèmes sont en prose, surtout dans la partie"Poëmes".Surprise et un peu déçue , car je ne suis pas très friande de cela, même si je reconnais que certains extraits d'entre eux sont magnifiques:

" Fanaux des trains et des bateaux, qui ont toujours ce regard triste...Signaux d'amour, tendres et fins comme des coeurs à la fenêtre. ..Signaux du ciel, un peu perdus, comme des fleurs dans un champ d'ombre..."

Dans "Ludions", le ton est beaucoup plus humoristique, le poète joue sur les mots, s'essaye au pastiche, comme dans l'amusant madrigal transformé en "merdrigal"....

" Dans mon coeur en ta présence
Fleurissent des harengs saurs.
Ma santé, c'est ton absence,
Et quand tu parais, je sors."

Je n'ai pas accroché à d'autres poèmes, hermétiques ou à la gouaille trop appuyée.

C'est la dernière partie du recueil que j'ai préférée, celle où s'exprime une mélancolie tendre, entre souvenirs rêvés et lueurs fugitives du passé , ombres blanches et enfants qui s'enfuient ...

" Un frêle geste allume
La lampe aux yeux baissés ...
Une rougeur affleure aux marches de la nuit ...

Un livre très diversifié, donc, des images superbes et délicates côtoyant des mots plus crus ou des associations de mots parfois peu compréhensibles . En tout cas, j'ai apprécié cet éclectisme, prouvant les capacités de renouvellement du poète. Et être déconcertée me plaît aussi...




Commenter  J’apprécie          362
Fargue, bien sûr, est ce voyageur, promeneur, marcheur impénitent, qui va à la rencontre de ce qui n'existe pas ou seulement dans ses souvenirs tronqués, remodelé, inventés. Il parcourt la vie à la recherche de ce qu'elle n'offre pas, de courts événements improbables, des anecdotes rêvées, des rues, des quartiers évidents qui disparaissent sous le poids des réminiscences trafiquées:

"Un train écume et se rendort. Des musiques diffuses rôdent. La vie antérieure émerge et chuchote."

Qu'est-ce donc que cette vie antérieure sinon l'éveil à un passé révolu, débonnaire et plus réel que tout ce qui n'a jamais été vécu ? Un passé qui a échappé à la mort parce qu'épaissi des mots et des émotions d'un poète en quête de réalité, ou disons plus simplement de vie, car tout vit chez Fargue, tout ressent : les arbres les maisons, le ciel..., une réalité donc vivante mais atemporelle - ce qui entre nous reste le paradoxe de sa poésie.
Commenter  J’apprécie          362
Il va sans dire que j'adore le lyrisme de Lèon-Paul Fargue, "poète de toutes les heures" ...sa poésie est un état...une force d'attraction ... une chose essentielle "aussi indispensable à l'homme que l'oxygène ou le carbon, un objet courant, un aspect de la vie quotidienne qui vibre sous certains archets"
Commenter  J’apprécie          70

Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
Dans la rue qui monte au soleil morne et grand ouvert, des voix conseillent qu'on s'accoude aux fenêres, pour voir passer les trains de luxe, au bord du ciel, à droite, par-dessus les arbustes du jardin de la gare. Un train écume et se rendort. Des musiques diffuses rôdent. La vie antérieure émerge et chuchote.

Villes de songe, lorsqu'on pense à vos noms plaintifs, on prête l'oreille.. II semble que des voix longues vous hèlent par-dessus les barrières et les chants des âges, et que des odeurs, comme des veilleuses, et que des fougères d'étoiles s'allument.. Il semble que vos ruines tremblent sous leur châle de lune, et que l'horizon bouge, au plus profond des nuits repues de silence, d'une lente pluie de larmes...
Commenter  J’apprécie          220
Amour tremblant . Crainte de proie.
J'aime vos deux instincts frappants.
Crainte tenace. Amour tremblant.
Je sais ton style heureusement.
Je suis le maître dans la nuit.
Amour tenace. Amour tremblant.
Tu t'es posé sur le rebord
De l'âme la plus misérable.
comme un aigle sur un balcon !
Amour tenace. Amour tremblant.
L’horloge creuse la mort
Je l'honore dans tes beaux yeux,
Je la distingue aux seins blessants.
Les fleurs qu'on ne voit que la nuit
C'est ce qui fait qu'on réfléchit.
Mais veuille surveillez nos yeux.
Quand nous souffrons fais-nous pleurer.
lorsqu'on pleure on est presque heureux.
Amour tenace. amour tremblant !

Commenter  J’apprécie          190
PHASES

-Dites-moi. Savez-vous même
Aimer aussi qui vous aime?

-Mon oiseau de paradis,
C'est quand le soleil sourit.

-N'est-ce point là qu'une mouche
Dit sa musiquc jalouse?

-Le silence bleu et or
Cueille d'invisibles fleurs.

-Ah le soleil délaissé
Faisait mon intimité.
Commenter  J’apprécie          300
KIOSQUES

En vain la mer fait le voyage
Du fond de l'horizon pour baiser tes pieds sages,
Tu les retires
Toujours à temps.

Tu te tais, je ne dis rien,
Nous n'en pensons pas plus, peut-être,
Mais les lucioles de proche en proche
Ont tiré leur lampe de poche
Tout exprès pour faire briller
Sur tes yeux calmes cette larme
Que je fus un jour obligé de boire.
La mer est bien assez salée.

Une méduse blonde et bleue
Qui vient s'instruire en s'attristant
Traverse les étages bondés de la mer,
Nette et claire comme un ascenseur,
Et décoiffe sa lampe à fleur d'eau
Pour te voir feindre sur le sable
Avec ton ombrelle, en pleurant,
Les trois cas d'égalité des triangles.

Commenter  J’apprécie          100
Dimanches

Des champs comme la mer, l'odeur rauque des herbes,
Un vent de cloches sur les fleurs après l'averse,
Des voix claires d'enfant dans le parc bleu de pluie,

Un soleil morne ouvert aux tristes, tout cela
Vogue sur la langueur de cet apres-midi ...
L'heure chante. Il fait doux.Ceux qui m'aiment sont là ...

J'entends des mots d'enfant, calmes comme le jour.
La table est mise simple et gaie avec des choses
Pures comme un silence de cierges présents ...

Le ciel donne sa fièvre hélas comme un bienfait ...
Un grand jour de village enchante les fenêtres...
Des gens tiennent des lampes c'est fête et des fleurs ...

Au loin un orgue tourne son sanglot de miel ...
Oh je voudrais te dire ...
Commenter  J’apprécie          70

Video de Léon-Paul Fargue (8) Voir plusAjouter une vidéo

André Beucler : Dimanche avec Léon-Paul Fargue
Olivier BARROT présente le livre d'André Beucler sur Léon-Paul Fargue.
autres livres classés : poésieVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (44) Voir plus



Quiz Voir plus

Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

Paris
Marseille
Bruxelles
Londres

10 questions
1227 lecteurs ont répondu
Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

{* *}