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EAN : 9782330104306
112 pages
Actes Sud (02/05/2018)
3.39/5   18 notes
Résumé :
Dans ce court essai frondeur, Armand Farrachi retrouve le ton mordant du pamphlet pour s'intéresser à un sujet aussi redoutable qu'insondable : celui de la bêtise, dont le déploiement dans nos « sociétés de l'opinion » atteint désormais des sommets : ceux des appareils d'Etat, des instances éducatives et culturelles, des médias, etc.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Je remercie tout d'abord les éditions Acte Sud et Babelio pour l'envoi de ce petit livre dans le cadre de Masse Critique non fiction de juin.
Petit par la taille, ce texte vindicatif et caustique tombait à point nommé dans ma pile à lire, en cette période où je fais de manière récurrente ce constat de la permanence et de la pandémie de bêtise, à tous les niveaux.
Alors les mots d'Armand Farrachi sauront-ils décrire ou expliquer cet état de fait ? Apporter des précisions, des pistes ou solutions, ou simplement enfoncer des portes ouvertes ?

Je note tout d'abord que le ton se veut celui du pamphlet, de l'homme cultivé, des rires intelligents et des références bien senties. L'écriture est claire sans être simpliste, elle puise dans les plus belles possibilités de la langue sans toutefois devenir absconse.
Bref, un régal de lecture.

Partant de petits exemples politiques contemporains fort parlants et fort bêtes (du "casse toi pauv' con" au "gâteau du président Trump" en passant par les soirées "bonga bonga"), l'auteur en vient à dresser le portrait et à définir cette bêtise qu'il décrie. Et le tableau est sombre, car il ne s'agit pas de paranoïa quand on voit comment tout est mise en place par le système (capitaliste, bien sûr) pour abrutir les masses et se remplir les poches tout en conservant le monopole politique et économique.
On nous montre par exemple, si nous en doutions encore, comment l'école distribue des diplômes bradés pour rassurer et conforter le peuple dans sa bêtise ; comment le matraquage publicitaire et marketing s'invite dans la politique et pollue le sens commun et donc la démocratie ; comment la bien-pensance est parvenue à ôter le sens de certains termes tout en en tabouisant certains autre ; etc.

Tableau noir et surtout pessimiste, car il semble que rien ne soit à espérer de l'humain, animal qui, de même que le babiroussa, porte les gènes de sa propre mort, à la différence que c'est son comportement, et non son corps, qui le conduit à sa perte...

La bêtise devient donc la norme, et avec elle la servitude et la laideur.

Je terminerai d'ailleurs sur une note mitigée en précisant que tout ce qui est avancé et assumé par l'auteur ne se vaut pas forcément au même niveau et d'ailleurs sur ce point précis de "laideur" qui, àmon avis, devrait rester subjectif et ne pas entrer en ligne de compte. Oui, on peut regretter la domination culinaire du Big Mac, le lavage de cerveaux aux émissions de télé réalité débiles, ou les frasques des présidents et des puissants, mais mettre sur le même plan le porteurs de tongs ou les utilisateurs de shampoing pourrait presque faire passer l'auteur pour un ayatollah du bon goût et des bonnes moeurs. Extrémistes qui, en mélangeant causes et conséquences tire sur tout ce qui bouge (je veux bien faire lire La Princesse de Clèves à mes élèves , mais ce serait en pure perte, puisque les bases ne sont pas acquises et que 99% d'entre eux ne comprendront pas la syntaxe ou le vocabulaire...).
Mais qu'à cela ne tienne, en dehors de ces dérives un peu jusqu'au-boutistes, j'invite tout un chacun à se procurer et lire ce petit essai, qui ne fera aucun mal, au contraire.
Ps : nombreuses sont les citations à devoir venir alimenter Babelio ;)
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Ce petit livre qui nous parle de la bêtise a été à la fois un morceau de chocolat praliné et un bonbon acidulé dans ma bouche.

Le côté chocolat était pour la partie consacrée à la bêtise même, celle de l'imbécile heureux, dirons-nous car j'avais un beau spécimen devant mes yeux pour l'étude appliquée de cette bêtise poussée à son paroxysme dans la personne de ma belle-soeur (une pièce rapportée).

Cette dernière est capable de te sortir des trucs gros et débiles, du niveau ceux utilisés par Fillon au sujet de sa femme qui n'avais jamais travaillé : autant ma belle-soeur que Fillon sont capables d'aller loin dans leurs justifications abracadantesques, sans queue ni tête, et pire, de s'y accrocher autant que lui en jurant de ses grands dieux des trucs qui relèvent de la bêtise dans toute sa splendeur.

L'auteur nous proposera d'ailleurs un bel exemple de défense bête et débile avec un homme ayant assassiné son voisin pour lui dérober ses meubles.

Et ça s'entête, un être humain, tel un coureur qui prendrait un mauvais chemin et se dirigerait droit vers un précipice, répondant aux gens qui le mettent en garde qu'il a une bonne avance sur les autres…

Quant aux politiciens, ils en prennent pour leur grade aussi, tel Trump décidant de l'envoi de 59 missiles sur l'Irak (alors que c'était sur la Syrie) et annonçant qu'il avait pris cette décision devant la plus belle part de gâteau au chocolat…

Alors oui, pour la première partie, celle en chocolat qui fond dans la bouche (et dans la main), j'ai affiché un sourire carnassier sur ma face car je n'étais pas visée par l'auteur.

Là où la partie est devenue acidulée – de celle qui fait mal à la gueule mais que tu gardes en bouche parce que tu aimes ça (oups) – c'est quand l'auteur est arrivé dans la partie qui nous concerne un peu tous et toutes car dans le fond, nous sommes tous et toutes l'imbécile d'un autre et les publicitaires le savent, que nous nous laissons entraîner par des slogans simples, clair et qui marquent.

Car nous avons tous des grands principes écolos, nous sommes d'accord avec le fait qu'il faut polluer moins, mais la plupart ont aussi des tas d'excuses pour ne pas les appliquer puisque de toute façon, les autres ne le feront pas…

Braquant sa plume assassine sur imbéciles, sur les politiciens, sur les citoyen lambda, sur les fabriques à crétins que sont devenues les écoles, sur la société de consommation, sur les émissions abrutissantes, sur les anglicismes qui parsèment notre langage, sur la loi du moindre effort, sur le fait que nous ne voulons plus réfléchir et j'en passe et des meilleures, l'auteur tire à boulets rouges sur cette bêtise qui est devenue la norme de notre société.

Tenant plus du pamphlet que de l'essai, ce petit livre se lit en plusieurs morceaux, comme un dessert exquis que l'on ne voudrait pas finir trop vite. Je l'ai dégusté sur plusieurs jours, m'en gardant des petits passages rien que mon plaisir personnel.

Rien à dire, l'auteur frappe sous la ceinture, il y va fort, je ne lui donne pas tort, sauf peut-être pour certains passages car mettre les utilisateurs de shampoing au même niveau que l'imbécilité de certains, c'était un peu poussé, non mais allo quoi !

Hormis cette petite critique, tout le reste était absolument vrai, hélas, et si nous continuons ainsi, nos cerveaux seront la prochaine extinction !

Sauf si un petit village peuplé d'irréductibles "cerveaux" résistent encore et toujours à l'envahissante bêtise.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Un essai qui fait réfléchir sur un mal, qui frappe notre société : la Bêtise !
Armand Farrachi prend de nombreux exemples très parlant, notamment la décision de Donald Trump d'attaquer la Syrie, prise devant une belle part de gâteau au chocolat comme si celle-ci avait été un moteur !
D'autres exemples sont tirés du quotidien, l'américanisation et le pullulement de fast-food, notre société qui ne jure que par le divertissement, les abréviations utilisées à tord et à travers, ainsi que les mots anglais comme "brainstorming" usités dans le monde du travail, comme si aucun équivalent français n'était possible. Il y a aussi l'abus du port du jogging en toute circonstance, le nouveau système post-bac qui se fonde sur le hasard plutôt que sur le mérite, car il y a de plus en plus de bacheliers puisque le bac est plus facile à obtenir. Doit-on céder à la facilité, au relâchement ?
Ce pamphlet dénonce le manque de référence, l'absence de mémoire, ainsi que les gens qui sont captivés par des écrans, avec une faculté de concentration amoindrie et qui ne peuvent pas se projeter au-delà de l'immédiateté.
De plus, Armand Farrachi nous rappelle que si nous ne faisons rien, nous allons détruire la planète. Il dénonce ceux qui apprécient les principes écologistes que quand les autres les appliquent, mais qui ont toujours une bonne raison pour s'en dispenser.
Ce texte est sans espoir, ni remède pour nous éviter de tous devenir bête. J'espère que d'autres vont s'emparer de ce sujet et défendre notre avenir culturel et le patrimoine français.
Un livre à partager, à offrir, à lire à voix haute autour de vous, il vous faut environ deux heures !
Je lis peu de texte engagé, mais je trouve ce texte vraiment nécessaire pour qu'il y ait une prise de conscience et qu'on évite de tous sombrer dans l'abrutissement. Je me demande toujours s'il faut en rire ou en pleurer...
Je remercie l'auteur, il a le courage d'oser dire, ce que beaucoup pense mais ne dénonce pas par peur de paraître réactionnaire.
Les phrases sont bien construites et le vocabulaire est riche. J'espère avoir l'occasion de lire des retours d'autres lecteurs de Babélio !
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Un texte qui dénonce l'abrutissement des masses et l'intérêt d'avoir un grand public bête a manger du foin. Une critique de notre société et une réflexion sur nos modes de vie, nos modes de consommation, nos choix politiques... Chaque sphère de nos vie est analysée et de nombreux éléments de notre quotidien sont pointés du doigt.
Ce livre engagé n'apporte aucune solution mais constitue un rappel nécessaire (voir une prise de conscience) concernant la réalité de nos sociétés.
Beaucoup de personnes n'ont pas conscience du pouvoir des médias, de la publicité, du commerce, des politiques... sur leur vie de tout les jours, ni que la bêtise et l'endormissement des consciences est la clé du contrôle des masses. Prendre conscience de ces points ne peux qu'être bénéfique, ouvrir le débat et la réflexion.
Le style est fluide et facile à lire mais le vocabulaire reste agréable et riche.
Un livre qui n'est pas révolutionnaire mais nécessaire et qui est à mettre entre toutes les mains
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C'est avec une grande déception que je sors de la lecture de l'essai "Triomphe de la Bêtise" d'Armand Farachi. À titre personnel, je ne vois dans cet essai (qui d'ailleurs porte assez bien son nom) qu'un bêtisier du monde contemporain, un making of de nos pires travers, une triste liste réalisée d'un ton frondeur par un écrivain plutôt réactionnaire et surtout antiaméricain. Divertissant tout ou moins. Pas très enrichissant pour sûr. Une autopsie de l'époque sans auscultation véritable. Je m'attendais à de longs raisonnements et des argumentations intelligentes. le triomphe de la réflexion en quelque sorte. Mais me voilà déçue. le livre se lit vite et s'oublie vite. La pensée n'y est pas très poussée et les critiques souvent faciles et attendues.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Il est assurément plus commode d'être bête que d'être intelligent, comme nous en avons tous fait l'expérience, et certains plus que d'autres. Le vivant choisit toujours le plus facile et répugne naturellement aux complications. Prendre une autre direction que la plus proche, la plus rapide, la plus sûre ou la plus directe suppose des opérations mentales parfois délicates, une réflexion préalable, des comparaisons, une remise en cause, un effort, une anticipation, une projection, une complexité, un délai propres à dissuader plus qu'à stimuler, surtout quand le temps presse ou que la paresse résiste. La bêtise s'ébat dans le spontané, dans l'impulsif, se fie aveuglément au hasard, à la chance, ne calcule pas ses risques. L'évidence lui suffit, le retard lui nuit, le doute peut lui être fatal. L'habitude lui va comme un gant. L'imbécile est dans l'obstination comme un poisson dans l'eau.
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Défaut d’intelligence, de raisonnement, de logique, de sens critique, d’humour, difficulté à établir des rapports, à saisir la subtilité, à dépasser les préjugés, trouble du discernement, absence de références due à l’inculture et à l’ignorance, inaptitude à juger, à réfléchir, à estimer une situation ou des conséquences maladresse d’expression, pesanteur d’esprit, propension à la gaffe, à la confusion, perversion du goût, impropriétés diverses paralogismes ce qu’on appelle aussi en un mot plus sonore mais plus cru : la connerie.
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La culture et l'éducation ont besoin de la bêtise pour attribuer une valeur à des diplômes qui n'ouvrent aucune porte, pour pousser à s'exprimer ceux qui n"ont rien à dire, pour reconnaître du talent à une médiocratie artistique grâce à quoi prospèrent ou survivent le commerce de la libraire, le marché de l'art, la production cinématographique, l’industrie musicale, les festivals de théâtre ou d'autre chose.
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La civilisation a cru en échappant à la condition des animaux et aux lois naturelles elle s'acheminait vers sa perfection. Il semble qu'on puisse aujourd'hui penser le contraire; on échappe pas à la nature sans verser dans l'erreur et plus souvent dans la bêtise.
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L'évolution des sciences et des techniques apporte aujourd'hui plus d'inquiétude que de confort, les libertés publiques cèdent sous la pression d'un marché sans pitié, le droit recule devant la force ou le fait accompli, nos démocraties marchandes se sclérosent en démocratie formelle où le citoyen électeur est d'abord consommateur, la pauvreté résiste à la "croissance économique" comme la cruauté à la morale ou les bactéries aux antibiotiques. La plupart de nos contemporains craignent que leurs enfants vivent moins bien qu'ils n'ont vécu eux mêmes, dans un monde plus difficile.
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Video de Armand Farrachi (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Armand Farrachi
Le Cercle littéraire de la BnF - Entretien du 14 déc. 2010 .Le Cercle littéraire de la BnF, avec Armand Farrachi, Nadine Satiat, Olivia Rosenthal. Entretien du 14 décembre 2010, présenté par Laure Adler et Bruno Racine.
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