Qui n'a jamais été tenté par une belle chasse au trésor ?
Ou par une bonne lecture ?
Autant le dire sans tarder, Claude Farrère, lui-même, prévient le lecteur bénévole, qu'il n'est pas toujours d'humeur à écrire gravement des choses graves.
Car il n'est point défendu de se distraire quelquefois entre braves gens !
Néanmoins, à l'aide d'un petit avertissement préliminaire, il sollicite l'indulgence.
"Cent millions d'or" est un petit bijou de 185 pages.
Préalablement à sa mise en volume, en 1927, chez Flammarion, il est paru dans le quatrième numéro du journal "Demain" publié en juillet 1924.
Il aurait pu s'intituler : "le secret du Tubelgeria".
Ce paquebot, ayant appareillé le 16 mars 1917 de Rotterdam pour New-York, aurait été torpillé par le sous-marin allemand U.84.
Il contenait pourtant cent millions d'or envoyés par les mêmes allemands à leur ambassade américaine.
Le trésor, dix ans plus tard, reposait toujours par 36 mètres de fond aux coordonnées de 51° 55' 22" de latitude et de 3° 35' 10" de longitude ...
"Cent milions d'or" est une série d'aventures à la fois classiques et rocambolesques.
Elles valent surtout par le ton goguenard du récit et le style d'écriture élégant du livre.
Claude Farrère est généreux dans sa prose comme seul sait l'être un vrai marin.
Une fois de plus, il nous offre une truculente galerie de portraits.
Une fois de plus, la femme y est à l'honneur.
Car poussés par leurs compagnes, et renseignés par le clochard irlandais Pat O' Donoghan, le grand armateur Tieresse, son secrétaire Jean-Paul Chappart et le capitaine au long cours Trouduc vont se lancer dans une extravagante chasse au trésor.
Le lecteur a été prévenu, du moins celui qui a pris la peine de lire l'avertissement préliminaire :
"le plus extravagant de cette extravagante histoire est qu'elle vraie"
On hésite à le croire !
On embarque cependant avec plaisir sur le Skagerrak ...
On revêtirait même bien une bonne vieille tenue de scaphandrier ... des scaphandriers qui, ici, payés à la journée, traînent leurs "pied lourds", et s'offrent même, au fond de la mer, le plaisir de jouer aux cartes ...
Ce court roman, au titre éponyme, est suivi dans le livre par trois courtes nouvelles :
- "le suicidé", un texte digne du théâtre du "Grand-Guignol" ...
- "fin de planète", un court texte de science-fiction furtive et explosive ...
- "l'an 1937", une jolie petite uchronie où l'on reparle du tunnel sous la Manche ...
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Si bien que, sachant, de toute éternité, se conter les uns aux autres les plus fabuleuses galéjades, ils savent encore ne pas s'en effrayer exagérément ...
Les romanciers populaires ont vraiment, quand on les compare à la vie, bien peu d'imagination ...
Et, les femmes en ce bas monde ayant toujours tort, mais obtenant tout de même toujours raison, il s'en suivit qu'Isaac Tieresse, armateur, et que Trouduc et que Chappart, capitaines, s'occupèrent désormais, deux ou trois ans durant, des cent millions d'or du Tubelgeria, beaucoup plus qu'il n'eût été logiquement raisonnable ...
Le plus extravagant de cette extravagante histoire est qu'elle est vraie ...
Au fait, la mer elle-même n'est pas novice en fait de tromperies ...
Claude Farrère :
La maison des hommes vivantsOlivier BARROT, installé dans une chambre, présente une réédition de "
La maison des hommes vivants" en poche Librio ; une histoire
fantastique écrite par
Claude FARRERE, auteur populaire, élu à l'Académie française.