Voici donc le dernier roman de
Claude Farrère qui, conservé par son ami et secrétaire Alfred Sexer, ne fut publié à la demande de son auteur qu'en 1960, trois ans après sa mort.
Il est préfacé par
Pierre Chanlaine, alors président de "l'Association des Ecrivains Combattants" que Farrère avait désigné comme sa légataire universelle.
En 1901, sir Edward et lady Trelawney, venus des terres afghanes des Pathans, parviennent au poste français de Cao-Bang, au Tonkin, tout près de la frontière chinoise.
Juste à temps pour que Lady trelawney y donne le jour à une petite fille à qui, parce qu'elle est née le 5 juin, l'on va donner le prénom de Florence.
Le couple est en fuite et traîne derrière lui un secret dangereux.
La petite fille, pour sa sécurité, est confiée au docteur Colomer avec une lettre cachetée d'un sceau marqué d'armoiries et 20.000 livres sterling ...
Quelques douze ans et cinquante pages plus tard, un drame se prépare sur le quai de Tillsitt, à Lyon ...
Ce dernier livre n'ajoutera rien à l'oeuvre de
Claude Farrère.
La plume s'est définitement émoussée.
Claude Farrère se perd ici dans des secrets mondains, médicaux et diplomatiques dont il semble faire grand cas, et mystère, mais qui ont peu de chance d'intéresser le lecteur d'aujourd'hui.
Rien n'est ici imaginé, a prévenu l'auteur, et peut-être, continue-t-il, si j'ai su les aimer assez, les personnages, dont j'ai changé les noms, vont-ils revivre ...
Mais le temps a déposé un voile d'ombre sur une tragédie dont aujourd'hui on ne sait plus rien.
Et le livre de
Claude Farrère n'a pas su trouver les mots pour la rendre impérissable.
Ce roman, en substance, ne contient rien de ce qui a fait de Farrère un grand écrivain, de ce qui a mené le jeune officier de marine à
L Académie Française.
Les rivages exotiques, les personnages hauts en couleur, les océans, les beaux portraits ont disparu.
Les mots de Farrère qui ont su si souvent passionner, étonner et parfois même irriter ou scandaliser ses lecteurs ne sont plus ici que de petites phrases mondaines dépourvues de style et de force.
Ce roman, moyen s'il eût été d'un autre, parce qu'il est de Farrère est à placer sous la pile de ses nombreux autres ouvrages à redécouvrir ...